L’arobase (nom féminin), arobas,a commercial (dénomination prédominante au Québec) ou, par anglicisme, at, également appelée arrobase, arrobe, arrobas, escargot est le caractère typographique @. Le logogramme est formé d'un a écrit en minuscule dont la patte du coin inférieur droit est prolongée jusqu'à faire le tour de la lettre dans le sens inverse des aiguilles d'une montre en revenant au coin inférieur droit.
L’origine du mot « arobase » est difficile à déterminer, mais selon les sources, elle serait :
Le signe @ avec sa signification moderne remonte à l'écriture marchande de la Renaissance : outre ses valeurs comme abréviation, il sert couramment à écrire la préposition a (« à »), dès avant 1500 en Espagne puis en Italie et enfin dans d'autres pays d'Europe. Cet usage international, relayé au XVIIIe siècle par la préposition « à », influe enfin sur le signe @ en anglais comme abréviation de la préposition équivalente at, pour indiquer le prix unitaire des marchandises (6 eggs @ $1, six œufs à un dollar, où @ est lu at). Il est adopté avec le même sens sur les machines à écrire américaines à partir de 1883 puis transposé sur les claviers d'ordinateur.
Une hypothèse très répandue, attribuée à tort[réf. nécessaire] au savant B. L. Ullman, voudrait qu'il s'agisse d'une ligature créée par les moines copistes au début du Moyen Âge (dès le VIe siècle) pour représenter le mot latin ad (« près de », « à »), la boucle étant issue d'une déformation de la lettre d en écriture onciale. Une théorie apparentée à la précédente affirme l'existence d'une forme particulière du mot ad dans les lettres diplomatiques de l'époque moderne, mais elle n'est pas mieux attestée.[réf. nécessaire]
Le signe @ est utilisé sur Internet principalement dans les adresses de courrier électronique comme séparateur entre le nom d'utilisateur et le nom du domaine de messagerie. Cet usage l'a rendu omniprésent dans la culture visuelle contemporaine, comme symbole non seulement du courrier électronique mais d'Internet dans son ensemble, voire de la communication moderne. Le Museum of Modern Art de New York l'a inscrit à ce titre à l'inventaire de sa collection en 2010.
En 1971, l'informaticien Ray Tomlinson, envoyant le premier message électronique de machine à machine, choisit d'utiliser ce signe comme séparateur dans l'adresse parce qu'il n'appartenait à aucun alphabet.
Plus généralement, il est utilisé pour relier un utilisateur « à » un domaine (par exemple sur FTP).
L’arobase s’obtient :
Unicode possède aussi une arobase minuscule : ﹫(U+FE6B), par compatibilité avec le codage CNS 11643, et une arobase pleine chasse : @ (U+FF20), par compatibilité avec les codages utilisant les caractères à pleine chasse.
Dans de nombreuses langues, des dénominations imagées, d'usage plus ou moins familier, se sont répandues pour désigner le @ ; elles s'inspirent le plus souvent du tracé spiralé du signe et se réfèrent fréquemment au monde animal ou à des spécialités alimentaires et pâtissières. Font exception l'aire anglo-saxonne, où ce signe était demeuré en usage avec le sens at, et le monde hispanique et lusophone. En France, le signe est parfois appelé familièrement « escargot », mais cet usage est peu répandu. Le nom anglais tend à se répandre vers les autres langues.
En informatique et sur Internet, l'arobase ne s'utilise pas seulement dans les adresses de courrier électronique :
Une adresse FTP peut être communiquée de la sorte (exemple) :
ftp://utilisateur:motdepasse@adresse.du.serveur.
Certains navigateurs web, tout comme le gestionnaire de fichiers Explorer (dans Microsoft Windows) sont compatibles avec cette notation.
Connexion vers un serveur:
L'usage du @ pour préciser le destinataire du message dans un fil de discussion d'un forum en ligne, ou chatroom, se remarque parfois. Par exemple : « @francois : J'ai essayé ta proposition, mais cela ne fonctionne pas. »
L'utilisation du @, à l'instar des forums de discussion en ligne, permet sur ces réseaux sociaux d'échanger des messages avec les autres utilisateurs.
En PHP, l'opérateur de contrôle d'erreurs est l'arobase. Il sert à empêcher l'affichage des messages d'erreurs que pourrait engendrer une portion de code. Voici un exemple d'utilisation :
Cependant, cet opérateur ne supprime pas les erreurs de syntaxe ni les erreurs d'analyse (les parse error).
À noter que cette notation est aussi applicable aux commandes de MS/DOS dans les fichiers de commandes. Elle supprime l'affichage de la commande lors de l'exécution du code. Très utilisé en début de fichier via la commande "@ECHO OFF".
En Perl, l'arobase est un sigil (un symbole placé au début du nom d'un identifiant ou d'une variable) qui indique une variable de type tableau. Par exemple:
affiche à l'écran les quatre nombres shadoks, chacun sur une ligne différente.
En Objective-C, l'arobase permet de distinguer les mots clés spécifiques par rapport à du C standard. Par exemple, la déclaration des classes et propriétés :
ou des objets NSString, NSNumber, NSArray avec l'écriture @"" (les équivalents C ne comportant quant à eux pas le préfixe @) :
En RGSS ou en Ruby, l'arobase est le caractère qui, placé devant le nom d'une variable, indique que celle-ci est une variable d'instance dont la portée est limitée aux classes. Par exemple :
En Pascal l'arobase est le caractère qui, placé devant le nom d'une variable, retourne l'adresse de cette variable. Il est un raccourci pour la fonction Addr(). Par exemple :
En Java, l'arobase est le caractère qui, placé devant le mot-clef interface, indique que celle-ci est une annotation. Elle est aussi utilisée pour faire appel à une annotation dans le code. Par exemple :
Dans le langage de requête XPath, l'arobase indique qu'une étape de recherche se fait selon l'axe des attributs.
Par exemple cette requête sélectionne la balise h1 dont l'attribut id a pour valeur "firstHeading", soit sur une page Wikipédia la balise du nom de l'article :
En espagnol et portugais, où les genres masculin et féminin sont respectivement marqués par les voyelles o et a, l’arobase a pu être utilisée comme marqueur neutre en raison de sa ressemblance à un a dans un o par les partisans d’un langage épicène.
En anglais américain, l'arobase peut être utilisée pour préciser le lieu d'une rencontre opposant deux équipes : la formation visiteuse est alors placée en premier suivie du signe @ puis de l'équipe qui joue à domicile. C'est notamment souvent le cas pour les matchs de basket-ball dans la NBA. Cet usage n'est pas suivi en anglais britannique, où l'équipe qui reçoit est en général spécifiée en premier.
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