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Montépilloy


Montépilloy


Montépilloy [mɔ̃tepilwa] est une commune française située dans le département de l'Oise en région Hauts-de-France.

Géographie

Montépilloy est située à 8 km à l'est de Senlis et à 47 km au nord-est de Paris, près de la D 1324 entre Senlis et Crépy-en-Valois. La distance autoroutière de Paris via l'autoroute A1 est de 55 km.

Hameaux et écarts

La commune se compose du village qui lui donne son nom, ainsi que de deux écarts, le moulin de Montépilloy et Boasne. Le premier se résume aujourd'hui à une ferme désaffectée, près de Rully ; le deuxième est un tout petit village qui était jadis plus important, et qui était une paroisse indépendante sous l'Ancien Régime.

Géographie physique

Montépilloy est implantée sur le plateau d'une butte-témoin culminant à 133,5 m au-dessus du niveau de la mer, soit 30 m au-dessus de la RD 1324, et 50 m au-dessus de la source de l'Aunette à 3,2 km, sur la commune de Rully. Cette butte marque la limite ouest d'une chaîne de collines connue comme la montagne de Rosières, qui dépasse à plusieurs endroits une altitude de 150 m. Du fait de cette situation, l'eau est rare à Montépilloy, et le puits du château atteint une profondeur de 59 m. Aussi, le donjon ruiné du château est-il visible de loin, de la lisière de la forêt d'Halatte ou de la forêt d'Ermenonville.

Communes limitrophes

Avec 5,86 km2 de superficie et une circonférence d'environ 13 km, le territoire communal est de petite dimension, mais Montépilloy possède tout de même cinq communes limitrophes (voir le schéma ci-dessous), sans compter Fontaine-Chaalis qui s'approche de 600 m de la limite sud de Montépilloy. Par ailleurs, Borest arrive à 200 m des dernières maisons de Montépilloy : le village n'est pas implanté au centre de son territoire, mais à son extrémité sud-ouest. Si les communes limitrophes comptent toutes moins de mille habitants, elles dépassent nettement Montépilloy, et les villages voisins les plus proches, Barbery et Rully, disposent de commerces de proximité (ce qui est également le cas de Baron).

Environnement

Montépilloy fait partie du parc naturel régional Oise-Pays de France pour la totalité de son territoire, et délimite le parc à l'est, tout comme Rully (la commune de Fresnoy-le-Luat n'en fait pas partie, et Baron seulement au sud de la Nonette). La commune entre également dans le site inscrit de la vallée de la Nonette, créé par arrêté du , et correspondant, à quelques exceptions près, au secteur du parc situé dans le département de l'Oise. La nature est toutefois bien peu présente à l'extérieur du village et de ses abords immédiats, où les surfaces agricoles dédiées à la grande culture dominent, ne laissant pas de place au moindre arbre ou à la moindre haie. Des petits bois privés subsistent notamment à l'ouest et au sud du village, ainsi que du côté de Boasne.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (°C).

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 715 mm, avec 10,5 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune du Plessis-Belleville à 13 km à vol d'oiseau, est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 661,7 mm,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Urbanisme

Typologie

Montépilloy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee,,,.

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris dont elle est une commune de la couronne. Cette aire regroupe 1 929 communes,.

Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (92,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (82,1 %), zones agricoles hétérogènes (10,8 %), forêts (7,1 %). L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui).

Voies de communication et transports

Montépilloy était jadis desservie par la gare de Barbery de la ligne de chemin de fer Chantilly - Crépy-en-Valois, fermée au service voyageurs peu après la Deuxième Guerre mondiale.

La commune est desservie, en 2023, par la ligne 6421 du réseau interurbain de l'Oise.

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes inter montem agibodi (agebodi) et locum qui dicitur Brayo (849) ; mons agibodini in pago Silvanectense (849) ; forest d’Espilloir (1075) ; silva in monte expelierico (1076) ; fortericia de Montespiloir (1148) ; « platea in qua fuit antiqua villa de monte speculatorio in territorio montis Hespilor » (1166) ; Montespillouer (1166) ; et partem forestae Espillor (1180) ; ecclesiam de Monte spiculatorio (1182) ; Mont Epillouer (1182) ; Mestespillour (1182) ; Mons spiculatorium (1188) ; Montepileor (1190) ; de monte pislerii (vers 1200) ; ecc. de monte speculatore d’espilœr (1209) ; de monte spiculatorio (1209) ; de montispeculorio (1209) ; Montespeculatorum (1209) ; Montespeculatorium (1209) ; inter montem espilloir (1227) ; Montespilloy (1232) ; Montespiloer (1238) ; Montepiloer (1240) ; apud Montespillouer excepta forteritia (1255) ; Montespilgloair (1270) ; Montespillouir (1281) ; Mont Eppelouer (1304) ; Mont espilloüer (1313) ; de monte espillonii (1321) ; Mont Epilloy (1340) ; Montespilloier (vers 1340) ; Montespillouoir (1380) ; Mons Espiloier (1399) ; au mont Epiloy (1417) ; le Mont Espilloy (XVe) ; Mont aux pillards (XVe) ; Montepillouer (1508) ; Mont espilloer (1540) ; Montespilloir (1540) ; Montepilloir (1540) ; Montespilouet (1601) ; Montespilloye (1667) ; Montepillois (1694) ; Montepiloir (1728) ; Montépilloy (1840).

Le premier nom connu du lieu, Montem Agibodi, cité en 849, ne peut être considéré comme forme antérieure du même nom. En 1075, il a été question d'une forêt d'Espilloir, et en 1076, de Monte Expelierico. Une forme proche du toponyme actuel paraît dès 1148 par rapport au château, qui est désigné comme forteresse de Montespiloir. Le nom ne se confirme pas immédiatement, mais se fixe tout de même au XIIIe siècle.

Étant donné que les documents de l'époque étaient rédigés en latin, l'on trouve aussi des formes latinisées, comme Monte speculatorio en 1166, Monte Pislerii vers 1200, et Monte Pigoci, en 1281. Quelle que soit la variante, le toponyme est un nom composé de mont, déjà utilisé en ancien français, et le nom picard espillouère (signifiant regard, ouverture dans un mur), dérivé du verbe espiller. Montépilloy se traduit donc par « mont de l'observatoire, de la tour de guet ».
Son toponyme est bien exprimée par la forme fortericia de Montespiloir, connu dès 1148, par rapport au Château de Montépilloy, désigné comme « forteresse de Montespiloir » et qui a une position de vigie couronnant une colline isolée dans la plaine céréalière de Senlis, il servit de point de guet et de défense, notamment pendant les guerres des XIVe et XVe siècles.

La commune, créée en 1793 lors de la Révolution française, porte le nom de Mont Epilloir puis en mentionnée en 1801 comme Montepilloir. La dénomination actuelle de Montépilloy est plus récente.

Histoire

En 2016 ont été découvertes sur le territoire communal des sépultures de jeunes Gaulois, âgés de 3 à 6 ans, attestant l'habitation ancienne du lieu.

Le eut lieu la bataille de Montépilloy entre les troupes anglaises de Jean de Lancastre duc de Bedford et les troupes françaises du roi de France, Charles VII commandées par Jeanne d'Arc et son compagnon Étienne de Vignolles, dit la Hire.

Politique et administration

Rattachements administratifs et électoraux

La commune se trouve dans l'arrondissement de Senlis du département du Oise. Pour l'élection des députés, elle fait partie de la quatrième circonscription de l'Oise.

Elle faisait partie depuis 1801 du canton de Senlis. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, elle est désormais intégrée au canton de Pont-Sainte-Maxence.

Intercommunalité

Jusqu'au début de l'année 2009, la commune appartenait à la communauté de communes du Pays de Senlis qui regroupait 19 collectivités.

À la suite de désaccords profonds entre élus des communes membres, le préfet a décidé de dissoudre l'intercommunalité le .

Il autorise la création :
- de la communauté de communes des Trois Forêts (CC3F) avec les 5 communes de Senlis, Aumont-en-Halatte, Courteuil, Chamant et Fleurines.
- de la communauté de communes Cœur Sud Oise (CCCSO), regroupant treize communes, dont la commune était devenue membre.

Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe) du , qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants,, le schéma départemental de coopération intercommunale approuvé par le préfet de l'Oise le prévoit notamment la fusion de la communauté de communes des Trois Forêts et de la communauté de communes Cœur Sud Oise.

Après consultation des conseils municipaux et communautaires concernés, la nouvelle intercommunalité, recréant de fait l'ancienne communauté de communes du Pays de Senlis (sans Orry-la-Ville), dont la scission en 2010 avait créée ces deux intercommunalités, est constituée au par un arrêté préfectoral du sous le nom de communauté de communes Senlis Sud Oise, dont la commune est désormais membre.

Liste des maires

Population et société

Démographie

Évolution démographique

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007.

En 2021, la commune comptait 144 habitants, en diminution de 5,88 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Pyramide des âges

En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 25,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 27,5 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.

En 2018, la commune comptait 70 hommes pour 70 femmes, soit un taux de 50 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,11 %).

Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

Manifestations culturelles et festivités

Le ont lieu les premières Fêtes médiévales de Montépilloy, à l'initiative de l’association Armorial, dont les bénéfices, servent à cofinancer la troisième campagne de fouilles archéologiques bénévoles dans l’enceinte du château de Montépilloy.

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

Monuments historiques

Montépilloy compte deux monuments historiques sur son territoire.

  • Ruines du château, place du Château (classées monument historique par arrêté du ) : ruiné depuis le milieu du XVe siècle environ, ce château remonte au XIIe siècle et a été rebâti en partie sous Robert de Lorris, seigneur d'Ermenonville, après 1353, et Olivier V de Clisson, après 1389. Situé sur l'ancien tracé de la route de Senlis à Crépy-en-Valois, il servit de point de guet et de défense, notamment pendant les guerres des XIVe et XVe siècles. Son vestige le plus emblématique, car visible de loin grâce à l'implantation du village sur une colline, est la haute épine subsistant du donjon, mesurant 35 m de haut. Se réduisant aujourd'hui à son flanc nord-est, le donjon avait une épaisseur de dix-huit mètres au sol et comportait cinq niveaux et une cave. L'accès se faisait par une passerelle amovible au niveau du premier étage. Les étages, sauf le deuxième, étaient voûtés d'ogives, et deux étages étaient dotés d'une cheminée. Le quatrième étage, rehaussé vers 1409 / 1411, était destiné à l'approvisionnement de projectiles et à la défense, donnant accès à des hourds et au toit, avec mur crénelé et mâchicoulis. Outre le donjon, les ruines du château comprennent le portail dans un châtelet avec deux tours hémi-cylindriques d'une hauteur de 13,6 m, une courtine et des restes de la structure ayant supporté le pont-levis ; une deuxième tour crénelée avec les vestiges du logis du début du XVe siècle ; et une partie de la muraille d'enceinte, au nord. L'ensemble est intégré dans une ancienne ferme qui occupe la totalité du site du château, d'un diamètre de 85 m environ. Les fossés sont en partie comblés. De 1496 à la Révolution française, les ruines et la ferme ont appartenu à la maison de Montmorency,. En 2012, des visites ont pour la première fois été proposées, tous les jours du au , moyennant un droit d'entrée. Sinon, les chemins et sentiers entourant l'ancien château permettent des vues intéressantes sur les différents vestiges.
  • Église Saint-Jean-Baptiste, rue de l'Église (inscrite monument historique par arrêté du ) : De plan rectangulaire, l'église est à nef unique et se compose de quatre travées d'environ six mètres sur six, voûtées d'ogives quadripartites sur plan carré. Le chœur, représenté par la quatrième travée, est à chevet plat. L'église est dépourvue de clocher. Fondée par Gui III le Bouteiller vers 1190 en tant que prieuré-cure, son gros œuvre est vraisemblablement terminé avant la fin du XIIIe siècle, mais elle est remaniée à deux reprises. Pendant la période de 1320 à 1340, le portail et les bases des colonnes de la nef sont refaites. L'on ignore si les voûtes ont déjà été refaites une première fois à cette époque, mais les chapiteaux de la fin du XIIe siècle déposés au bas de la nef prouvent qu'elle était bien voûtée d'ogives dès l'origine. À la suite des dégâts infligés par la guerre de Cent Ans, les voûtes doivent être reconstruites au XVIe siècle. Elles s'appuient sur les faisceaux de colonnes et colonnettes anciennes, mais comme le veut le style flamboyant, les chapiteaux sont supprimés et les nervures sont pénétrantes. De fines frises de feuillages ornent toutefois les supports, et les nouvelles voûtes sont particulièrement élégantes. Les trois fenêtres de la dernière travée sont également flamboyantes, alors que les autres restent des lancettes simples. Quant à l'extérieur, marqué par de massifs contreforts à ressauts, il conserve sa physionomie d'origine, et les façades sont sobres avec une corniche en dents de scie comme seule décoration,. Excepté la façade ouest et la première travée côté nord, l'église est totalement enclavée dans des propriétés privées.

Autres éléments du patrimoine

  • L'abreuvoir, place du château : selon la plaque posée à son angle sud-est, cette mare pavée est aujourd'hui un biotope hébergeant des amphibiens. En dehors des cours d'eau, les abreuvoirs au centre des villages sont devenus très rares aujourd'hui.
  • La borne dîmière de 1543, rue du Four, près du carrefour avec la rue des Bordes : sa fonction était de délimiter le territoire du prélèvement de la dîme par le seigneur dont elle porte les armes. En l'occurrence, ce fut le duc Anne de Montmorency (1492-1567), qui fut aussi le premier seigneur à marquer ses possessions par des bornes armoriées, entre 1537 et 1546.

Personnalités liées à la commune

  • Jeanne d'Arc a dormi trois nuits dans la tour du château de Montépilloy lors de la bataille contre les Anglais, en 1429.

Héraldique

Voir aussi

Bibliographie

  • Gustave Macon, « Les fiefs de Montépilloy », Comité archéologique de Senlis, Comptes rendus et mémoires, année 1911, Senlis, Imprimerie E. Vignon fils, 5e série, vol. III,‎ , p. 140-195 (ISSN 1162-8820, lire en ligne)
  • Jean Mesqui, « Notes à propos du donjon de Montépilloy », Bulletin monumental, Paris, Société française d'archéologie, vol. 137, no IV,‎ , p. 371-376 (lire en ligne [PDF])
  • Jean Mesqui, Île-de-France Gothique 2 : Les demeures seigneuriales, Paris, Picard, , 404 p. (ISBN 2-7084-0374-5), p. 234-247
  • Jean-Pierre Trombetta, « L'architecture religieuse dans l'ancien Diocèse de Senlis (1260-1400) », Société d'histoire et d'archéologie de Senlis, Comptes-rendus et mémoires, Senlis, Imprimeries Réunies,‎ 1971-72, p. 35-73 (ISSN 1162-8820)

Articles connexes

  • Château de Montépilloy
  • Église Saint-Jean-Baptiste de Montépilloy
  • Bataille de Montépilloy
  • Liste des communes de l'Oise

Liens externes

Notes et références

Notes

Cartes

Références

  • Portail de l’Oise
  • Portail des communes de France

Text submitted to CC-BY-SA license. Source: Montépilloy by Wikipedia (Historical)


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