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Théodore Botrel


Théodore Botrel


Jean-Baptiste-Théodore-Marie Botrel, né le à Dinan et mort le à Pont-Aven, est un auteur-compositeur-interprète français.

Il est l'auteur de La Paimpolaise.

Biographie

Un breton gallo

Né à Dinan, d'un père breton originaire de Broons, et d’une mère alsacienne, il vécut à Saint-Méen-le-Grand au Parson, chez sa grand-mère paternelle Fanchon, jusqu'à l'âge de sept ans, puis rejoignit Paris, où ses parents étaient partis quelque temps auparavant pour tenter d'y faire fortune.

Originaire de Haute-Bretagne (la partie de la Bretagne où l'on parle le gallo, une langue romane), il n'apprit le breton (parlé en Basse-Bretagne) que sur le tard, et la quasi-totalité de son œuvre est en français.

Mariages

Théodore Botrel s'est marié deux fois :

  • le à Paris avec Hélène Lutgen dite « Léna » (née à Beaufort au Luxembourg le et morte à Pont-Aven le ) ;
  • avec sa deuxième épouse, Maïlise, il a deux filles dont l'ainée, Léna, épouse l'écrivain Émile Danoën, et la cadette, Janick, est la mère du chanteur Renaud Detressan. Ce dernier a d'ailleurs repris certaines chansons de son grand-père dans l'enregistrement Airs de famille, paru en 2009.

Des débuts difficiles

Vers l'âge de 16 ans, il fait partie d'une troupe de théâtre amateur où il fait jouer sa première pièce Le Poignard. Il commence également à écrire quelques chansons et sort sa première imprimée Le Petit Biniou à dix-huit ans. Elle n'eut aucun succès, un autre Biniou étant déjà sorti quelques années auparavant. Parallèlement, il tente plusieurs métiers, dont apprenti serrurier et avoué.

Il s'engage alors pour cinq ans dans l'armée et à son retour travaille comme employé de bureau à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM). Il joue en parallèle dans une petite troupe de théâtre, auprès, entre autres, de celui qui allait devenir le chanteur-fantaisiste Dranem et continue d'écrire quelques chansons, qui n'obtiennent que peu de succès.

L'affaire Dreyfus et la Ligue de la patrie française

À l'époque de l'Affaire Dreyfus, comme les peintres Edgar Degas et Auguste Renoir, les écrivains Pierre Louÿs et Frédéric Mistral, etc., Botrel appartint à la Ligue de la patrie française, ligue antidreyfusarde modérée,.

Le succès

La Paimpolaise

Mais un soir, dans un célèbre café-concert de Montmartre, Le Chat noir, il remplace un chanteur absent et chante quelques-unes de ses œuvres dont La Paimpolaise créée en 1895 au Concert parisien dont la musique sera finalement signée par son ami pianiste Eugène Feautrier (1849-1898). Botrel s'est inspiré de l'ouvrage de Pierre Loti Pêcheur d'Islande pour le thème de sa chanson. Ce sera la gloire. Celle-ci reste au répertoire de Félix Mayol jusqu'à sa mort en 1941. On remarquera qu'il y chante « J'aime Paimpol et sa falaise », alors qu'à Paimpol même il n'y a pas de falaise. En réalité, Botrel ne connaissait pas Paimpol lorsqu'il créa la chanson et n'y viendra qu'une seule fois en 1897 pour le pardon des Islandais.

Le Mouchoir rouge de Cholet

En créant sa chanson Le Mouchoir rouge de Cholet et en la chantant dans cette ville en 1900, Botrel inspira un patron-tisseur, Léon Maret, à créer ce mouchoir qui est devenu le symbole de la cité. Lors de la fermeture en 2004 du dernier tissage de Cholet, la municipalité a racheté un métier à tisser pour fabriquer le mouchoir rouge dans l'enceinte du Musée du textile.

Le petit Grégoire

Titre issu des chansons de la Fleur de lys qui rendent un hommage aux Vendéens de la Vendée militaire et aux Chouans mainiots, normands et bretons.

Ma p'tite Mimi

On retiendra ses chansons patriotiques du temps de la Grande Guerre, dont la célèbre Ma p'tite Mimi, plus tard reprise par Pierre Desproges.

En , Théodore Botrel écrivit le poème La Vierge du clocher d'Albert, en hommage aux Bretons du 11e corps d'armée tombés au combat devant cette ville picarde.

Lieux de villégiature

Il fut un hôte assidu de Sainte-Maxime (Var) durant plusieurs hivers.

Il composa un poème À Sainte-Maxime en souvenir de la fête du et dont voici quelques extraits :

Le 28/03/1903, il s'embarque pour New York avec sa femme Hélène à bord du vaisseau La Bretagne, en partance du Havre.

Théodore Botrel à Pont-Aven

Théodore Botrel s'installa à Pont-Aven (Finistère) à partir de 1905, séjournant de 1907 à 1909 dans la villa Castel-Brizeux qui surplombe la rive gauche de l'Aven avant de construire sa propre maison, dénommé  Ker-Botrel. Il fut à l'origine de la création en 1905 de la première fête folklorique bretonne, le Pardon des fleurs d'ajonc. Il a vécu à Pont-Aven jusqu'à son décès en 1925 et est enterré au cimetière communal.

Principales chansons

Œuvres

Georges Ondet était l'éditeur-propriétaire des œuvres de Botrel.

  • La Bonne Chanson, revue musicale publiée mensuellement de à , puis la guerre ne permet que la publication d'un exemplaire par an.La revue reprend en pour s'arrêter définitivement en , elle perd son directeur en juillet et son éditeur Ondet en
  • Chansons de chez nous (Chansons Bretonnes), préface d'Anatole Le Braz, couverture, aquarelles hors texte et dessins de E.-H. Vincent, éd. Georges Ondet, Paris, 1898 (première édition), éd. Georges Ondet, Paris, 1923. Édition définitive, revue et corrigée, éd. Georges Ondet, Paris, 1926. Réédition 2007, éd. des Régionalismes (PyréMonde)., réédition 1981 présentée par François Méerieux des Editions Slatkine Genève
  • Chansons de « La Fleur-de-Lys », Préface de Georges d'Esparbès, couverture-aquarelle et quinze lithographies hors texte, sur velin de E. Hervé Vincent, éd. Georges Ondet, Paris, 1899.
  • Contes du Lit-Clos - Récits et Légendes Bretonnes en vers suivis de Chansons à dire, éd. Georges Ondet, Paris, 1900.
  • Les Chansons des Petits Bretons (3 vol.), Fortin, Paris, 1901.
  • Notre-Dame-Guesclin, poème dramatique en 3 parties, Paris, G. Ondet, Bricou et Lesot, 1906, prix Capuran de l’Académie française en 1908.
  • Les Chansons de Jean-qui-chante, romances à chanter et poésies à dire illustrées de 45 compositions de Jean Balluriau, musique de André Colomb, P. Rueff, et Gallet, 1907.
  • Chansons en sabots, éd. Georges Ondet, Paris, 1911.
  • Chansons des Clochers-à-jour suivies de Chansons en marge (suite des Chansons de chez nous et des Chansons en sabots), éd. Georges Ondet, Paris, 1912 - 1926.
  • Coups de clairon, éd. Georges Ondet, Paris, 1912.
  • Les Alouettes - Poésies 1903-1912, éd Bloud et Gay, 1912. Nouvelle édition augmentée des Chansons de l'Alouette (prix Archon-Despérouses 1913).
  • Les Chants du bivouac. 1er août - . Refrains de guerre. Librairie Payot, Paris, 1915.
  • Une heure de musique avec Théodore Botrel, éditions cosmopolites, Paris, 1930.
  • Chansons sur la Bombarde mises en musique et précédées d'un « hommage au barde » par P. Danjou, Lyre chansonnière, 1932.
  • La Paimpolaise, épilogue du roman de Pierre Loti Pêcheur d'Islande, en un acte et en vers. Paris, SPES, 1932.
  • Le Mystère de Kéravel. Drame en 3 actes. I. Le Diamant noir. - II. L'Étranger III. La Voix du mort. Niort, Boulord.
  • Les Mémoires d'un barde Breton, P. Lethielleux, 1933.
  • Souvenirs d'un barde errant, éditions Brittia, 1946. Réédition 2012, éd. des Régionalismes (PyréMonde).
  • Le Poignard, éditions André Lesot, 1939.

Reprises notables

  • Kenavo, interprété par Jean-Pierre Marielle dans Les Galettes de Pont-Aven, film de Joël Séria (1975).
  • La chanson Le Couteau a été reprise par le groupe Mes souliers sont rouges dans leur album Une heure déjà (2005).
  • Renaud Detressan a repris et arrangé onze chansons de son grand-père dans l'album Airs de famille (2009).
  • Alain Souchon chante Le Petit Grégoire dans son album À cause d'elles (2011).
  • Bachar Mar-Khalifé a repris la berceuse Dors mon gâs ! dans son album Ya Balad (2015).

Hommages

  • Plusieurs villes de Bretagne ont donné son nom à une rue, un square, une place ou une avenue dont Rennes, Dinan, Pont-Aven, Port-Blanc, Saint-Méen, Brest, Guichen, Guipry-Messac, Betton, Pipriac, La Gacilly, Nantes, Loudéac, Couëron, Liffré, Plouay, Le Croisic, Thorigné-Fouillard, Pontivy, etc.
  • Pierre Lenoir, Monument à Théodore Botrel, 1928, Paimpol.
  • Louis-Henri Nicot, Monument à Théodore Botrel, Pont Aven.
  • Colonne métallique supportant un médaillon de bronze, seul reste des 6 menhirs du Gorsedd de Riec sur Belon organisé par Jean de Saisy de Kérampuil les 14 et .
  • L'école publique de Loyat porte son nom.
  • Une rue de Montréal porte son nom.
Collection James Bond 007

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-François Botrel, « Théodore Botrel, chansonnier politique », in D. Leloup, M.-N. Masson (dir.), Musique en Bretagne. Images et pratiques. Hommage à Marie-Claire Mussat, PUR (Rennes), 2003, p. 149-159 (en ligne).
  • Jean-Nicolas De Surmont, La Bonne Chanson, le commerce de la tradition [...], Montréal, Québec, Triptyque, 2001
  • Jean-Nicolas De Surmont, « Théodore Botrel : Convergences historiques, politiques et sociales », Écouter voir, l’information des professionnels de la diffusion musicale, Paris, [Médiathèque musicale de Paris], n° 123, mars 2002, p. 28-35.
  • Le Meilleur de ma jeunesse, [film sur Botrel), Brittia Films.
  • Emmanuel Salmon-Legagneur (dir.) et al. (préf. Yvon Bourges, anc. ministre, prés. du conseil régional de Bretagne), Les Noms qui ont fait l'histoire de Bretagne : 1 000 noms pour les rues de Bretagne, Spézet, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, , 446 p. (ISBN 978-2-84346-032-6), p. 55
  • Katell Mouazan, Enquête sur le véritable Théodore Botrel, 2018, (ISBN 978-2-9564897-0-2)

Articles connexes

  • Chant de marins
  • Liste de chants de marins
  • Liste des chanteurs et groupes de chants de marins

Liens externes

  • Ressources relatives à la musique :
    • International Music Score Library Project
    • Discography of American Historical Recordings
    • Discogs
    • MusicBrainz
    • Muziekweb
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Text submitted to CC-BY-SA license. Source: Théodore Botrel by Wikipedia (Historical)



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