![Bassin houiller de la Loire Bassin houiller de la Loire](https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/67/Localisation_-_bassin_houiller_de_la_Loire.svg/400px-Localisation_-_bassin_houiller_de_la_Loire.svg.png)
Le bassin houiller de la Loire est historiquement l'un des tout premiers à être exploité en France ; l'exploitation y est attestée depuis le XIIIe siècle. Principal site d'extraction de charbon en France après 1815 et la perte des départements étrangers, il a fourni jusqu'à 40 % de la production nationale dans les années 1820-1830 lors de la Première révolution industrielle puis 54% au milieu du XIXe siècle. Définitivement dépassé par le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais dans les années 1860, il resta par la suite un bassin de premier ordre au XXe siècle, étant situé loin des frontières et ayant été relativement épargné par les deux conflits mondiaux.
L'appellation de « bassin houiller de la Loire » est employée pour la première fois dans les travaux cartographiques de l'ingénieur des mines Louis Antoine Beaunier publiés en 1817. Avant ceux-ci, on distinguait de manière coutumière « les charbons de terre du Forez » (gisements de Saint-Étienne à Firminy) des « charbons de terre du Lyonnais » (exploités dans la vallée du Gier).
Le bassin en lui-même se présente sous la forme d'une bande discontinue, longue d'une cinquantaine de kilomètres pour seulement cinq kilomètres de large en moyenne, disposée selon un axe sud-ouest nord-est entre le Rhône et la Loire. Les dépôts à proprement parler remontent au Stéphanien (période géologique située entre -295 et -285 millions d'années et nommée ainsi en référence à Saint-Étienne). Le bassin se prolonge au-delà du Rhône dans le bas-Dauphiné.
Il est représentatif des bassins houillers de montagne, issu d'un ancien bassin limnique situé à l'époque de sa formation au pied de l'ancien Massif Hercynien (actuel massif du Pilat). L'ensemble du secteur présente de nombreuses zones d'affleurements qui ont très probablement favorisé son exploitation dès le Moyen Âge (et peut-être même avant). Les couches de charbon exploitées se caractérisent par leur puissance (de 5 à 7 mètres de haut en moyenne, jusqu'à 10 mètres parfois), par leur irrégularité et par la présence de nombreuses failles.
Les qualités de charbon exploitées allaient des charbons gras semi-bitumineux et bitumineux (à Saint-Étienne et Rive-de-Gier) aux charbons maigres de type anthracite (dans le secteur de La Talaudière),. Les roches et le charbon pouvaient y être extrêmement friables. Les incendies souterrains provoqués par l'oxydation des gisements y étaient courants. L'exhaure y revêtait une importance toute particulière à cause des travaux anciens noyés par les eaux .
Le secteur de Rive-de-Gier (dite série du Stéphanien inférieur ou Stéphanien A) est divisé en deux unités principales : l'assise de Rive-de-Gier et celle de Sorbiers. Le faisceau le plus important, celui de La Péronnière, renferme 5 couches (dénommées la découverte, la gentille, la bourrue, la batarde et la grande masse) représentant une puissance totale cumulée de 12 à 15 mètres de haut.
Le secteur de Saint-Étienne (dit Stéphanien moyen et supérieur, ou Stéphanien B et C) comprend 3 niveaux principaux (assise de Saint-Étienne, le faisceau des Combes et le couronnement). Les deux premiers furent les plus productifs avec les faisceaux de Grüner (15 couches de 30 à 35 mètres), de Beaubrun (15 couches de 30 à 35 mètres), des Littes (6 couches de 10 à 12 mètres) et de Bellevue (8 couches de 10 à 12 mètres).
Les terrains rouges du jardin des plantes sur la colline de Villeboeuf (Stéphanien D ou étage Autuno-Stéphanien) indiqueraient le comblement d'un vaste bassin continental Carbonifère/Permien,,,.
Depuis le milieu du XVIIIe siècle, il fut l'objet d'une attention soutenue du pouvoir central qui y voyait un gisement intéressant de par la quantité de charbon potentiellement exploitable, mais aussi la situation géographique du bassin, entre les bassins versants du Rhône et de la Loire de part et d'autre du col de Terrenoire.
Ce fut l'ingénieur Louis Antoine Beaunier qui réalisa les premiers travaux topographiques à partir de 1812 et qui fut nommé comme premier directeur de "l'école des mineurs", future École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne.
Les gisements houillers les plus proches sont le bassin houiller du Jura au nord-est, le bassin houiller de Blanzy au nord, les bassins houillers d'Auvergne à l'ouest, le bassin houiller des Cévennes au sud et les bassins houillers des Alpes à l'est.
Jusqu'au milieu du XIXe siècle, ce fut le premier bassin houiller français avec une exploitation importante le long de la vallée du Gier représentant jusqu'à 40 % de la production nationale (hors départements étrangers ) puis 54%. Après 1815 et la chute de Napoléon, la région est propulsée au rang de premier bassin houiller de France.
Il ne fut concurrencé qu'à partir des années 1850 par les charbons de Valenciennes et par les charbons anglais, perdant sa place sous le Second Empire au profit du bassin du Nord-Pas-de-Calais.
De 150 000 tonnes à la veille de la Révolution française, la production dépassait le million de tonnes en 1836.
En 1851, 33 % du charbon produit en France venait du bassin de la Loire contre 22 % dans le Nord. En 1859, les 2 bassins sont à égalité avec 2 millions de tonnes chacun.
En 1873, la production atteignait 3,3 millions et fut à son apogée dans l'entre-deux-guerres avec plus de 4 millions de tonnes,.
À partir de 1930, l'extraction s'éteignit progressivement à Rive-de-Gier. La difficile mécanisation de l'abattage, conjuguée à des frais de transports handicapants, entraînaient le bassin vers une fin annoncée. Elle se traduisit par un recul net de la production ; 1,5 million de tonnes furent remontés en 1970. En 1980, elle n'était plus que de 240 000 tonnes . En 1973, l'arrêt des pompes du puits (puits Couriot) mit fin à l'activité à Saint-Étienne. Le choc pétrolier l'année suivante prolongea l'activité du puits Pigeot à La Ricamarie jusqu'en 1983.
Des exploitations à ciel ouvert continuèrent jusqu'en 1993.
Des essais de gazéification y furent menés dans les années 1980 et des permis de recherches de gaz de schistes ont été délivrés en 2011 (projet d'exploitation ajourné à cause de la présence des anciens travaux). À ce jour, 500 millions de tonnes ont été extraites du sous-sol du bassin stéphanois.
Les sources lacunaires ne fournissent que peu d'informations sur l'exploitation ancienne du bassin de la Loire. Ainsi, c'est l'état actuel de conservation des sources qui conduit à dater le début de l'activité au XIIIe siècle, le bassin présentant des caractéristiques physiques (couches puissantes, affleurements, présence de minerai de fer carbonaté utilisable) ayant potentiellement pu favoriser une exploitation précoce bien antérieure aux premiers textes.
Des actes attestent de l'exploitation de la fin du XIIIe siècle et du XIVe siècle :
Les jugements rendus témoignent d'exploitations au jour par décaissement du terrain, continues et rentables sur plusieurs années, assujetties au contrôle de l'autorité publique.
L'activité semble connaitre un net ressort au XVIe siècle avec l'ouverture de l'ensemble du marché rhodanien par les bateliers de Givors. Le charbon de Rive-de-Gier était vendu de Lyon à Marseille depuis le règne d'Henri IV.
L'exploitation des mines du bassin devient conséquente dans les sources historiques à partir du XVIe siècle. Cette industrie - tout comme la verrerie et la métallurgie - étant directement liée à l'exploitation du domaine, pouvait être source de revenus pour la noblesse sans risque de déroger. Les sites du Clapier, du Bois d'Avaize (Saint-Étienne) ou de la Montagne de feu (Rive-de-Gier) témoignent aujourd'hui encore de l'activité "proto-industrielle" du bassin conduite par la noblesse locale. Les vestiges géologiques de très anciens feux de mine évoqués dès 1605 visibles sur les sites stéphanois du Clapier et du Bois d'Avaize constituent les plus anciens vestiges houillers du bassin de la Loire (voire de France?)(voir lien p.24).
Les exploitations se faisaient le plus souvent par des carrières (dites perrières) ou des galeries à flanc de coteau aménagées de haldes et de plans inclinés pour la circulation et le chargement du minerai.
L'exploitation fut libéralisée par l'édit de 1601, (sauf le droit de dixième à payer au roi) et par l'arrêt du ,.
Les monopoles de transport accordés à certains privilégiés firent émettre aux habitants et industriels locaux de vives protestations face au risque de voir diminuer la quantité de charbon sur le marché local. Les intérêts locaux ont conduit ainsi à la constitution d'une réserve, par arrêt du , défendant d'enlever du charbon dans le périmètre de 2 lieues autour de la ville, sauf pour le conduire dans Saint-Étienne. En 1763, son périmètre fut réduit à 2000 toises.
L'arrêt de 1744 supprimant la liberté laissée aux propriétaires du sol de fouiller d’exploiter des mines de « charbon de terre » sans autorisation préalable souleva une vague de mécontentement ,.
Les rapports de l'époque témoignent de la précarité des exploitations dans des terrains sujets aux remontées d'eau. La mise en place d'une galerie de drainage des eaux pour les mines de Gravenant près de Rive-de-Gier devra attendre la Révolution avant d'être autorisée.
Avec la loi du , la Révolution confirma la mainmise de l'État sur le sous-sol du bassin, avec cependant le maintien de la réserve stéphanoise.
La loi sur les mines du vint réaffirmer le droit régalien à exploiter les mines mais apporta un compromis en attribuant les concessions comme propriété perpétuelle.
En 1812, à la suite des travaux cartographiques de Louis-Antoine Beaunier le sous-sol fut découpé en 65 (ou 64) concessions. En 1813, le bassin se présentait comme un ensemble de petites exploitations gérées par des petites sociétés, le plus souvent nées d'associations entre notables issus de la bourgeoisie locale ou régionale. Les mines employaient alors entre 300 et 400 hommes autour de Saint-Étienne, un peu plus du double sur l'ensemble du bassin :
La compagnie parisienne installée à Villars, alors la plus moderne du bassin, employait une cinquantaine de personnes.
Le charbon produit à Saint-Étienne était en partie écoulé auprès des industries locales (grâce à la persistance de l'ancien privilège de la réserve stéphanoise). En revanche, celui de Firminy et de Roche-la-Molière transitait vers la Loire. La mise en service des voies de chemin de fer de St-Étienne à la Loire en 1827, puis celui d'Andrezieux à Roanne en 1832 ouvrit au charbon stéphanois le marché parisien et lui permit de concurrencer les charbons anglais sur la façade atlantique.
Le minerai de la vallée du Gier, transporté grâce au canal de Rive-de-Gier à Givors jusqu'à la vallée du Rhône, était utilisé de Lyon à Marseille. Vers 1820, l'activité s'y intensifia, dopée par la perte des départements étrangers (les départements belges et la Roer) et surtout par la mise en service de la ligne Saint-Étienne - Lyon doublant le canal (tronçon Rive-de-Gier - Givors dès 1830).
Dans les années 1830-1840, la spéculation se développa rapidement autour de la soixantaine de concessions du bassin. Les concessionnaires les plus riches, conscients de l'importance de rationaliser les exploitations et de valoriser leur capital en cas de rachat, réalisèrent des fusions entre différentes exploitations parfois assez éloignées. En 1844, la Compagnies des Mines Réunies de Saint-Étienne (constituée de banquiers et de rentiers) commença ainsi à regrouper des concessions dispersées.
C'est autour de Rive-de-Gier que le phénomène de concentration financière autour des banques démarra. Dans un premier temps, ce furent les problèmes liés au pompage des eaux qui incitèrent les exploitants à se regrouper afin d'acquérir les équipements nécessaires au drainage des travaux souterrains.
Les concessionnaires plus petits, très sensibles aux propositions de fusion et d’absorption, abandonnèrent progressivement leurs exploitations à des groupes financiers régionaux puis nationaux (banques suisses, banque nationale de Paris et des Pays-Bas).
Les regroupements, engagés depuis 1837 dans le bassin de Rive-de-Gier entraînèrent en la formation d'un trust : la Compagnie des Mines de la Loire née de la fusion de :
La C.G.M.L. fusionne avec la « très hétéroclite » Compagnie des Mines Réunies de Saint-Étienne en accédant à une position dominante sur l'ensemble du bassin. Le terme "générale" disparait de sa raison sociale afin d'éviter toute controverse sur ses ambitions de fusion à grande échelle.
Les capitaux étaient surtout régionaux dans un premier temps (banquiers roannais, lyonnais et genevois). Dans un deuxième temps, des capitaux parisiens s'y ajoutèrent. En 1854, avant sa dissolution, les actionnaires étaient stéphanois à hauteur de 9 %, lyonnais à 48 % et parisiens à 24 % .
Sur les 60 concessions existant dans le bassin en 1846, la Compagnie en réunissait 33 (soit 5 979 ha sur les 21 819 du bassin houiller). Elle jeta son dévolu sur les concessions déjà exploitées et reliées à la ligne Saint-Étienne - Lyon. En 1844, elle extrait près de 85 % du charbon de l’ensemble du bassin (soit 1/4 de la production nationale) et emploie 4 000 mineurs. Son objectif étant alors de contrôler le marché en limitant la concurrence, de façon à maximiser ses profits.
Rapidement, la Compagnie s'attira l'animosité de la population stéphanoise : des mineurs aux propriétaires fonciers, en passant par les juristes, les négociants de charbon, les voituriers, les compagnies concurrentes et les industriels des autres secteurs. Les mineurs firent grève 34 fois entre 1845 et 1854 contre la C.M.L. L'ensemble des acteurs locaux trouvèrent écho auprès des notables du conseil municipal et de la Chambre de Commerce et réclamèrent la fin du "Monopole". Ils obtinrent gain de cause et la grande Compagnie fut dissoute par Napoléon III en 1854 .
Dès lors, on comptait sur le bassin quatre sociétés directement issues du fractionnement de la grande Compagnie des Mines de la Loire :
On retrouvait également les compagnies suivantes (celles qui n'avaient pas intégré la CML) :
Les années 1860 virent la production du bassin de la Loire définitivement dépassée par celle du Nord-Pas-de-Calais. Dans un contexte de dépression économique, de concurrence et d'extension du réseau ferroviaire français, le charbon stéphanois perdit rapidement des parts de marché.
De nouveau puits furent foncés pour atteindre de nouvelles couches alors inconnues et très grisouteuses.
La période 1860-1890 fut celle des grandes catastrophes qui marqueront durablement les esprits.
Les causes de ces catastrophes sont probablement multiples. Le rapport de la commission grisou de 1890, relève l'importance des mesures destinées à éviter les explosions de méthane (aérage des chantiers, lampes de sûreté, explosifs adaptés) mais témoignent en revanche de l'absence de moyens de prévention contre les poussières inflammables (dites "poussiers"),. Les recommandations des commissions d'enquêtes révèlent également des risques liés au mode d'aménagement des tailles (en gradin renversés et à chassant) et surtout des phénomènes d'échauffement dans les remblais, constitués en majeure partie de matériaux stériles produits par l'exploitation et réemployés massivement comme remblais bon marché (grès, schistes et poussière de charbon issus du triage du charbon).
Ces catastrophes se sont déroulées avant la catastrophe de Courrières (1906), qui vit la reconnaissance par les ingénieurs des mines français des risques d'explosions liés aux poussières de charbon. Elles furent donc, probablement à tort, attribuées à l'époque au grisou. Ces catastrophes coûtèrent la vie à plus d'un millier de mineurs et entachèrent durablement l'image de la profession et de la ville de Saint-Étienne.
Entre 1865 et 1890 environ 130 accidents graves se sont produits sur le bassin. Pour des effectifs de 16 à 17 000 ouvriers, 1 928 mineurs ont perdu la vie et 2 645 ont été grièvement blessés.
La présence de main-d'œuvre étrangère dans les mines du bassin de la Loire remonte au moins à l'Ancien Régime avec l'arrivée d'ouvriers de métier belges et gallois qui ont, selon toute vraisemblance, transmis leur savoir-faire aux ouvriers locaux.
Au tout début du XIXe siècle, les sources attestent déjà de la présence d'ouvriers piémontais, allemands et hongrois avant 1820.
Confrontées à la concurrence des autres industries implantées sur le bassin, les compagnies éprouvèrent dès la fin du XIXe siècle les plus grandes difficultés à retenir la main d'œuvre principalement pour les tâches de "manœuvre" peu rémunératrices. Les pratiques paternalistes, impliquant la stabilisation des ouvriers par le logement, étaient inexistantes sur le bassin. Déjà lancé avant-guerre, afin de remplacer les ouvriers français mobilisés, le recours à la main d'œuvre étrangère deviendra systématique dès la fin de la Première Guerre mondiale.
En 1926, sur la seule commune de Saint-Étienne, 2 798 travailleurs étrangers sont officiellement employés par les mines (contre 1 565 dans la métallurgie qui compte pourtant près du double d'ouvriers) :
À la même date, sur l'ensemble du bassin, on recense 8 567 mineurs étrangers :
La répartition n'était pas uniforme sur l'ensemble du bassin :
Après la vague de renvois qui a suivi la crise, en 1935, sur 16 657 mineurs, ils n'étaient plus officiellement qu'un peu moins de 5 000.
Après la nationalisation, cette proportion augmentera de nouveau jusqu'à dépasser la proportion d'un mineur sur deux étranger ou né de parents étrangers dans les années 1950.
Dans les années 1930, les différentes compagnies du bassin de la Loire vont progressivement intensifier la concentration de leur activité afin de réduire les coûts. Les puits les plus anciens et les moins rentables sont abandonnés ou convertis en puits de service ou d'aérage au profit d'une dizaine de puits où l'extraction se concentre, à l'image du puits Couriot.
La nationalisation de 1946 va entraîner une nouvelle organisation. Le bassin sera découpé en 4 groupes, dont le tracé fut plus ou moins calqué sur les anciennes concessions des compagnies privées :
La grande grève des mineurs de 1948 est suivie par 22000 mineurs du bassin houiller de la Loire, qui arrêtent le travail et luttent pendant sept semaines en octobre et novembre. Le ministre de l'Intérieur socialiste (SFIO) Jules Moch envoie 4000 soldats, dont certains rappelés des bases d'Algérie et de l'Allemagne occupée, en plus des traditionnels gendarmes, gardes républicains et CRS. Le , lors d'affrontements au puits Cambefort, deux mineurs sont tués par les forces de l'ordre à Firminy dans des circonstances mal élucidées : certains, dont 24 journalistes sur place, avancent que la police a ouvert le feu sans sommations et sans répondre à des tirs venus des manifestants ; d'autres évoquent un affrontement entre un commando FTP et police,,.
En 1956, le bassin est réorganisé, un nouveau mouvement de concentration va diriger l'activité sur les puits les plus rentables. On découpe ainsi 7 exploitations principales qui voient la fin de l'activité sur le bassin en 1983 :
Les travaux cartographiques de Louis-Antoine Beaunier indiquaient que la plupart des couches se prolongeaient sous le centre-ville, près de zones urbanisées ou occupées par d'autres industries (armurerie, passementerie, verrerie). Les industriels et les notables locaux obtinrent par l'ordonnance royale du la mise en place d'une ligne d'investison, restreignant l'exploitation du charbon sous le périmètre communal de Saint-Étienne.
Trois compagnies étaient concernées par cette limite :
Il reste difficile de savoir aujourd'hui dans quelle mesure cette limite administrative a été respectée dans la pratique. Cette limite ne concernait pas les anciennes communes d'Outre-Furan, Beaubrun, Valbenoîte et Montaud. Certaines zones à l'intérieur du périmètre communal ont été l'objet de travaux antérieurs au XIXe siècle, d'autorisations de l'exploitation ou de recherches jusqu'au XXe siècle ;
Pour la concession du Treuil (actuelle place Carnot):
Pour la concession de Beaubrun :
Pour la concession du Quartier Gaillard :
Pour la concession de Villebœuf :
Le bassin de la Loire était reconnu par les mineurs et les ingénieurs comme l'un des plus difficiles. Néanmoins, les charbons exploités étaient relativement tendres (ce qui explique probablement l'arrivée tardive des marteaux-piqueurs vers 1920). Certaines couches pouvaient atteindre 15 m voire 20 m de puissance.
En revanche, la nature friable des bancs de grès et l'irrégularité des couches d'un sous-sol parcouru de nombreuses lignes de faille rendaient l'exploitation beaucoup plus compliquée que d'autres bassins situés en plaine.
Ces deux points expliquent le fait que les haveuses et autres engins d'abattage ne purent être généralisés sur le bassin. Dans les années 1970 et 80, c'étaient toujours des piqueurs qui produisaient la quasi-totalité du charbon, alors que dans le Nord ou en Lorraine ces travaux étaient déjà largement mécanisés.
Afin de pallier ces contraintes naturelles certaines techniques furent développées :
L'exploitation ancienne (attestée depuis le Moyen Âge) et les travaux clandestins ne permettent pas aujourd'hui de dresser une liste totalement exhaustive :
Située à l'ouest de Saint-Étienne, dans le périmètre de l'ancienne commune de Montaud.
À l'emplacement de l'actuel jardin des plantes et de l'Esplanade.
Actuel quartier du Soleil. Ancienne commune d'Outre-Furens
Commune de la Talaudière.
Occupait un vaste emplacement à l'Est de la ville, autour de Châteaucreux.
Quelques puits :
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