![Une affaire de femmes Une affaire de femmes](/modules/owlapps_apps/img/nopic.jpg)
Une affaire de femmes est un film français de Claude Chabrol sorti en 1988. Il est adapté du livre du même nom écrit par l'avocat Francis Szpiner et paru aux éditions Balland.
Il s'inspire de l'histoire vraie de Marie-Louise Giraud, une des dernières femmes guillotinées en France.
Sous le régime de Vichy, Marie Latour (Isabelle Huppert) a deux enfants. Ayant vécu seule avec eux quelque temps, c'est sans enthousiasme qu'elle voit revenir son mari Paul (François Cluzet) de la guerre, fuyant tout contact physique avec lui et ayant manifestement apprécié son absence pour affirmer son indépendance. Elle accepte d'aider Ginette (Marie Bunel), sa jeune voisine, à avorter clandestinement. L'avortement est réussi. Ginette est reconnaissante. Encouragée par le succès, Marie devient faiseuse d'anges. Grâce à cela, elle sort largement sa famille de la misère des tickets de rationnement, ce qui indirectement humilie son mari souvent au chômage. Elle héberge, moyennant rémunération, Lucie (Marie Trintignant), une de ses amies prostituées, pour exercer ses passes. Elle prend un amant parmi ses clients, et va jusqu'à proposer de l'argent à Fernande, sa femme de ménage, pour coucher avec son mari de sorte à calmer ses avances. Jaloux, frustré et déconsidéré, son mari la dénonce. Marie est arrêtée, jugée, condamnée à mort et guillotinée.
Marie-Louise Giraud, mère de famille née le , est guillotinée au matin du dans la cour de la prison de la Roquette à Paris pour avoir pratiqué 27 avortements dans la région de Cherbourg.
Le film a été tourné à Dieppe, dans le quartier du « bout du quai ».
« Il y a du bovarysme, déjà, dans cette Marie jouée par Huppert comme une femme en fuite : échapper à la pauvreté, à la morosité, à son mari, qu'elle n'aime pas, et finalement à la réalité de sa petite entreprise. Chabrol met admirablement en relief ses contradictions, ses aveuglements. En revanche, il est sans merci pour la France de Pétain, ses rangs de traîtres érigés en juges garants de l'honneur de la nation. Un très grand Chabrol-Huppert. »
— Frédéric Strauss, Télérama, 11 février 2012
Une bombe lacrymogène utilisée le par des catholiques intégristes dans un cinéma de Montparnasse lors de la projection du film provoque la mort d'un spectateur cardiaque. La phrase prononcée par le personnage de Marie à l'annonce de sa condamnation a en effet fait scandale ("Je vous salue Marie, pleine de merde, le fruit de vos entrailles est pourri").
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