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Place du Palais-Bourbon


Place du Palais-Bourbon


La place du Palais-Bourbon est une place du 7e arrondissement de Paris.

Situation et accès

Cette place borde le palais Bourbon par le sud, dans le prolongement de sa cour.

En forme de fer à cheval, elle est située à l'intersection de la rue de l'Université, de la rue Aristide-Briand et de la rue de Bourgogne.

Elle est desservie à quelque distance par les lignes 8 et 13 à la station Invalides, par la ligne 12 à la station Assemblée nationale et par la ligne C du RER à la gare des Invalides.

Origine du nom

Cette place doit son nom au palais Bourbon, actuellement le siège de l'Assemblée nationale, devant laquelle elle est située.

Historique

Par lettres patentes données à Fontainebleau en , Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, fut autorisé :

  • 1. à changer la direction d'une partie de la rue de Bourgogne ;
  • 2. à former une place demi-circulaire au-devant de l'entrée de son palais.

Ces lettres patentes sont registrées au bureau de la Ville de Paris le , et au Parlement de Paris le suivant.

La place est dessinée par l’architecte Antoine-Charles Aubert.

En 1778, la place reçoit un commencement d'exécution ; cependant, quelques années après, on juge convenable de substituer à la forme demi-circulaire une place rectiligne formant évasement du côté du palais. Cet endroit porte alors le nom de « place du Palais-de-Bourbon ».

Les constructions riveraines sont établies d'après cette nouvelle disposition, qui a été maintenue par une décision ministérielle du 2 thermidor an V (), signée Bénézech, et par une ordonnance royale du .

Pendant la Révolution, elle a le nom de « place de la Maison-de-la-Révolution ». Le Conseil des Cinq-Cents décide qu'elle prendra le nom de « place du Conseil-des-Cinq-Cents » (1798). Sous l'Empire, on l'appelle « place du Palais-du-Corps-Législatif » puis un arrêté préfectoral du lui redonne sa dénomination de « place du Palais-de-Bourbon » puis de « place du Palais-Bourbon » (1814).

En 1826, l’administration municipale a le projet d’ériger sur la place une statue du roi Louis XVIII, projet abandonné en 1830.

En 1883, il est question de déplacer la statue de la Loi, sur la place, pour la remplacer par une statue en pied de l’homme d’État Léon Gambetta.

Lors de la crue de la Seine de 1910, la place est recouverte par les eaux. On s’y déplace en barque ou sur des passerelles de bois mises en place pour l’occasion.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Les nos 1, 2, 8, 9, 11 de la place sont  Inscrit MH (2014) et les nos 3, 4, 5, 6 bis, 7, 7 bis  Inscrit MH (1935). On peut lire dans le bulletin d’une société historique et archéologique que « les maisons de l’angle de la rue de Bourgogne et de la place du Palais-Bourbon ont été édifiées » avec les pierres de l’ancienne forteresse de la Bastille.

  • Le palais Bourbon.
  • En son centre s'élève La Loi, une statue en marbre de Jean-Jacques Feuchère, représentation allégorique de la loi. Le piédestal portait l'inscription latine : « LEGIS HANC EFFIGIEM FELICITER IMPERANTE NAPOLEONE III. IMPERI. DOMUSQ. IMPERATORIÆ MINISTER PONENDAM CURAVIT. ANNO. M. DCCC. LV. », qui fut grattée sous la IIIe République.
  • Nos 1-3 : café Le Bourbon, très prisé des députés. Jacques Chirac y réunit les signataires de l'« appel des 43 » ministres ou parlementaires gaullistes en faveur de la candidature de Valéry Giscard d'Estaing pour l'élection présidentielle de 1974, ce qui condamne les velléités de Jacques Chaban-Delmas. Stanislas de Castellane vécut au No 1.
  • No 2 : le dandy et homme politique Boni de Castellane (1867-1932) a habité à cette adresse, où il organisa un jour un déjeuner en l’honneur de l’actrice Sarah Bernhardt dont il raconta plus tard, avec humour, les multiples péripéties. En 1914, l’architecte et décorateur Emilio Terry (1890-1969) rachète l’appartement de Boni de Castellane et en fait son domicile.
  • No 3 : en 1905 se situe à cette adresse l’hôtel particulier du comte Bertier de Sauvigny ; en 1929, on y trouve le siège de la Fédération nationale des femmes.
  • No 4 : en 1919, on trouve à cette adresse le siège de l’Association pour la répression de la traite des blanches.
  • No 5 : le président du Conseil Paul Reynaud a vécu ici de 1936 à 1966, comme le signale une plaque en façade.
  • Nos 6 et 6 bis : anciennement maison Aubert. En 1905, on trouve au no 6 la Société française de paléologie.
  • No 6 bis : l’ancien président de la République Jacques Chirac (1932-2019) y a occupé des bureaux, situés au rez-de-chaussée. L’homme politique Charles Pasqua (1927-2015) lui succède quelque temps plus tard, s’installant lui aussi dans « ce modeste rez-de-chaussée ».
  • No 7 bis : hôtel de Waresquiel (anciennement hôtel d’Herbouville) ; construit en 1787 pour Claude-Louis de Saisseval, l’hôtel change plusieurs fois de propriétaire pendant la Révolution puis est racheté en 1811 par Charles-Joseph Fortuné, marquis d’Herbouville et, quelques décennies plus tard, par Maurice-Paul comte de Waresquiel, dont le chiffre, autrefois doré, orne les balcons du troisième étage. En 1868, l’empereur d’Autriche, François-Joseph Ier, y est reçu dans un boudoir au deuxième étage (encore visible en 1920). En 1925, l’immeuble abrite le siège du journal hebdomadaire L'Opinion, publié sous la direction de Maurice Colrat. En 1937, on y trouve le siège du Comité français du Rassemblement universel pour la paix. Entre les deux guerres, la grand-mère de l’historien Emmanuel de Waresquiel y tient un salon. L'immeuble est l’objet de travaux de reconstruction en 1946-1951 par l’architecte Auguste Perret, le commanditaire étant le comte Arnold de Waresquiel. À partir de 1975, l’immeuble devient le siège du Parti socialiste, dès lors surnommé au sein du parti le « 7 bis ». Le futur président de la République François Mitterrand y occupe, occasionnellement, un bureau au 5e et dernier étage. En 1985, le PS revend l’immeuble pour 25 millions de francs. Son nouveau propriétaire en fait de même quelque temps plus tard pour 67 millions de francs. En 1990, l’immeuble est racheté par un marchand de biens pour plus de 100 millions de francs. Ce dernier, estimant alors avoir été spolié, intente diverses actions en justice contre les anciens propriétaires de l’immeuble, dont le PS. Le , sans rapport avec les faits précédents, six personnes sont arrêtées par la police devant le bâtiment alors qu’elles sont en train de charger dans deux voitures des sacs de faux dinars du Bahreïn pour un montant de 7,5 millions d’euros. En , plusieurs responsables nationaux du parti, à la recherche d’un QG de campagne pour Lionel Jospin, alors probable candidat à l’élection présidentielle de 2002, visitent les lieux mais l’affaire ne se conclut pas. Comme pour l’ensemble des bâtiments de la place, façades et toitures sont  Inscrit MH (1935).
  • No 8 : Pierre-François Palloy se fait construire la maison à l'angle de la rue de Bourgogne et de la place.

Personnalités ayant habité place du Palais-Bourbon

Liste de personnalités ayant habité sur la place mais dont l’adresse précise n’est pas connue :

  • La Fayette (1757-1834), célèbre officier et homme politique.
  • Josée Laval (1911-1992), fille de Pierre Laval, figure du régime de Vichy, y emménage en 1937 dans un appartement où a vécu le prince Mdivani.
  • Pierre Le-Tan (1950-2019), dessinateur.
  • François Léotard (1942-), homme politique, y a occupé un « minuscule deux-pièces ».
Collection James Bond 007

Notes et références

Annexes

Articles connexes

  • Le palais Bourbon.

Liens externes

  • « Photo de la place le 29 janvier 1910 lors des inondations de Paris », sur Gallica.
  • « Recueil iconographique : la place du Palais-Bourbon », Bibliothèque historique de la ville de Paris.
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Text submitted to CC-BY-SA license. Source: Place du Palais-Bourbon by Wikipedia (Historical)


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