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Pyramides d'Égypte


Pyramides d'Égypte


Les pyramides d'Égypte sont des monuments de pierre construits par l'Égypte antique, qui étaient utilisés, du moins pour les plus importants, comme tombeaux. Leur forme est plus ou moins proche d'une pyramide géométrique. Elles comportent une ou plusieurs chambres internes reliées par des couloirs. Ce type de construction est caractéristique de l'Ancien Empire, mais quelques pyramides sont plus tardives.

Évolution du mastaba de la période thinite, les pyramides sont au départ des tombeaux royaux exclusivement. Par la suite, certaines sont construites pour d'autres personnes de la famille royale. Khéops semble avoir été le premier à autoriser ses épouses à se faire élever un tel tombeau.

Cent-dix-huit pyramides sont recensées en Égypte, très variées par leur date de construction, leur taille et leur configuration. La plus grande et la plus emblématique, la pyramide de Khéops, fait partie des Sept Merveilles du monde antique et est classée au patrimoine mondial de l'humanité.

Des mastabas aux pyramides

Le mastaba, construction quasi rectangulaire, était la sépulture des souverains de l'Ancien Empire. Les raisons du passage des mastabas aux pyramides ne sont pas clairement établies, mais on évoque généralement le souhait d'atteindre des hauteurs de plus en plus considérables pour manifester l'importance et la puissance du pharaon défunt. Les premiers mastabas, à étage unique, ont tout d'abord évolué vers des mastabas à deux étages permettant d'accueillir de nouvelles structures funéraires, le second étage étant moins large et moins haut que le premier. Au début de la IIIe dynastie (vers -2700 à -2600), les mastabas sont devenus des pyramides dites à degrés, constituées de plusieurs étages successifs. La première et la plus célèbre de ces pyramides à degrés est la pyramide de Djéser à Saqqarah, dont l'architecte était Imhotep. Imhotep voulut ériger une pyramide à degrés s'élevant tel un escalier gigantesque vers le ciel afin de symboliser l'ascension du défunt du « monde souterrain » vers les « Cieux ».

L'étape suivante de l'évolution des pyramides à degrés fut l'édification par le roi Snéfrou d'une « pyramide rhomboïdale » sur le site de Dahchour. La pyramide rhomboïdale est une étape intermédiaire entre la pyramide à degrés et la pyramide à faces lisses. La pyramide rhomboïdale est une pyramide dont les faces lisses constituent une pente à sections d'inclinaisons décroissantes en direction du sommet. La non-uniformité de cette pente pourrait s'expliquer par des difficultés architecturales et par l'instabilité de la maçonnerie de la pyramide. Ce type de pyramide est la dernière étape menant au stade ultime de l'évolution des pyramides d'Égypte vers les pyramide à faces lisses de la IVe dynastie (vers -2573 à -2454). Parmi les plus célèbres, on trouve les pyramides des pharaons Khéops, Khéphren et Mykérinos à Gizeh près du Caire.

Ces pyramides sont suivies par les pyramides à textes des Ve et VIe dynasties, plus petites et fragiles, aujourd'hui en mauvais état de conservation, puis les pyramides de briques de la XIIe dynastie. Malgré un parement en pierre, ces pyramides sont généralement en ruine en raison de la fragilité de la brique et de l'abandon du modèle de macrostructure à noyau et accrétions. Enfin les pharaons de la XXVe dynastie font construire des pyramides nubiennes aussi bien en briques qu'en pierre.

Il existe donc quatre grandes formes de pyramides :

  • la pyramide à degrés : pyramide en forme d'escalier, à l'origine une superposition de mastabas de bases différentes. Par exemple, la pyramide de Djéser comporte six gradins pour une hauteur de 60 mètres et une base de 109 × 121 mètres. Les tranches de maçonnerie, inclinées de 16° par rapport à la verticale, font 2,60 mètres de hauteur ;
  • la pyramide rhomboïdale : pyramide à deux plans inclinés, l’un partant du bas jusqu’au milieu de l’édifice (58° de pente), l’autre allant vers la pointe (43° 22’). Cette rupture de pente serait due à un changement de plan intervenu durant la construction ;
  • la pyramide à faces lisses : pyramide à quatre parois droites, recouvertes de calcaire très fin leur donnant un aspect lisse. La pyramide de Khéops atteignait 146 mètres de hauteur (actuellement 138 mètres) pour une base de 230 mètres et une pente de 51° 50’. Celle de Khéphren a une pente de 53° pour une hauteur de 143,50 mètres et une base de 215 mètres. Quant à celle de Mykérinos, elle mesurait 66 mètres de hauteur pour une base de 105 mètres et une pente de 51° 20’ ;
  • la pyramide en forme de sarcophage : malgré certaines inscriptions les désignant comme des pyramides, ces mausolées n’en sont pas d'un point de vue strictement géométrique.

Au sein du complexe funéraire

Avec la période prédynastique puis la période thinite on assiste à une évolution caractéristique des coutumes funéraires des anciens Égyptiens qui se traduisent pour le personnage le plus puissant du royaume par le creusement d'impressionnantes galeries souterraines accédant au caveau royal et l'édification de monumentales constructions en briques crues signalant dans le désert abydénien l'ultime demeure du roi devenu dieu. Ces structures devinrent de plus en plus complexes tant par leurs dispositions internes qu'externes au cours des IIe et IIIe dynasties. Les pharaons de ces premières lignées développeront davantage cette architecture et les principes qui y présidaient en faisant bâtir de grandes enceintes destinées à servir au culte funéraire du roi qui lui restait enterré à l'écart dans son cénotaphe en dessous d'un monument rappelant le benben, le tertre primordial ou plus probablement la tombe d'Osiris.

C'est avec Djéser de la IIIe dynastie que l'architecture des tombes royales prend un nouvel élan réunissant en un seul complexe ces deux éléments jusque-là distincts et donnant au monument funéraire une envergure inégalée. Non seulement l'architecture se fait de pierres, ce qui représente une véritable révolution technique, mais la forme pyramidale naît, traduisant le devenir de Pharaon une fois qu'il a rejoint le séjour des dieux, indice d'une révolution théologique. En effet, cette forme choisie va très rapidement devenir l'élément principal du complexe funéraire au point qu'il en qualifie la destination et qu'il s'agira désormais de complexe pyramidal. Tout au long de cet Ancien Empire il apparaît certain au vu des découvertes des textes des pyramides que cette architecture répondait à des codes précis, savamment pensés puis inscrits dans la pierre même des caveaux funéraires afin d'ajouter l'écrit éternel à cet écrin de pierre destiné à assurer l'immortalité d'un roi divin.

Construction

Les pyramides montrent, pour leur époque, le grand savoir des ingénieurs égyptiens capables de faire s'élever de tels monuments avec des moyens très rudimentaires. Les méthodes de construction des pyramides égyptiennes demeurent incertaines. Les données documentaires et archéologiques sur ces chantiers gigantesques restent très fragmentaires, tandis que les théories fleurissent et se multiplient, surtout depuis la fin du XIXe siècle. Des centaines d'ouvrages consacrés à la pyramide de Khéops prétendent avoir enfin réussi à percer le mystère qui entoure sa construction. Les théories se focalisent généralement sur la Grande pyramide, partant du principe qu'une méthode pouvant expliquer sa construction peut également s'appliquer à toutes les autres pyramides d'Égypte. En fait, rien ne permet d'affirmer que les mêmes méthodes aient été appliquées à toutes les pyramides, de tous types, toutes tailles et toutes époques.

Mystères et fantasme

De tout temps, ces gigantesques constructions de pierre ont excité l'imaginaire. La raison principale tient peut-être au fait que rarement dans l'Histoire de l'humanité, les éléments ayant permis leur construction ne se réuniront à nouveau : un pouvoir théocratique tout-puissant, un pays riche et prospère, une main-d'œuvre nombreuse, une administration très développée et un grand savoir empirique. Dans ces conditions, il est plus valorisant pour les civilisations qui contempleront ces « merveilles », de leur attribuer une origine extraordinaire que d'admettre ses propres limites.

L'égyptologie naissante du XIXe siècle posant plus de questions qu'elle ne pouvait apporter de réponses, des mythes modernes ont vite rempli les trous qu'elle avait laissés. Il faudra de longues années aux égyptologues pour tenter de faire tomber ces mythes, qui, malgré tout, restent encore bien vivaces dans la culture contemporaine. Ce qu'il reste de « mystères » ne sont en fait que des questions n'ayant pas encore de réponses unanimes. On peut citer : l'existence ou non de chambres cachées dans la pyramide de Khéops (avec les « trésors » qu'elles pourraient contenir), le protocole exact de construction des pyramides (si tant est qu'il fut unique), la période exacte de construction, ou encore la symbolique qu'avaient ces monuments aux yeux de leurs bâtisseurs.

Rapprochement astronomique

Certains égyptologues (comme Selim Hassan) ou archéo-astronomes (comme Robert Bauval) proposent une théorie selon laquelle il existerait une corrélation entre la position et l'orientation des pyramides de Gizeh et la position des étoiles et notamment de la constellation d'Orion.

Pyramide de Khéops

La grande pyramide de Khéops est sans nul doute la pyramide la plus célèbre. Formant une pyramide à base carrée de 137 m de hauteur (initialement de 146 m, c'est-à-dire plus haute que la basilique Saint-Pierre à Rome (139 m)), elle fut édifiée il y a plus de 4500 ans, sous la IVe dynastie, au centre d'un vaste complexe funéraire se situant à Gizeh. Elle est la seule des Sept Merveilles du monde de l'Antiquité à avoir survécu.

Durant des millénaires, elle fut la construction humaine de tous les records, la plus haute, la plus volumineuse et la plus massive. Véritable symbole de tout un pays, ce monument est depuis plus de 4 500 ans scruté et étudié sans relâche. Le tombeau, véritable chef-d'œuvre de l'Ancien Empire, représente la concentration et l'aboutissement de toutes les techniques architecturales mises au point depuis la création de l'architecture monumentale en pierre de taille par Imhotep pour la pyramide de son souverain Djéser. Toutefois, les nombreuses particularités architectoniques et les exploits atteints en font une pyramide à part qui ne cesse de captiver l'imagination.

Les plus grandes pyramides d'Égypte

Le classement ci-dessous utilise comme référence la longueur de la base de la pyramide (la hauteur est donnée à titre indicatif) :

  1. Pyramide de Khéops (IVe dynastie) : 230 m (146 m) ;
  2. Pyramide rouge, Snéfrou (IVe dynastie) : 219 m (105 m) ;
  3. Pyramide de Khéphren (IVe dynastie) : 215 m (143 m) ;
  4. Pyramide rhomboïdale, Snéfrou (IVe dynastie) : 189 m (105 m) ;
  5. Pyramide de Meïdoum, Snéfrou (IVe dynastie) : 144 m (94 m) ;
  6. Pyramide de Djéser (IIIe dynastie) : 121 × 109 m (62 m).

Classement chronologique

Quelques pyramides souffrant d'un état de délabrement très avancé, échappent encore à la classification :

  • la pyramide numéro 1 de Lepsius (située à Abou Rawash)
  • la pyramide numéro 24 de Lepsius (située à Abousir)
  • la pyramide numéro 25 de Lepsius (située à Abousir)
  • la pyramide numéro 29 de Lepsius (située à Saqqarah et récemment attribuée à Menkaouhor)
  • la pyramide numéro 50 de Lepsius (située à Dahchour)

Pyramides perdues

Cent vingt trois pyramides (pyramides subsidiaires et provinciales comprises) sont actuellement connues. Les pyramides de plusieurs souverains de l'Ancien Empire n'ont pas encore pu être localisées, notamment celles de Ouserkarê, Mérenrê II et Nitocris. De même des pyramides de reines reposent toujours enfouies sous les sables, comme celle de Ânkhésenpépi Ire par exemple, auxquelles il faut sans doute ajouter quelques pyramides de souverains et reines obscurs de la Première Période intermédiaire et de la Deuxième Période intermédiaire n'ayant laissé aucune trace dans l'histoire.

L'égyptologue allemand Rainer Stadelmann a décelé les vestiges de trois pyramides, toutes situées à Dahchour, la pyramide A de Dahchour Sud, la pyramide B de Dahchour sud et la pyramide anonyme de Dahchour. Cette dernière, située au sud de la pyramide d'Amenemhat II a malheureusement été très endommagée par la construction d'un pipeline. Les deux pyramides de Dahchour sud n'ont encore fait l'objet d'aucune étude.

Une étude est effectuée en 2006 par l'équipe allemande du Deutsches Archäologisches Institut. Celle-ci visait à repérer des vestiges dans deux zones vierges de toutes prospections, celles de Saqqarah Sud et de Dahchour Sud (près de Mazghouna). Il en est ressorti que, outre de nombreux monuments divers, des pyramides inachevées devaient reposer sous les sables. L'équipe nomma deux pyramides, pyramide SAK S3 et pyramide SAK S7, situées près de la pyramide inachevée de Saqqarah sud et de la pyramide de Khendjer, ainsi que pyramide DAS 53, près de la pyramide nord de Mazghouna. Aucune fouille n'est actuellement programmée pour mettre au jour l'un ou l'autre de ces monuments.

En 2013, une équipe belge découvre la pyramide de Khay à Louxor.

Textes

« Tu ne t'éteindras pas, tu ne finiras pas. Ton nom durera auprès des hommes. Ton nom viendra à être auprès des dieux. » Cette promesse de vie éternelle adressée à Pépi Ier et gravée sur les parois de son appartement funéraire appartient à un des plus anciens recueils de textes de l'humanité. Il est probable que ces incantations, qui aidaient le souverain à renaître dans l'au-delà, furent récitées par les prêtres jusqu'à la Ve dynastie. Si quelques hiéroglyphes ornaient les monuments funéraires de Djéser, c'est à partir d'Ounas, dernier roi de la Ve dynastie, que les textes des pyramides sont gravés dans les appartements funéraires royaux. En les faisant graver sur les parois de leur tombeau, les rois se les appropriaient et surtout s'affranchissaient de l'influence des ecclésiastiques. Les textes comportaient aussi des formules qui assuraient au défunt la force nécessaire à son ultime voyage. Des formules magiques étaient censées protéger la sépulture contre les intrusions extérieures. Disposé en longues colonnes, le texte est tracé à l'aide de poudre de malachite, ce qui lui donne une teinte verte, symbole de renaissance à l'instar des jeunes pousses qui se dressent sur le limon après les crues du Nil. Mais à la fin de l'Ancien Empire, les pyramides royales en perdent l'exclusivité et dès la Première Période intermédiaire, les particuliers s'approprient des brides du texte qu'ils font inscrire à l'intérieur de leur sarcophage. Ces textes des sarcophages sont repris en partie dans le livre des morts. Inscrit sur papyrus, le texte sera alors déposé dans la tombe du défunt durant toute la Basse époque.

Notes et références

Bibliographie

L'étude des pyramides a produit une quantité d'ouvrages dont voici une liste non exhaustive :

Voir aussi

Articles connexes

  • Pyramides nubiennes
  • Pyramides de Mésoamérique (en)
  • Pyramides chinoises
  • Textes des pyramides

Liens externes

  • (en) Pyramides et mastabas sous les IIIe et IVe dynasties
  • Vidéo (en) sous-titré (es) Comment les pyramides furent construites?


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Text submitted to CC-BY-SA license. Source: Pyramides d'Égypte by Wikipedia (Historical)