Priscilla, folle du désert (The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert), ou Les Aventures de Priscilla, folle du désert au Québec, est un film australien de Stephan Elliott, réalisé en 1994. Mettant en scène Terence Stamp, Hugo Weaving et Guy Pearce, il relate l'histoire d'une troupe de drag-queens traversant l'Australie, de Sydney à Alice Springs, dans un bus baptisé « Priscilla ».
Synopsis
Tick est fatigué de jouer les drag-queens dans les pubs et cabarets de Sydney, et accepte l'offre d'un casino d'Alice Springs, au cœur de l'Australie. Il convainc ses deux amis et collègues de venir avec lui : Bernadette Bassenger, une femme transgenre dont le petit ami vient de mourir, et Adam alias Felicia Jollygoodfellow, un jeune gay extraverti et irritant. Ils embarquent pour ce périple de plus de 2 000 km à bord d'un bus, acheté à des Suédois et rebaptisé « Priscilla, folle du désert ».
Confrontée en cours de route à l'attitude rurale beaucoup moins tolérante envers l'homosexualité et la transidentité que la métropole et réussissant à surmonter les nombreuses pannes, la troupe finit par atteindre Alice Springs, prête à jouer le spectacle répété durant le voyage. C'est alors que Tick révèle à ses compagnons qu'il est en fait marié, et que le but de ce voyage est surtout de rendre un service à sa femme, propriétaire du casino, qui lui a demandé de prendre en charge pour quelque temps leur fils d'une dizaine d'années.
Scène post-générique
Le cerf-volant, constitué d'une poupée gonflable affublée d'une robe de drag-queen, que Felicia a laissé s'envoler, atterrit dans un temple, vraisemblablement au Japon.
Fiche technique
Titre original : The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert
Titre français : Priscilla, folle du désert
Titre québécois : Les Aventures de Priscilla, folle du désert
Réalisation et scénario : Stephan Elliott
Décors : Owen Paterson
Costumes : Tim Chappel et Lizzy Gardiner
Photographie : Brian J. Breheny
Musique : Guy Gross
Production : Al Clark et Michael Hamlyn
Sociétés de production : Latent Image et Specific Films ; PolyGram (co-production), avec la participation de l'Australian Film Finance Corporation et du New South Wales Film & Television Office
Sociétés de distribution : Roadshow Film (Australie), Gramercy Pictures (USA), Pan-Européenne (France)
Budget : 2 000 000 $
Pays d'origine : Australie
Langue originale : anglais
Format : Couleurs - 35 mm - 2,35:1 - son Dolby stéréo
Genre : comédie dramatique, road-movie
Durée : 103 minutes
Dates de sortie :
États-Unis : ;
Australie : ;
France :
Distribution
Version française : Société de doublage : Alter Ego ; adaptation française : Marion Bessay et Bruno Chevillard ; direction artistique : Hervé Icovic.
Production
Tournage
Le film a été tourné du au à Alice Springs, Broken Hill, Sydney, Kings Canyon et dans l'Outback australien.
Bande originale
I've Never Been to Me (en) (Ken Hirsch and Ronald Miller) interprété par Charlene (en)
Go West (Jacques Morali, Henri Belolo et Victor Willis) interprété par Village People
Billy Don't Be a Hero (en) (Mitch Murray et Peter Callander) interprété par Paper Lace (en)
My Baby Loves Lovin' (en) (Roger Cook et Roger Greenaway) interprété par White Plains (en)
I Love the Nightlife (en) (Susan Hutcheson et Alicia Bridges) interprété par Alicia Bridges
Can't Help Lovin' That Man, extrait de Show Boat (Jerome Kern et Oscar Hammerstein II) interprété par Trudy Richards (en)
« E strano! Sempre libera », extrait de La traviata (Giuseppe Verdi) interprété par Joan Carden et le Sydney Symphony Orchestra
Fernando (Benny Andersson, Björn Ulvaeus et Stig Anderson) interprété par ABBA
I Will Survive (Dino Fekaris et Freddie Perren) interprété par Gloria Gaynor
Shake Your Groove Thing (en) (Dino Fekaris et Freddie Perren) interprété par Peaches & Herb
A Fine Romance, extrait de Swing Time (Jerome Kern et Dorothy Fields) interprété par Lena Horne
I Don't Care if the Sun Don't Shine (en) (Mack David) interprété par Patti Page
Finally (Rodney Jackson, CeCe Peniston, Felipe Delgado et Elbert Lee Linnear) interprété par CeCe Peniston
Take a Letter Maria (en) (R.B. Greaves)
Mamma Mia (Benny Andersson, Björn Ulvaeus et Stig Anderson) interprété par ABBA
Save the Best for Last (Wendy Waldman, Jon Lind and Phil Galdston) interprété par Vanessa Williams
Distinctions
Récompenses
Australian Academy of Cinema and Television Arts Awards 1994 : Meilleurs décors et Meilleurs costumes
Festival international du film de Seattle 1994 : Meilleur film et Meilleur acteur (Terence Stamp)
BAFTA Awards 1995 : Meilleurs costumes et Meilleurs maquillages et coiffures
GLAAD Media Awards 1995 : Meilleur film
Oscars 1995 : Meilleurs costumes
Nominations
Australian Academy of Cinema and Television Arts Awards 1994 : Meilleur film, Meilleur acteur (Terence Stamp et Hugo Weaving), Meilleure réalisation, Meilleur scénario, Meilleure photographie, Meilleure musique
Golden Globes 1995 : Meilleure comédie et Meilleur acteur dans une comédie (Terence Stamp)
Accueil
Le film a connu un certain succès commercial, rapportant environ 16 459 000 $ au box-office en Australie et 11 220 000 $ en Amérique du Nord pour un budget de 2 000 000 $. Présenté en avant-première dans la section Un certain regard lors du Festival de Cannes 1994, il a réalisé en France 388 313 entrées lors de sa sortie en .
Il a reçu un accueil critique très favorable, recueillant 93 % de critiques positives, avec une note moyenne de 7,1/10 et sur la base de 30 critiques collectées, sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes. Sur Metacritic, il obtient un score de 68/100 sur la base de 19 critiques collectées.
Commentaires
Le générique de fin indique que le film a été tourné en « Dragarama », jeu de mots entre « drag » et « cinérama ». De même, le "best boy" (premier assistant de l'éclairagiste") est désigné comme "best naughty boy" (littéralement "meilleur vilain garçon", "naughty" ayant une connotation sexuelle/bdsm).
Le film décrit le temps d'une scène, une rencontre entre les drag-queens et des aborigènes, deux groupes habituellement en marge de la société.
Aux côtés du vétéran Terence Stamp (Théorème, Superman), on trouve deux futures vedettes : Guy Pearce (L.A. Confidential, Iron Man 3 et Memento) et Hugo Weaving, qui jouera notamment dans Matrix, Le Seigneur des Anneaux et Captain America: First Avenger de Joe Johnston.
Le film est devenu culte dans la communauté LGBT+,. La bande-son comporte de nombreux tubes des années 1970-80, notamment de nombreuses références au groupe disco suédois ABBA.
Pendant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Sydney de l'an 2000, dans le cortège se trouvait une chaussure géante à talon-aiguille, l'un des symboles du film, en tant que référence à ce film et hommage à la communauté gay de Sydney.
Le film est répertorié comme film traitant de thématiques bisexuelles.
Adaptation en comédie musicale
Le film a été adapté en comédie musicale, livret de Stephan Elliott et Allan Scott, créée en 2006 à Sydney avant d'être reprise au Royaume-Uni, au Canada et à Broadway. La version française a été créée au Casino de Paris à partir du dans une mise en scène de Philippe Hersen. Les dialogues de la comédie musicale Priscilla, folle du désert, nommée aux Molières 2018, sont l’adaptation de l’œuvre de Marion Bessay et de Bruno Chevillard, co-auteurs de la version française du film Priscilla Folle du Désert, sorti en France le .
Projet de suite
En avril 2024, Stephan Elliott a annoncé la mise en écriture d'une suite.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Anne Le Guellec-Minel, « Camping it out in the Never Never: Subverting Hegemonic Masculinity in The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert (Stephan Elliott, 1994) », Revue LISA/LISA e-journal [En ligne], vol. XV, no 1, (lire en ligne)