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Village olympique de Saint-Denis


Village olympique de Saint-Denis


Le village olympique de Saint-Denis est un projet de village olympique prévu pour accueillir les athlètes lors de l'organisation des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques durant l'été 2024.

Construit principalement sur la commune de Saint-Denis, il s'étend également sur les communes de Saint-Ouen-sur-Seine et L'Île-Saint-Denis. Situé en partie sur l'île Saint-Denis, le franchissement de la Seine s'effectuera au moyen d'une passerelle piétonne qui reliera l'île aux studios au niveau de la Cité du cinéma autour de laquelle deux autres parcelles seront intégrées au site. Le site se trouvera à environ 1,3 km de la future station de métro Saint-Denis Pleyel qui comportera le prolongement de la 14, mais pas encore les lignes 15 et 16 au moment de l'ouverture des JO.

Le lieu imaginé par l'architecte Dominique Perrault a pour objectif d'héberger les 14 500 athlètes olympiques et par la suite les 9 000 athlètes paralympiques et leur staff technique du 26 juillet au 8 septembre 2024. Il est prévu que le site soit réhabilité pour se transformer en nouveau quartier.

Choix du site

Il n'y avait plus assez de place à Paris pour pouvoir aménager un quartier de telle sorte, Saint-Denis a donc été privilégié par sa proximité avec les infrastructures sportives comme le Stade de France ou la nouvelle piscine olympique se trouvant à 2 km, mais aussi pour une reconversion après l'événement sportif, le quartier ne sera pas éphémère et offrira donc de nouveaux logements. Le village olympique est construit majoritairement sur le territoire communal de Saint-Denis, mais aussi de Saint-Ouen et L'Île-Saint-Denis, ce secteur étant relié aux autres par une passerelle franchissant la Seine. Cette ZAC alors à l'époque ancienne zone industrielle en partie désaffectée a été choisie pour bâtir le futur village olympique.

Le site a la particularité d'avoir en son centre les halles de la Cité du cinéma. Sa desserte en transport est de bonne qualité avec à la fois l'autoroute A86, mais aussi la ligne 13 et les stations Mairie de Saint-Ouen et, en juin 2024, Saint-Denis Pleyel pour la ligne 14.

Construction et aménagement

Imaginé par l'architecte Dominique Perrault en 2015, le projet du village des athlètes est retenu parmi trois autres projets.

Le chantier commence officiellement le avec une visite officielle du premier ministre de l'époque Édouard Philippe, et de la maire de Paris Anne Hidalgo posant sa première pierre symbolique. En lien avec SOLIDEO, le livreur des ouvrages olympiques de Paris 2024 a pour date butoir , date à laquelle le village devra être livré au comité d'organisation des jeux olympique et paralympique d'été de Paris 2024, la durée des travaux étant donc de cinq ans, alors qu'un chantier de cette ampleur en nécessite habituellement le double. Un quart des 64 chantiers de la Solideo est en lien avec le village olympique.

Le site qui doit héberger un nombre de 14 500 athlètes s'étend sur une superficie de 46 hectares répartis en quatre secteurs : Universeine à Saint-Denis, une opération préexistante développée par Vinci Immobilier ; Les Quinconces, à Saint-Ouen, confiés à un pool Caisse des Dépôts avec Icade, la CDC, et CDC Habitat ; Les Belvédères, à Saint-Ouen, accordés au groupement Nexity-Eiffage Immobilier-CDC Habitat ; l'écoquartier de L'Île-Saint-Denis du duo Pichet-Legendre. Celles-ci abriteront les lieux de détente, notamment un restaurant de 5 000 places (sur environ 11 000 m2). Pour relier ces deux parties, une passerelle réservée aux bus et aux mobilités actives est construite,. La passerelle débouche à niveau côté Pleyel, mais une large rampe hélicoïdale sur la place olympique met également en accessibilité les berges de Seine.

Les travaux commencent par le déplacement et l'expropriation de certaines entreprises encore sur place, pour totalement raser le terrain afin de pouvoir l'aplatir,. Le chantier par sa taille conséquente mobilise quotidiennement entre 2021 et 2023 1400 à 1900 ouvriers et 49 grues, ce qui en fait ainsi l'un des plus grands chantiers urbains d'Europe à cette période,.

La Seine a été utilisée en grande partie pour l'apport et l'export de matériaux du chantier. La Cité du cinéma est aussi à réaménager pour se transformer provisoirement durant les jeux en un restaurant avec une capacité de 60 000 repas par jour. La construction bois a été favorisée (16 des 22 bâtiments de L'Île-Saint-Denis ayant une ossature bois), avec au moins 30 % de bois français et aucun bois tropical, sauf contrainte technique particulière, et l'usage massif de béton bas carbone.

Pour une sobriété d'usage, la circulation d'air a été étudiée pour une ventilation estivale naturelle, alors que le chauffage et le rafraîchissement seront assurés par la géothermie. L'aménagement olympique du site permet de financer le démantèlement des lignes électriques à haute tension, qui sont enfouies sur 2,4 kilomètres, permettant la disparition de 27 pylônes (dont 6 dans l'emrprise du village) entre Villeneuve-la-Garenne et Saint-Denis,.

Le village olympique doit accueillir les athlètes des Jeux paralympiques d'été de 2024, ce qui explique une conception en accessibilité universelle intégrale des sites de la rive Est. Sur cette rive, le village atteint 100 % de logements aux normes d’accessibilité — quand la loi français n’impose qu’un seuil de 20 % — avec des espaces généreux permettant par exemple à deux fauteuils de se croiser dans un couloir.

La remise des clés par la Solideo à Paris 2024 est effectuée le 29 février 2024 en présence du président de la République Emmanuel Macron. Le budget est annoncé tenu à 3 % près avec 646 millions d'euros d'appuis publics, dont 542 millions par l’État, pour un budget total de l'ordre de deux milliards d'euros.

Impact et controverses

L'impact écologique de la construction de ce village olympique fait polémique. S'il s'inscrit dans une certaine continuité de projets pour le secteur Pleyel à Saint-Denis et pour l'écoquartier de L'Île-Saint-Denis, le projet de village olympique vient heurter des activités existantes en particulier à Saint-Ouen, ce qui suscite des oppositions et conflits en 2018 et 2019 en raison de la destruction d'une zone d'activités, d'un foyer de travailleurs migrants, d'une résidence étudiante et d'un fort impact sur plusieurs établissements d'enseignements.

Une zone d'activités de 6 hectares abritant 23 entreprises et 1 300 salariés à Saint-Ouen est libérée fin 2019 : l'hôtel Ibis est démoli, les 350 salariés du groupe Balas traversent la Seine pour rejoindre Gennevilliers, le traiteur À Table Épinay-sur-Seine, alors que son concurrent Fauchon Réceptions affaibli par le mouvement des Gilets jaunes cesse son activité. L'ancien foyer de travailleurs migrants est reconstruit sur deux sites proches. Après leur départ, les résidents sont hébergés dans une résidence temporaire près de la porte Montmartre, avant de réintégrer début 2023 un premier foyer neuf de 150 places près de la gare de Saint-Ouen, alors que l'autre site aussi de 150 places doit être inauguré à l'automne 2024 avenue Michelet, également à Saint-Ouen. L'établissement public Supméca, qui forme annuellement 650 étudiants à Saint-Ouen est affecté par le besoin de rendre circulable et de démolir une résidence de 97 chambres, que la Solideo reconstruit pour 8,3 millions d'euros sur une parcelle vacante pour y créer 120 chambres qui sera utilisées pendant les Jeux, en intégrant le restaurant universitaire en rez-de-chaussée. Intégrée à la Cité du cinéma, il est proposé à l'école Louis-Lumière une relocalisation à Aubervilliers.

L'espace libéré par des bâtiments industriels en limite de Saint-Ouen et Saint-Denis à l'arrière du collège Dora Maar doit permettre d'y édifier une gare routière temporaire, qui véhiculera les athlètes et leurs accompagnateurs en direction des sites de compétition et d'entraînement. Inclus dans le périmètre de sécurité du village, le collège voit ses logements de fonction reconstruits avec des matériaux biosourcés au-dessus du gymnase scolaire. Situé côté Saint-Ouen le lycée Marcel-Cachin, qui datait de 1965, est reconstruit dans la même rue pour une livraison à l'automne 2023,.

Durant les Jeux, les bretelles de l'autoroute A1 de la Porte de Paris à Saint-Denis seront réservées aux usages olympiques, avant d'être démantelées en 2025. Pour conserver la possibilité d'entrer et sortir de l'autoroute A86, le demi-échangeur de Pleyel est complété par deux nouveaux sens de circulation,. Le projet de complétude de l'échangeur de l'A86 est toutefois dénoncé par des associations environnementalistes et des riverains au motif de la proximité du groupe scolaire Anatole-France et du surcroît d'émissions polluantes automobiles que cet aménagement causerait. Après une première validation par la justice administrative, la Cour administrative d'appel de Paris valide définitivement le projet à l'automne 2020.

Cinq points de filtration de l'air sont installés entre le village olympique et l'autoroute A86 pour filtrer les particules fines polluantes : ces ombrières géantes dépolluantes (4,6 m de haut sur 6 m de diamètre), baptisées “Aerophiltre”, diffuseront l’équivalent de 43 piscines olympiques d’air pur par heure (soit un volume de plus de 108 000 m3 par heure) pour créer un véritable ilôt d’air pur sur la Place des Athlètes. Mille cinq logements seront équipés d'une VMC comprenant un système d'ionisation de l'air qui permet d'en capter 90 % des microparticules, bactéries, pollens et allergènes,.

Après les Jeux

Il est prévu d'adapter le village après les Jeux pour que ses 3 500 logements accueillent 6 000 habitants et 6 000 salariés,. La gare routière olympique laissera place à un parc arboré de 3 hectares jouxtant le collège Dora Maar et l'école construite au village olympique, alors que l'ancienne halle de décuvage d'EDF deviendra un lieu culturel.

Concernant l'écoquartier de L'Île-Saint-Denis, il doit comprendre à terme 300 logements dont 90 logements sociaux, une résidence étudiante, deux immeubles de bureaux, un hôtel, des commerces et services, dont un pôle nautique et une cité des arts. Les bâtiments sont à énergie passive, raccordés au réseau de chaleur urbain et équipés de panneaux photovoltaïques en toiture dans un quartier sans circulation automobile au stationnement regroupé dans une centrale de mobilité.

Notes et références

Annexes

Articles connexes

  • Jeux olympiques d'été de 2024
  • Passerelle du Village olympique
  • Village olympique

Liens externes

  • Site officiel de Paris 2024, présentation du village des athlètes

Bibliographie

  • Cyrille Veran, « Village des athlètes: une ambition olympique à l'épreuve du réel : Genèse d’un quartier urbain « d’excellence » », d'a - D’architectures, le magazine professionnel de la création architecturale, no 314,‎ , p. 55-83 (lire en ligne , consulté le ).
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Text submitted to CC-BY-SA license. Source: Village olympique de Saint-Denis by Wikipedia (Historical)


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