![L'Arlésienne (Bizet) L'Arlésienne (Bizet)](/modules/owlapps_apps/img/errorimg.png)
L'Arlésienne est une musique de scène composée par Georges Bizet pour le drame en trois actes éponyme d'Alphonse Daudet, et créée à Paris au Théâtre du Vaudeville, le . Joués entre ou en même temps que les dialogues (mélodrames), les différents numéros sont liés à la trame littéraire ou théâtrale. Ils soulignent la dramaturgie, approfondissent la psychologie des personnages, décrivent des événements non représentés sur scène ou assurent la transition entre les scènes ou les actes (intermezzo).
Cette partition a aussi été adaptée en deux suites de concert pour orchestre symphonique, de quatre mouvements chacune. Certains thèmes comme les chants de Noël « La Marcho di Rei » (cf. La Marche des rois reprenant la Marche de Turenne attribuée à Jean-Baptiste Lully) ou « La danso di chivau frus » (La danse des chevaux fringants/fous/en rut) sont directement inspirés de musiques traditionnelles provençales. Leurs adaptations et surtout leurs orchestrations resteront, avec Le Songe d’une nuit d’été de Felix Mendelssohn et le Peer Gynt d'Edvard Grieg, comme le meilleur exemple du genre théâtro-musical.
Comme pour deux de ses opéras précédents, Les Pêcheurs de perles et La Jolie Fille de Perth, la musique de scène est une commande de Léon Carvalho alors directeur du théâtre du Vaudeville.
La partition est découpée en vingt-sept numéros dont l'ouverture, seize courts « mélodrames » de quelques mesures, six chœurs, des entractes et des intermezzos. L'orchestre est réduit à vingt-six musiciens, les figurants chantant les chœurs, le compositeur dirigeant les huit seules représentations. Si la musique est plutôt bien accueillie, la pièce de Daudet est un cuisant échec, le troisième consécutif après Lise Tavernier et Tartarin de Tarascon.
Thème de l'ouverture :
Dans le mois qui suit le fiasco théâtral, Bizet réutilise quatre numéros de sa musique, les restructurant et les adaptant en une suite de quatre mouvements pour orchestre symphonique. Le , la première prestation au Cirque d'Hiver sous la direction de Jules Pasdeloup est un triomphe populaire jamais démenti depuis. En 1879, quatre ans après la mort du compositeur, un de ses amis, Ernest Guiraud, adapte à son tour une nouvelle suite sur des numéros de la musique de scène, ajoutant également un menuet emprunté au troisième acte de La Jolie Fille de Perth, opéra de 1866 d'après Walter Scott.
Les deux suites sont construites comme de petites symphonies de la période classique, en quatre mouvements. Pour s'adapter au format de concert, elles ne suivent pas la chronologie de la pièce de Daudet. La première est constituée de l‘Ouverture no 1, du Menuetto no 17, du Mélodrame no 19 et du Carillon no 18 ; la deuxième comprend la Pastorale no 7, l‘Intermezzo no 15, le Menuetto extrait d'un opéra et la Farandole reprise des no 23/24. Le traditionnel orchestre symphonique s'enrichit de la toute dernière création instrumentale : le saxophone alto. Bizet, connaissant bien les problèmes de certains orchestres pour avoir un effectif complet, a noté sur certaines partitions des passages « à défaut » (écrits en notes plus petites) en cas d'absence de tel ou tel instrument. Par exemple, les solos de saxophone sont notés sur les partitions de première ou de deuxième clarinettes.
« ... Je revois l'épais volume magnifiquement relié de la transcription pour piano à quatre mains de l'opéra Carmen et de la musique de scène pour L'Arlésienne de Daudet... L'Arlésienne est une sorte de succédané du ballet du 2ème acte de Carmen. Comme j'ai aimé (et continue à aimer) ces gammes chromatiques descendantes et surtout lorsque le majeur coïncide avec le mineur, exactement comme dans la plus périlleuse des études de Chopin, celle en la mineur. » Richter, carnets, Arte éditions/Actes Sud, Bruno Monsaingeon 1998 p.294
En 1900, Sergei Rachmaninov effectue une transcription pour piano seul du Menuet de L'Arlésienne. Il la révise en 1922.
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