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La Mothe-en-Bassigny


La Mothe-en-Bassigny


Le site de La Mothe-en-Bassigny, sur les communes d'Outremécourt et de Soulaucourt-sur-Mouzon dans l'ancien Duché de Bar et actuellement en Haute-Marne, n'est plus de nos jours qu'une colline couverte de forêt. On y découvre des amas confus de pierres, témoins d'un passé douloureux. Ici se trouvait, avant 1645, la citadelle de La Mothe.

Historique

La place forte a été fondée en , par une charte (charte d'affranchissement du château de Saint-Hilairemont, ancien nom de La Mothe) du comte de Bar Thiébaut II, sur un promontoire isolé de 506 mètres d'altitude, terre champenoise prise à Joinville, en limite du duché de Lorraine, qui est alors un État d'Empire. Grâce à sa position et à son architecture fortifiée, elle devient, plus tard, la ville la plus puissante de Lorraine après la capitale du duché, Nancy. Important centre commercial et militaire, la cité va compter alors jusqu'à 4 000 habitants et soldats.

En 1506 et 1580, les États y furent réunis pour la rédaction de la coutume du Bassigny.

Au XVIIe siècle, pendant la guerre de Trente Ans, le duc de Lorraine prend parti pour son suzerain, l'empereur, contre son cousin le roi de France. Charles IV de Lorraine perd rapidement toutes ses possessions excepté La Mothe, qui ne se rend au cardinal de Richelieu que le , après 141 jours de ce premier siège, et malgré la résistance menée par le gouverneur Antoine d'Isches, tué par un boulet de canon le . C'est le marquis de Villeroy qui, en prenant le commandement des forces royales le , réduit en quatre jours le bastion Sainte-Barbe.

Rétrocédée au duc en 1641, la ville est à nouveau soumise à un siège, du au , puis libérée par Charles IV qui écrase l'armée française à Liffol-le-Grand.

La ville est de nouveau assiégée dès , jusqu'à la mort de Louis XIII en . Dès qu'il sent son pouvoir suffisamment affermi, Mazarin poursuit l'œuvre de son prédécesseur et ordonne à Pierre Magalotti de reprendre le siège le . La ville se défend vaillamment et Magalotti est tué sous le bastion de Vaudémont d'un coup de mousquet tiré par le chanoine Héraudel. Les bombes (utilisées pour la première fois dans un conflit en Europe), le froid, puis la famine ont cependant raison des assiégés qui se rendent le , après 205 jours de résistance.

Contrairement à ce qui avait été convenu lors des accords de reddition, Mazarin fait démolir non seulement les fortifications, mais aussi tous les bâtiments : la ville est entièrement rasée. La population qui est chassée de la ville-forte est alors évaluée à 3 000 personnes.

Mémoire

Après une existence de 387 ans, La Mothe qui, de 1634 à 1645, a résisté à quatre reprises à l'armée du roi de France, n'est plus qu'une vaste ruine. Cela marque la fin de la Lorraine en tant qu'État pleinement souverain. Les ducs de Lorraine qui suivront dépendront fortement de la volonté des Bourbon de France, jusqu'au rattachement officiel à la France en 1766.

Cet épisode est resté longtemps une blessure profonde pour les Lorrains. Aussi après le découpage de la France en départements, on fit faire à la frontière de la Haute-Marne un petit décrochage pour y inclure le site de La Mothe. Ceci permit de rattacher à la Champagne, région fondatrice du royaume de France, un symbole potentiellement dangereux pour l'unité nationale.

La destruction de La Mothe fit dès le XVIIIe siècle l'objet d'un poème longtemps connu parmi les Lorrains :

Vestiges

Les défenseurs de La Mothe

Les signataires de la reddition Faict à La Mothe le dernier jour de juin mil six cent quarante-cinq .

Hommages

Le on inaugure, là où était la place du Palais du gouvernement, un monument financé par souscription. A cette occasion, le poète et écrivain Alcide Marot lut un long poème en alexandrin intitulé La Mothe.

Le site de La Mothe fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le pour la forteresse, et depuis le pour l'ancienne cité,. D'importants travaux de restauration y ont été effectués.

Le site est inscrit dans une gigantesque réserve Natura 2000 partagée entre la Haute-Marne et les Vosges.

Association pour La Mothe

En 2005, l'Association pour La Mothe à été fondée pour mettre en valeur et sauvegarder les monuments et ruines existants sur le site de l'ancienne citadelle de la Mothe et alentours.

  • https://www.lamothe-bassigny.fr/
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Voir aussi

Articles connexes

  • Duché de Bar
  • Liste des monuments historiques de la Haute-Marne
  • Germainvilliers
  • Famille d'Ourches
  • Siège de La Mothe (1634)

Liens externes

  • Ressource relative à l'architecture :
    • Mérimée
  • « La Mothe », sur lamothe-bassigny.fr (consulté le )
  • « La Mothe ville Lorraine du Bassigny », sur alain.j.schneider.free.fr (consulté le )
  • http://perso.orange.fr/michel.paris/sitelamothe/
  • https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/histoire-de-la-guerre-de-trente-ans-1618-1648-44-ci-git-la-mothe-1258-1645-laneantissement-dune

Bibliographie

  • Histoire de la ville et des deux sièges de La Mothe, (1634 et 1645), M. Du Boys de Riocour, Neufchâteau, V. de Mongeot, 1841
  • Relation des sièges et du blocus de La Mothe (1634-1642-1645), M. Du Boys de Riocour, Chaumont, Ch. Cavaniol, 1861
  • Le Siège de La Mothe en Lorraine (1634-1644), éd. Louis Edme, 1903.
  • La Mothe. Citadelle lorraine aux confins de la Champagne, Catalogue de l'exposition organisée à l'occasion du 350e anniversaire de la destruction de La Mothe, Collectif Archives départementales des Vosges-Musée de Chaumont-Musée historique lorrain de Nancy, 1996 (ISBN 2-9509920-0-5).
  • Jean Charles, La Mothe-en-Bassigny - Place-forte de la Lorraine face à la France, collection Itinéraire du Patrimoine, .
  • Nicole Sébline, La Sénéchaussée de La Mothe et Bourmont, des origines à 1645, éd. Dominique Guéniot.
  • J.-C. Chapellier (archiviste de la Société d'Émulation des Vosges), Les Défenseurs de La Mothe.
  • La Mothe, ville lorraine, par Francis Montignon.
  • Pierre-Hippolyte Pénet, "Les souvenirs de La Mothe au Musée lorrain", Les cahiers de La Mothe, 2017.

Fictions

  • Le Chasseur de La Mothe (roman historique sur les sièges et la destruction de la vieille forteresse lorraine), Alcide Marot, éd. Mathouillot, 1892
  • Les Dernières Violettes de La Mothe, Gilles Laporte, éd. Eska, 1997, (ISBN 2869116136)
  • La Mothe, colline oubliée, film documentaire dvd de 26 minutes, d'après le roman de Gilles Laporte, réal. Christophe Voegelé, coprod. Visuel Création et France 3 Lorraine-Champagne-Ardenne, 2003

Notes et références

Notes

Références

  • Portail du Saint-Empire romain germanique
  • Portail du duché de Lorraine
  • Portail des monuments historiques français
  • Portail de la Haute-Marne

Text submitted to CC-BY-SA license. Source: La Mothe-en-Bassigny by Wikipedia (Historical)



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