Bird est un film américain réalisé par Clint Eastwood et sorti en 1988. Il s'agit d'un film biographique sur Charlie Parker, alias « Bird » (Yardbird en VO), jazzman visionnaire et musicien accompli qui éleva le saxophone à un niveau d'expression inédit. Le film, présenté au festival de Cannes 1988, dépeint alternativement la jeunesse et la maturité de cet homme et de ce créateur de génie, sa carrière et ses drames personnels.
Synopsis
Dès la fin des années 1930, le jeune Charlie Parker devient un virtuose du saxophone alto ; cela ne va pas sans difficultés pour être reconnu. La puissance et la beauté de son style font de lui un précurseur. Mais sa vie personnelle et privée est un enfer notamment en raison de son addiction à la drogue — depuis ses quinze ans — et à l'alcool ainsi que son amour pour les femmes et les relations difficiles qu'il entretient avec elles.
Fiche technique
Titre original et français : Bird
Titre de travail : Yardbird Suite
Réalisation : Clint Eastwood
Scénario : Joel Oliansky
Musique originale : Lennie Niehaus
Photographie : Jack N. Green
Montage : Joel Cox
Décors : Edward C. Carfagno
Costumes : Glenn Wright
Production : Clint Eastwood et David Valdes
Sociétés de production : The Malpaso Company et Warner Bros
Distribution : Warner Bros. (États-Unis), Les Acacias
Budget : 9 millions de dollars
Pays de production : États-Unis
Format : Couleurs - 1,85:1 - Dolby Digital - 35 mm
Genre : drame biographique, musical
Durée : 154 minutes
Dates de sortie :
États-Unis, Canada :
France : (Festival de Cannes et sortie nationale)
France : (ressortie en salles)
Distribution
Production
Genèse et développement
Dans les années 1970, Teddy Edwards, ami et collègue de Charlie Parker, partage ses souvenirs sur l'artiste au scénariste Joel Oliansky, qui souhaite faire un film biographique sur Parker. Le projet se développe alors chez Columbia Pictures. Sous l'impulsion de Clint Eastwood, la Warner récupère les droits du script en échange de ceux d'un projet qui deviendra Vengeance (Tony Scott, 1990),.
Clint Eastwood prend contact avec Chan Richardson, l'ex-femme de Charlie Parker, qui lui fait écouter des bandes inédites qui étaient conservées dans un coffre-fort.
Attribution des rôles
C'est Damon Whitaker, le frère de Forest, qui incarne Charlie Parker plus jeune.
Le musicien Charles McPherson est la doublure pour tous les plans serrés sur les mains de Charlie Parker dans le film.
Tournage
Le tournage a eu lieu principalement en Californie (Greystone Park & Mansion à Beverly Hills, Birds Landing, Locke dans le Comté de Sacramento, Burbank, Sacramento, Warner Brothers Burbank Studios, Stockton), mais également à Kansas City dans le Missouri.
Musique
Le traitement de la bande son a fait l'objet d'un travail unique : les prises originales de Charlie Parker, souvent de simples enregistrements monophoniques, ont été numérisées, la partie de saxophone a été isolée puis remixée avec une nouvelle orchestration de Lennie Niehaus. La performance technique, saluée par plusieurs prix, a néanmoins été accueillie avec scepticisme par de nombreux amateurs de jazz.
Liste des titres de l'album,
Distinctions
Source : Internet Movie Database
Récompenses
Festival de Cannes 1988 : Prix d'interprétation masculine à Forest Whitaker, Grand Prix de la Commission Supérieure Technique pour la qualité de traitement sonore
New York Film Critics Circle Awards 1988 : meilleure actrice dans un second rôle pour Diane Venora
Oscars 1989 : meilleur son pour Les Fresholtz, Rick Alexander, Vern Poore et Willie D. Burton
Golden Globes 1989 : meilleur réalisateur pour Clint Eastwood
Prix Sant Jordi 1989 : meilleur film étranger, meilleur acteur étranger pour Forest Whitaker (également pour Good Morning, Vietnam), meilleure actrice étrangère pour Diane Venora
Union de la critique de cinéma 1989 : Grand Prix
Nominations
Los Angeles Film Critics Association Awards 1988 : meilleure actrice dans un second rôle pour Diane Venora, meilleure musique pour Lennie Niehaus et Charlie Parker
New York Film Critics Circle Awards 1988 : meilleur réalisateur pour Clint Eastwood
Golden Globes 1989 : meilleur acteur dans un film dramatique pour Forest Whitaker, meilleure actrice dans un second rôle pour Diane Venora
BAFTA 1989 : meilleure musique de film pour Lennie Niehaus, meilleur son pour Alan Robert Murray, Robert G. Henderson, Willie D. Burton et Les Fresholtz
César 1989 : meilleur film étranger
Accueil
Critique
Box-office
États-Unis : 2 181 286 $,
France : 866 980 entrées
Commentaire
Le film est l'un des très rares consacrés au jazz (avec le film Ray de Taylor Hackford consacré au musicien Ray Charles, interprété par Jamie Foxx, le documentaire Straight, No Chaser de Charlotte Zwerin consacré au pianiste Thelonious Monk et Autour de minuit de Bertrand Tavernier, évocation mélangée du saxophoniste Lester Young et du pianiste Bud Powell), et émane d'un réalisateur lui-même musicien. Ce côté exceptionnel est aussi renforcé par la structure même du film qui, loin d'être une biographie linéaire ou un long flashback, épouse la forme d'un morceau de jazz en faisant intervenir et revenir des thèmes, en faisant circuler son histoire entre quelques intervenants et lieux principaux, le tout baignant dans un éclairage souvent nocturne.
Citations de Clint Eastwood
« J'ai toujours été fasciné par les musiciens. Honkytonk Man était une sorte d'archétype des chanteurs de folk et de country. Mais j'adore les jazzmen depuis toujours. Lester Young, Count Basie, Dave Brubeck, Gerry Mulligan. Aujourd'hui, les jeunes connaissent le rock, pas le jazz. Dommage. Avant de tourner, il était plus important de rencontrer ceux qui avaient connu Parker que de lire des livres sur lui. Le cinéma se fait en observant la vie des gens. Parker était quelqu'un d'incroyable, au cerveau curieusement fait. Pour la musique, il avait des années d'avance sur tout le monde. Mais dans la vie, il est resté un garçon gentil et sensible. »
À propos de la durée du film : « Mais comment peut-on comprendre et aimer Parker si on n'a pas le temps de s'imprégner de sa musique ? Je déteste les prétendus films de jazz où il n'y a que deux mesures à la fin. Au milieu, les gens parlent, parlent. Ce n'est pas le cas dans Bird, je crois. Mais la musique, sans doute, pénètre en vous moins vite que les mots. »