La Corse (en corse et en italien Corsica ; en ligure Còrsega ; en grec ancien Κύρνος, Kyrnos) est une île située en mer Méditerranée et une collectivité territoriale unique française. Comptant 350 000 habitants au d'après l'Insee, elle est la collectivité de niveau régionale la moins peuplée de France métropolitaine.
Quatrième île de la mer Méditerranée par sa superficie, la Corse était disputée à l'Antiquité entre trois principaux centres d'influence : la côte ligure (les Étrusques puis les Génois), la côte méditerranéenne française (la cité phocéenne puis le royaume de France), et l'Afrique du nord (Carthage, le royaume des Vandales puis des Maures). Les habitants eux-mêmes, pauvres et peu nombreux, résistaient ou s'accommodaient de ces influences. Les Romains tenaient l'île pour pauvre et sauvage, et bien qu'elle soit assez proche de l'Urbs, ils n'y auront que quelques petites villes dans les portions les plus clémentes de la côte. Quand l'Empire s'effondre, la Corse connaît son lot d'instabilité. Aucun pouvoir ne s'impose durablement avant que la république de Gênes le fasse à la fin du XIIIe siècle et pour près de quatre siècles.
Lorsque cette puissance s'affaiblit, l'île se révolte à partir de 1729, ce qui ouvre une période de 30 ans de batailles, au terme desquels le royaume de France finit par en prendre le contrôle. Intervenue d'abord à la demande de Gênes, la France finit par s'y substituer (acquisition formelle des droits génois le , alors que l'île est largement aux mains des indépendantistes) et achève sa conquête avec la bataille de Ponte-Novo le . Entre-temps, l'île aura connu une brève indépendance, par le royaume de Corse d'avril 1736 à et, surtout, comme République corse de 1755 à 1769, avec notamment la première constitution démocratique de l'histoire moderne, reconnaissant aux femmes le droit d'être chef de famille et de voter.
Département unique à sa création en 1790, la Corse est divisée en deux en 1793 avec la création des départements du Golo et du Liamone. Elle redevient partiellement indépendante sous protectorat britannique en 1794. En 1796, la Corse est définitivement française puis réunifiée en 1811 en un unique département. Par le décret du 9 janvier 1970, la Corse est administrativement détachée de Provence-Côte d'Azur et devient la 22e région métropolitaine. S'ajoute en 1975 la création des départements de Haute-Corse (2B) et de Corse-du-Sud (2A). En 1982, les lois du 2 mars et 30 juillet donnent un statut particulier à la région et la première assemblée de Corse est élue au suffrage universel le 8 août. En 1991, elle acquiert le statut de collectivité à statut particulier (CSP), la première de ce type, dénommée « collectivité territoriale de Corse ».
Depuis le , en application de la loi NOTRe du , la Corse est une collectivité à statut particulier au sens de l’article 72 de la Constitution, de type collectivité territoriale unique (CTU) dénommée « collectivité de Corse » et instituée en lieu et place de la collectivité territoriale de Corse et des collectivités départementales de Corse-du-Sud et de Haute-Corse. Les circonscriptions administratives départementales de Corse-du-Sud et de Haute-Corse, territoires d'exercice des compétences de l'État, restent inchangées ; leurs préfectures sont situées respectivement à Ajaccio et Bastia.
Dotée d'un riche patrimoine culturel et d'une puissante chaîne de montagne culminant à plus de 2700 mètres d'altitude, qui complique les transports intérieurs, l'île a développé une activité touristique réputée, assurant un emploi sur six et 5 millions de nuitées par an, mais très concentrée sur le littoral et l'été. Les prémices de l'écotourisme, appelé aussi tourisme durable, agrotourisme ou tourisme équitable, également promu dans l'île proche de Sardaigne pour mettre en valeur la richesse de l'intérieur de ces îles montagneuses,, et prévenir la pollution dont souffre ailleurs la mer Méditerranée, ont vu le jour avec la randonnée en climat méditerranéen dès les années 1970.
Bien des légendes existent sur l'origine du nom donné à l'île de Corse. Parmi les plus tenaces, celle qui veut que les Grecs l'aient appelée Kallistê (en grec ancien Καλλίστη : « la plus belle ») et dont on sait maintenant qu'elle est fausse.
Des historiens ont écrit :
« L'île de Cyrnos, que les Romains appellent Corsica, est un pays affreux à habiter, vu la nature âpre du sol et le manque presque absolu de routes praticables, qui fait que les populations confinées dans les montagnes et réduites à vivre de brigandages, sont plus sauvages que les bêtes fauves. C'est ce qu'on peut, du reste, vérifier sans quitter Rome, car il arrive souvent que les généraux romains fassent des descentes dans l'île, attaquent à l'improviste quelques-unes des forteresses de ces barbares et enlèvent ainsi un grand nombre d'esclaves ; on peut alors observer de près la physionomie étrange de ces hommes farouches comme les bêtes des bois ou abrutis comme les bestiaux, qui ne supportent pas de vivre dans la servitude, ou qui, s'ils se résignent à ne pas mourir, lassent par leur apathie et leur insensibilité les maîtres qui les ont achetés, jusqu'à leur faire regretter le peu d'argent qu'ils leur ont coûté. Il y a cependant certaines portions de l'île, qui sont à la rigueur habitables, et où l'on trouve même quelques petites villes, telles que Blésinon, Charax, Eniconiæ et Vapanes. »
— Strabon, liv. V, ch. II, 7. - Traduction d'Amédée Tardieu
Elle mesure 180 km de long du nord au sud et 82 km dans sa plus grande largeur. Sa superficie est de 8 680 km2.
La Corse est située dans le bassin occidental de la mer Méditerranée, à environ 12 km au nord de la Sardaigne, à 83 km à l'ouest de la Toscane et à 171 km au sud-est de Menton, sur la Côte d'Azur. Île plutôt boisée et montagneuse, sa côte méridionale est formée de hautes falaises (Bonifacio).
La distance la plus courte entre la France continentale et l'île, du cap Martin (Alpes-Maritimes) à la pointe de la Revellata (près de Calvi), est de 164 km. L'île est située à 83 km de l'Italie continentale et à 27 km des îles de l'archipel toscan (Capraia).
Faisant partie de la région géographique italienne, la Corse se situe avec la Sardaigne sur une microplaque continentale. C'est au cours de l'Oligo-Miocène (au milieu du Cénozoïque entre environ 22 à 25 millions d'années) que le bloc corso-sarde et la lanière continentale s'écartent progressivement du bloc ibérique, ouvrant derrière eux le bassin provençal, la mer d'Alboran, le bassin algérien et la mer Tyrrhénienne. La dynamique cesse avec le blocage de l'arc contre les domaines externes, apulien et africain,.
La distance entre le point nord (île de la Giraglia) et le point sud (îles Lavezzi) de la Corse est de 184 kilomètres,. Elle est de 83 kilomètres entre les extrémités est (Alistro) et ouest (île de Gargalo).
Ci-après les principales villes et bourgs de l'île :
Le climat de la corse littorale est dit méditerranéen d'après la classification de Köppen. Dans l'intérieur des terres et dans les principaux massifs montagneux le climat va de montagnard à alpin du fait de la topographie insulaire accidentée.
Bien que de nombreuses espèces endémiques aient disparu lors de la Préhistoire ou peu après, comparativement au continent et aux îles bretonnes, la Corse bénéficie d'un environnement relativement préservé, tant sur terre que sur la côte et en mer.
L'île abrite un parc marin international, des réserves naturelles (de Scandola, Finocchiarola, Biguglia, Cerbicale, Bouches de Bonifacio et Tre Padule de Suartone) et le parc naturel régional de Corse, et des zones communautaires pour les oiseaux. Un observatoire conservatoire des insectes de Corse vise à conserver les espèces patrimoniales et de la biodiversité ordinaire.
Le risque d'incendie constitue une menace pour la biodiversité, alors que (en 2006) plus de 50 % des dégâts découleraient de 12 % des mises à feu liées aux pratiques d'entretien de pâturages ou chemins et zones de chasse. 15 % des incendies seraient dus à la foudre, mais n'étant responsables que de 1 % des destructions (en surface). Durant la canicule de 2003, près de 20 000 ha ont brûlé avec environ 500 mises à feu, le problème des incendies pourrait croître avec le réchauffement climatique. La forêt couvre 402 000 hectares en Corse.
En 1972, s'est déroulée l'affaire des boues rouges, impliquant la société italienne Montedison qui déversa du dioxyde de titane au large du cap Corse et qui provoqua une importante pollution marine de boues rouges.
L'Assemblée de Corse (loi du ) bénéficie d'une compétence particulière en environnement, avec un Office de l'environnement de la Corse et un observatoire de l'environnement.
À la suite de l'adoption du SDAGE le par l'Assemblée de Corse pour la période 2016-2021, le comité de bassin et la collectivité territoriale de Corse indiquent dans un communiqué commun que « la Corse affiche le meilleur score de rivières en bon état en France » mais que « certains habitants ruraux attendent encore une eau potable de qualité et un assainissement performant ».
Régulièrement, d'importantes concentrations de déchets plastiques flottant en mer, parfois estimées à plusieurs milliers de tonnes, se forment dans le canal de Corse avant d'être dispersées par les courants.
En 2021, alors qu'une enquête déterminant les causes de la pollution, vraisemblablement liée au dégazage illégal d'un navire, les plages du Sud ont été touchées par cette pollution. Des navires spécialisés de la Marine nationale ont effectué le repêchage de plus de 3 tonnes d'hydrocarbures en mer.
Dans son étude sur la Corse, de ses origines à l'expulsion des Sarrasins, Xavier Poli se propose de remonter aux sources, de réunir tous les textes des écrivains grecs et romains, et toutes les inscriptions intéressant la Sardinia en général, et la Corsica en particulier. Il commence son ouvrage avec ces propos :
« Les savantes recherches du capitaine Ferton, du commandant Caziot, des docteurs Deperet et Caujolle, du professeur Testut nous font faire connaissance avec le squelette de l'homme de ces temps reculés et posent des bases sûres à une question qui ne peut manquer de passionner les esprits que l'histoire de la Corse intéresse.
La race néolithique corse aurait été d'assez grande taille. Par son crâne allongé et sous-dolichocéphale, par la ligne âpre et assez saillante de son fémur incarné, par son tibia remarquablement platycnémique, le squelette retrouvé présente les caractères principaux de la race néolithique de l'Europe occidentale.
Cet homme, ajoute M. Ferton, utilisait pour la confection de ses armes et de ses outils, non seulement les roches du pays : le silex, le quartz et diverses roches des terrains granitiques, mais aussi les os d'animaux, et une roche étrangère à la Corse, l'obsidienne, qu'il devait recevoir du Monte-Arci, en Sardaigne… Les relations de commerce entretenues à Bonifacio, avec les peuplades de la Sardaigne, l'emploi coûteux qu'on y faisait de l'obsidienne, bien que le silex du pays, d'égale valeur, fût connu et utilisé, permettent de supposer que le Bonifacien des temps néolithiques était un immigré venu de la Sardaigne, peut-être originaire de l'Afrique. »
Et de poursuivre : « La conclusion du capitaine Ferton serait sans réplique s'il était prouvé, après de sérieuses recherches, que l'obsidienne ne se trouve pas en Corse où l'on constate des roches d'origine volcanique. »
La fréquentation de l'île par des hommes est estimée à -10 000. Vers -6500 la présence humaine sur l'ensemble de l'île laisse des traces avec la Dame de Bonifacio, et au cap Corse à Pietracorbara. La civillisation proto-corse débute en -5000, elle est issue de peuplements dont l'origine reste encore incertaine. La Corse aurait à cette époque connu l'influence et le peuplement de Ligures et d'Ibères. Certains évoquent également la présence possible de populations venues d'Afrique du Nord (Libyques) durant cette période. En -1500/-1300 la civilisation torréenne débute et les Korsi développent la construction de statues-menhirs (site de Filitosa) et de tours.
En , les Étrusques, installés en Toscane en -780, commercent avec les Vanacini, peuplade du Cap Corse qui travaillaient le fer et cultivaient la vigne et le blé. Près de cinquante ans plus tard, en , les Carthaginois installent des comptoirs en Corse, commerçant avec Cagnano. En , C'est au tour des Phocéens de s'établir en fondant Alalia, la cité du sel (actuelle Aléria). Trente ans plus tard, en , les Étrusques de Toscane alliés aux Carthaginois chassent les Phocéens de la Corse après une longue bataille navale où les Phocéens perdent environ soixante de leurs navires. Cette bataille marque l'effondrement de la thalassocratie phocéenne. Les Corses utilisent l'alphabet qu'ils apportent.
En , les Syracusains de Sicile menés par Gélon chassent les Étrusques. Apelles, amiral de Syracuse, fonde Syracusenus Portus (actuel Porto-Vecchio). En , Denys (Dionysos) Ier, tyran de Syracuse et successeur de Gélon, décide d'anéantir les prétentions puniques sur toute la mer Tyrrhénienne. Pour cela il occupe les petites îles, les points forts de la côte orientale et fait de Syracusenus Portus une base avancée dont il se sert pour surveiller les régions alentour. Un siècle après (), les Carthaginois, appuyés par des mercenaires torréens servant déjà dans les rangs de l'armée depuis le Ve siècle av. J.-C., chassent les Syracusains.
En , à la suite d'une décision prise cinq ans plus tôt au début de la première guerre punique, les Romains entreprennent la conquête de la Corse. À la tête d'une importante flotte, Lucius Cornelius Scipio, surprend Alalia de nuit. À l'époque, il semblerait que la cité était libre, peuplée à la fois d'Étrusques et de Carthaginois. Scipion la brûle et la rebaptise Aleria.
En , lors d'une seconde expédition romaine menée par Tiberius Gracchus, la Corse est réunie à la Sardaigne et devient la province romaine de Corse-Sardaigne. Les Corses traités en vaincus et non en « libérés » s'insurgent. Trois ans après, une cinquième expédition romaine en Corse est dirigée par Spurius Carvilius Maximus Ruga. D'après les Annales romaines, un jeune Romain nommé Cristinus aurait donné la victoire à Carvilius en .. En , nouvelle révolte. Cette période de guerre se termine en avec la « paix romaine ».
La cité de Mariana (au sud de l'actuelle Bastia) est fondée en 105 av. J.-C.
Lorsqu'ils évoquent la Corse, les écrivains antiques sont unanimes à y représenter l'homme — à l'image de la nature qui l'environne — comme hostile :
« L'île de Cyrnos est connue des Romains sous le nom de Corsica. La vie y est partout misérable, la terre n'est que rocs, la plus grande partie du pays totalement impénétrable. Aussi les bandits qui occupent ces montagnes et vivent de rapines sont-ils plus sauvages que des bêtes fauves. Parfois les généraux romains y font des incursions, et après les avoir vaincus ramènent de très nombreux esclaves, et Rome voit alors avec stupéfaction à quel point ils tiennent du fauve et de la bête d'élevage. En effet, ils se laissent mourir par dégoût de la vie, ou excèdent à tel point leur propriétaire par leur apathie et leur insensibilité qu'ils lui font regretter son achat, si peu qu'il ait dépensé. Il y a cependant certaines portions de l'île qui sont, à la rigueur, habitables, et où l'on trouve même quelque petites villes, telles que Blésinon, Charax, Eniconiae et Vapanes »
— Strabon, Géographie, V, II, 7
En 455, l'invasion des Vandales, qui ont conquis l'Afrique romaine, marque la fin de l'occupation romaine. Apparaissent également les premières épidémies de malaria. Sous la domination vandale (455-534), la Corse sert de lieu de relégation pour les évêques d'Afrique hostiles aux Vandales qui sont exilés dans l'île pour couper du bois destiné aux constructions navales.
Pendant l'avril 534, les troupes byzantines du général Bélisaire, conquérant du royaume vandale d'Afrique, chassent les Vandales des îles de la Méditerranée occidentale, dont la Corse. Cette victoire byzantine commence l'occupation byzantine de l'île.
En 550, les Ostrogoths du roi Totila, en guerre contre l'Empire byzantin, font plusieurs incursions dans l'île.
Durant la période 585-590, l'île est intégrée à l'exarchat de Carthage.
Le pape Grégoire le Grand s'oppose à la politique de l'empereur byzantin Maurice Ier en Corse et Italie en 590, l'empereur étant hostile au rapprochement entre la Papauté et les Lombards.
Les Lombards envahissent l'île en 725 et la prennent ainsi aux byzantins. Les Lombards auraient introduit dans l'île la faide, un système de vengeance privée d'origine germanique à l'origine de la vendetta,.
Vers le milieu du VIIIe siècle les Lombards partent, l'Empire byzantin, qui ne contrôle que la côte de l'île, en récupère le nord; dans le même temps les Sarrasins s'emparent du sud.
La légende du prince romain Ugo Colonna se situe en 771, il aurait été envoyé sur l'île par le pape Étienne III avec 1 000 fantassins et 200 cavaliers, et aurait expulsé les Sarrasins du « roi Negolone » après trente ans de lutte. Dans la même année, les garnisons de l'empereur romain d'Orient « Caballino » perdent définitivement la Corse du Nord au profit des Francs soutenus par les papes.
En 774, le roi des Francs Charlemagne, devenu roi des Lombards, cède la Corse à la papauté. Si la papauté a théoriquement la suzeraineté de l'île, elle n'a pas les moyens d'en assurer la défense.
L'année 806 marque une nouvelle incursion sarrasine : une flotte commandée par le comte franc de Gênes, Adhémar, est envoyée par Pépin d'Italie pour défendre l'île. C'est de cette expédition victorieuse contre les Sarrasins que les Génois faisaient remonter leurs droits à la souveraineté sur la Corse.
En 807 a lieu une incursion de musulmans venus d'Espagne ; ils sont délogés par un certain Burchard, un connétable envoyé par Charlemagne. Une bataille navale a lieu aux alentours de Porto-Vecchio coûtant treize navires et des milliers de morts aux envahisseurs.
L'Annaliste de Saint Bertin de Sithiu écrit que, en 809, les « Maures, partis d'Espagne, envahissent la Corse, et le samedi de Pâques détruisent une cité où ils ne laissent survivre que son évêque et quelques vieillards et infirmes ». Cette cité pourrait être Aléria.
L'empereur d'Occident Louis le Pieux, l'un des fils de Charlemagne, envoie en Corse son fils Lothaire en 825, puis en 828, le comte Boniface II de Toscane, pour en chasser les Maures. Ce dernier, après avoir reconquis la quasi-totalité de l'île, pourchasse les Maures jusqu'en Afrique. C'est lui qui a fondé Bonifacio en 830.
À cette époque, les moustiques anophèles ayant été introduits dans les lagunes de l'île et véhiculant la malaria, les Corses fuient les côtes et rejoignent la montagne, d'autres s'embarquent pour l'Italie. Une bonne partie d'entre eux sont accueillis à la fin du IXe siècle par le pape Léon IV (845-857), qui les installe dans la ville fortifiée de Porto, à quelques centaines de mètres du port ensablé d'Ostie, à l'embouchure du Tibre.
En 846 : Abu Abbas Muhammad I, émir aghlabide d'Afrique, envahit le sud de l'Italie et pille Rome. Le sud de l'Italie, la Sicile, la Sardaigne et la Corse passent sous contrôle des Aghlabides.
Avec l'appui des Fatimides, les Siciliens se révoltent et renversent l'État des Aghlabides en 909. Ils déclarent leur obéissance aux Fatimides. L'état des Aghlabides subsistera seulement sur l’île de Malte.
L'année 1014 marque la dernière incursion sarrasine de l'émir Abu Hosein Mogehid, battu par une flotte pisano-génoise.
Depuis le Xe siècle, les marquis Obertenghi détiennent probablement des droits sur la Corse en raison de leur titre de comte de la cité de Luni à laquelle l'île est rattachée[réf. nécessaire]. Le pape cède la Corse, moyennant une redevance annuelle de cinquante livres, monnaie de Lucques, à la république de Pise. En 1018, les marquis de Massa arrivent en Corse.
En 1077, Grégoire VII tente de reconquérir la Corse par son vicaire Landolfo, évêque de Pise. Il le charge de réorganiser les diocèses de l'île. De 1077 à 1092, dans le cadre de la réforme ecclésiastique, un maillage religieux du territoire par un réseau de pièves est mis en place.
Puis, en 1091, le pape Urbain II inféode la Corse à l'un des successeurs de ce dernier, Daiberto. Urbain II nomme alors archevêque Daibertus évêque de Pise, en 1092, il devient métropolitain-suzerain des six diocèses corses : Nebbio, Mariana, Accia, Sagone, Ajaccio et Aléria.
En 1095, le marquis Ugo apparaît avec le titre de marquis de Corse et exerce une autorité sur toute l'île, il meurt sans doute peu après 1124, sans descendance directe.
Le catholicisme influe sur la Corse : la cathédrale de Mariana est en consacrée en 1119. Sous l'influence de l'Église, les morts jusque-là enterrés aux bords des routes, sont inhumés autour et dans les églises à partir de 1130. Puis, en 1133, les évêchés sont séparés en deux groupes (un pour Gênes et un pour Pise), Gênes obtient à cette occasion du pape Innocent II les diocèses de Nebbio, Mariana, Accia, Pise conservant Sagone, Ajaccio et Aléria.
La période entre 1150 et 1250 environ, marque la naissance des seigneuries : profitant du déclin de l'autorité du marquis de Massa, l'aristocratie locale s'approprie leurs droits. Les premières fortifications privées sont construites durant cette même période où les Génois s'installent à Bonifacio, en 1195 plus précisément.
En 1268, Sinucello Della Rocca, dit « Giudice della Rocca » ou de Cinarca, est maître de toute la Corse sauf le Cap Corse et Bonifacio, avec l'aide de Pise, Gênes porte alors la guerre en Balagne et s'installe à Calvi, édifiant une citadelle. Cette guerre conduira à la bataille navale de la Meloria où Enrico Da Mare (fils d'Ansaldo, cosseigneur de Rogliano, amiral de Gênes) défait la marine pisane en 1284. Cette même année, la Corse et toute la Ligurie deviennent la propriété de Gênes qui devient dominante en Méditerranée : Pise est évincée.
Le pape Boniface VIII crée le royaume de Sardaigne et de Corse, concédé en zone inféodée à la couronne d'Aragon, ceci en 1297.
L'année 1336 marque la mort de Jean Avogari (fils d'Oberto) ; son fief est donc partagé entre ses fils : Brando à Piero, Nonza à Lucchino et Canari à André.
De 1347 à 1348, la peste noire qui touche toute l'Europe ne laisse en Corse que le tiers des habitants, aux dires du chroniqueur florentin Giovanni Villani.
En 1348, survient la mort de Galeotto Da Mare (dit Giachetto, arrière-petit-fils d'Ansaldo) ; son fief est partagé entre ses enfants : Babiano a tout sauf Centuri pour Crescione ; Morsiglia va à Nicolas (fils de Crescione) mais il est peu après aussi seigneur de Centuri ; Pino va à Bartolomeo (frère de Crescione).
Sambucucciu d'Alandu dirige une révolte populaire en 1358, il chasse de leurs fiefs les seigneurs, qui sont remplacés par des Caporali. Tous les châteaux sont démolis, à part 6 dont ceux de Nonza et San Colombano. Le peuple s'administre et les communes émancipées s'unissent en une confédération de la Terra del Comune, opposée au Cap Corse et à la Terra dei Signori. Le territoire compris entre Brando et Aléria, Corte et la mer, libéré, s'allie à la république de Gênes en 1359.
L'année 1363 a été marquée par la persécution des Ghjuvannali. 20 000 personnes sont excommuniées.
Le coup d'État du 2 décembre 1851 de Napoléon III est largement soutenu en Corse, département catholique, conservateur et monarchiste ; elle fait même partie des quatre départements où aucun opposant n'est arrêté.
48 000 hommes sont mobilisés en Corse, outre les 9 000 hommes déjà sous les drapeaux au moment où le conflit éclate. Ce chiffre relativement élevé s'explique par le fait que l'île a le statut de « place forte », qui permet l'enrôlement dans l'armée territoriale et dans sa réserve de soldats plus âgés (37 ans au minimum et 48 ans au maximum). La mission de l'infanterie territoriale est la protection des côtes et places fortes, et non l'engagement en première ligne. Toutefois, dans la confusion des premiers mois de guerre, certains soldats plus âgés sont envoyés sur le front continental, ce qui engendre en avril 1915 des protestations à l'Assemblée nationale.
La mobilisation des conscrits corses obéissait à des règles plus sévères que celles en vigueur en France continentale, ainsi que le déclara le Premier ministre Michel Rocard devant l'Assemblée nationale, lors de la séance de questions au gouvernement du .
Selon Sébastien Ottavi, agrégé d'histoire au lycée Fesch d'Ajaccio, ce nombre est situé dans « une fourchette de 12 000 à 15 000 tués », dont 10 000 morts natifs de Corse. Jean-Paul Pellegrinetti et Georges Ravis-Giordani estiment que le nombre de Corses morts au cours de cette guerre est compris entre 10 000 et 12 000 soldats insulaires. Le nombre officiel de Corses morts pour la France est de 9 751. Selon le site Mémoire des Hommes du ministère des Armées, la base de données indique 9 849 morts de la guerre et natifs de Corse.
Ces chiffres ramènent la proportion de pertes chez les Corses à « un pourcentage un peu supérieur à celui enregistré au niveau national, soit 18,2 % contre 16,8 % ».
Parmi les combattants corses de la Marne, de Verdun et d'autres batailles meurtrières, se sont illustrés : le 173e régiment de ligne « Aio Zitelli », le général Grossetti et les aviateurs Jean Casale et Jean-Paul Ambrogi.
L'arrivée irrégulière des bateaux entraîne de graves problèmes de ravitaillement : pain, sucre, pétrole sont rationnés. La pénurie est aggravée par l'hébergement de 2 000 prisonniers de guerre allemands, cantonnés dans les couvents et pénitenciers, puis utilisés comme main-d'œuvre dans les campagnes. De plus, la Corse devient une terre d'asile pour les réfugiés (4 000 Serbes et Syriens). Pour subvenir aux besoins de la population, les terres abandonnées à la friche sont remises en culture suivant les pratiques traditionnelles. En septembre 1918, la grippe espagnole ravage certains villages et oblige le préfet à prendre des mesures pour limiter l'épidémie (cercueil plombé, ensevelissement profond).
L'armistice de 1918 est accueilli dans l'allégresse et l'anxiété du retour des blessés. Des souscriptions locales permettront d'élever dans chaque village des monuments en l'honneur des morts. En 1933, la Borne de la Terre sacrée est inaugurée à Ajaccio. Ces pertes humaines affecteront durablement la vitalité de l'île, ce qui accentuera le déclin économique.
La Corse voit s'installer au milieu des années 1950 des « villages de toile » au bord des plages, dès 1949 à Calvi puis en 1955 à Porto-Vecchio pour le Club Polynésie et Propriano pour le « Club Corsaire », sur le modèle des villages magiques fondés pour les lectrices du magazine Elle et qui font connaitre les paysages et le potentiel touristique de l'Italie du sud auprès de la clientèle des jeunes touristes français.
Peu après, la création du Mouvement du 29 novembre 1959, contre la vie chère et l'abandon du chemin de fer, marque une nouvelle ère de la Corse contemporaine, soucieuse d'assurer un développement harmonieux et d'échapper à la désertification.
Ce Mouvement du 29 novembre obtient par des manifestations l'abandon rapide du projet de site d'expérimentation nucléaire à l'Argentella annoncé en mai 1960 par le Premier ministre Michel Debré puis en automne 1961 un statut fiscal pour les petites entreprise mais maintient le 13 décembre 1961 son mot d'ordre de grève générale des Corses.
C'est seulement au début des années soixante que s'amorce une remontée démographique, tandis que la dépopulation précédente s'était révélée moins forte que dans le Lot, la Creuse, la Corrèze ou l'Ariège. Entre 1962 et 1975, les naissances l'emportent sur décès de 5 100 et les arrivées du continent sur les départs de 2900, l'apport principal étant les 43 000 personnes venues hors de métropole, avec un nombre des étrangers passé de 7 000 à 30 000 : la Corse est celle des régions françaises qui en accueille le plus.
L'économie vit une douzaine d'années de transformation rapide dans la décennie qui suit. Environ 30 000 emplois sont créés de 1962 à 1975, soit une progression de 59 % et le trafic de marchandises double, à plus de 1 million de tonnes. L'agriculture en est le cœur : le nombre d'exploitations a diminué de 40 %, au même rythme que la moyenne nationale de 45 %, mais la surface agricole moyenne a augmenté de près de 35 %, avec dans la plaine d'Aléria, où le DDT des Américains a éradiqué la malaria entre 1943 et 1945, et où le maquis est défriché à partir de 1957 pour implanter des vergers d'agrumes et du vignoble. C'est l'émergence de grandes exploitations à capitaux importants, en monoculture intensive, employant une main-d'œuvre principalement nord-africaine. En 20 ans, la production annuelle de vin décuple pour atteindre vers 1977 les 2 millions d'hectolitres alors que la surface vinicole a seulement quintuplé, à 28 000 hectares dont 17 000 sur le littoral, causant une surproduction dont pâtissent les vins de qualité du vignoble traditionnel (Cap Corse, Nebbio, Sartène, Figari, Ajaccio, etc.), qui ne pèse plus que 5 % de la production agricole corse.
La récolte de clémentines, exportée à 85 % malgré les risques de dépréciation des prix de vente, causés par une solide concurrence internationale, notamment espagnole, grimpe d'une tonne seulement en 1955 à 20 800 tonnes en 1977 puis 30 000 tonnes en 1979 mais ne pèse toujours que 4,5 % de la production agricole corse. Les autres vergers se limitent à 2000 hectares dont 800 de pêchers et de nectariniers.
Le cheptel corse chute de 40 % en deux décennies, passant de 440 000 têtes en 1955 à 270 000 en 1978. Il est divisé par deux pour les moutons, tombant de 217 000 à 131 000 têtes, et par quatre pour les chèvres (de 145 000 à 46 000), sans que le reste compense : de 37 000 à 43 000 têtes pour les bovins et de 40 000 à 49 000 côtés porcs.
La baisse est beaucoup moins forte mais réelle pour les fournisseurs des fromageries de Roquefort, qui n'achètent plus en 1978 que la moitié des 86 000 hectolitres de lait de brebis corses alors que c'était plus de 90 % des 98 000 hectolitres de 1962 .
La vie politique est dominée jusqu'à la Seconde Guerre mondiale par le Parti radical (centre-gauche) de Adolphe Landry et l'Alliance démocratique (droite) de François Pietri. Le Parti communiste de Corse vient bouleverser cette situation à la Libération, tirant un prestige considérable de son action dans la résistance et, dès la fin de l'année 1943, dispose d'une influence politique majeure sur l'île. Il est à la tête de la préfecture et administre 260 municipalités sur 320, tandis que ses militants sont près de 10 000 en 1946. Le général de Gaulle décide alors de reprendre la main et favorise le retour en grâce des anciennes gloires politiques insulaires, dont notamment Paul Giacobbi, qui sera élu premier président du conseil départemental de l'après-guerre. L'influence communiste décline progressivement par la suite, notamment en raison de son soutien à l'indépendance de l'Algérie alors que de nombreux colons corses étaient installés dans ce pays et envoyaient de l'argent à leurs proches restés sur l'ile.
Les partis nationalistes, opposés à une économie uniquement axée sur le tourisme, réalisent une percée historique aux élections territoriales de mars 2010.
Le , l'avocat Gilles Simeoni devient le premier maire nationaliste de Bastia. Lors des territoriales de décembre 2015, il est élu président de la Collectivité territoriale de Corse, grâce à l'alliance Pè a Corsica entre les autonomistes (Femu a Corsica) — auxquels il appartient — et les indépendantistes (Corsica libera).
Le 27 mars 2024 la proposition de rédaction constitutionnelle établissant "un statut d'autonomie" pour la Corse "au sein de la République" a été largement approuvée par l'Assemblée de Corse.
Avant que soit voté à l'Assemblée nationale constituante « L'Île de Corse est déclarée partie intégrante de l'empire français » le , l'île, sous domination des cités marchandes italiennes de l'époque (Rome, Pise, Gênes), était divisée en diocèses, pievi (paroisses), communautés et fiefs. Elles étaient administrées par des évêques, piévans ou coévêques, des caporali (tribuns) et des seigneurs locaux (jusqu'en 1641).
Le , les communautés et paroisses deviennent des communes par la loi d'organisation municipale votée par la Constituante.
Lorsque les circonscriptions d'action régionale (CAR), équivalent des régions actuelles, sont organisées en 1960, la Corse fait partie de la CAR de Provence-Côte d'Azur-Corse. Elle en est détachée par un décret de 1970. En 1974, la Corse devient l'un des vingt-deux établissements publics régionaux et est dotée d'un conseil régional et d'un comité économique régional. En 1982, l'établissement public devient collectivité territoriale.
En 1975, en application de la loi du 25 mai, la Corse est divisée en deux départements, la Corse du Sud, avec Ajaccio pour chef-lieu, et la Haute-Corse, avec Bastia pour chef-lieu.
La Corse constituait jusqu'en 2018 la « Collectivité territoriale de Corse » (CTC), collectivité à statut particulier institué en vertu de la loi du , qui lui confère plus de pouvoir, à l'ancien statut de région.
La Corse était dotée d'une organisation institutionnelle originale, unique en France métropolitaine, mais comparable à celle de la plupart des autres régions européennes largement décentralisées. Il est également comparable à celle des collectivités régies par l'article 73 de la Constitution. Le statut de la Corse était proche de celui de la Martinique, toutes les deux administrées par une collectivité territoriale comprenant un Conseil exécutif, une assemblée et un conseil consultatif. La spécificité de la Corse dans la République a en effet été reconnue par le pouvoir national puis traduite dans plusieurs réformes statutaires (1982, 1991, 2002 et 2015) à partir d'un double fondement : favoriser l'expression du débat politique dans le cadre d'une démocratie locale rénovée, permettre la recherche de solutions adaptées aux problèmes insulaires à travers l'octroi de compétences étendues en matière d'identité et de développement. Ainsi, la CTC apparaissait à l'avant-garde de la « République décentralisée » : par ses responsabilités accrues, mais aussi par une organisation rationalisée et des moyens plus importants, parmi lesquels son statut fiscal.
La fonction de président du conseil exécutif est la plus haute fonction de la CTC. Il exerce le pouvoir exécutif, détenu dans les autres régions par le président du conseil régional. La collectivité comprend trois organes : le Conseil exécutif de Corse ; l'Assemblée de Corse ; le Conseil économique, social et culturel de Corse (CESC).
Au 1er janvier 2018, cette collectivité fusionne avec les deux conseils départementaux pour former la « Collectivité de Corse », collectivité territoriale unique dotée des mêmes organes que la CTC.
Au , la Corse compte 347 597 habitants selon la population légale de 2021.
Au , l'INSEE recense une population légale 2016 de 330 455 habitants, soit une forte croissance depuis 30 ans, mais comparable à la Sardaigne, cinq fois plus peuplée avec 1,66 million d'habitants, et moins peuplée que les Baléares (1,11 million) ou la Sicile (5 millions). La Corse est donc la 4e île la plus peuplée de Méditerranée occidentale, dont les habitants insulaires sont près de 9 millions. La Corse est aussi la 4e île française la plus peuplée après la Réunion (près de 850 000 habitants en 2015), la Guadeloupe (plus de 400 000 habitants en 2015), la Martinique (environ 380 000 habitants en 2015), et devant la Polynésie française (près de 280 000 habitants en 2015), la Nouvelle-Calédonie (près de 270 000 habitants en 2015) et Mayotte (environ 230 000 habitants en 2015)[réf. nécessaire].
En Corse, le taux de fécondité est le plus bas de France, avec notamment 1,37 enfant par femme en 2022). De plus, la population corse est la plus vieillissante de France. En effet, en 2020, on y dénombre 117 personnes de 65 ans ou plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans.
La Corse est en 2022, la région de l’UE où l'espérance de vie à la naissance est la plus élevée (84,0 ans), devant les îles Baléares (83,9 ans) et la région grecque de l'Épire (83,8 ans).
Au recensement de 2018, seuls 55,7 % des résidents de la Corse étaient natifs de Corse, tandis que 29,8 % étaient des natifs de la France métropolitaine continentale, 0,3 % des natifs de la France d'outre-mer, 4,2 % des Français de naissance natifs de l'étranger (dont les pieds-noirs) et 9,9 % des immigrés (natifs de l'étranger sans nationalité française à la naissance). La majorité des immigrés en Corse viennent du Maghreb (particulièrement du Maroc, 29,1 % de tous les immigrés en 2018) et d'Europe du Sud (particulièrement du Portugal et d'Italie, respectivement 24,0 % et 12,4 % de tous les immigrés en 2018).
En 2009, la Corse comptait 28 961 immigrés (nés étrangers à l'étranger) soit 9,5 %, dont 13 319 nés au Maghreb soit 4,3%, sur une population de 305 674.
31,2 % des nouveau-nés en 2011 en Corse, soit 962 sur 3 084, ont au moins un parent né à l'étranger (quelle que soit sa nationalité), soit la plus forte proportion après la région Île-de-France (46,3 %) et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (32,6 %). Parmi ces nouveau-nés, 17,6 % ont un père né au Maghreb, soit la plus forte proportion au niveau des régions, devant les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur (14,9 %), Languedoc-Roussillon (14,1 %) et Île-de-France (13,1 %).
Au , on recensait en Corse 33 526 étrangers déclarés sur une population totale de 327 283 habitants, soit 10,24 % de la population.
La proportion de chercheurs d'emplois était de 10,6 % en 2002, relativement stable, mais près de 20 % des habitants vivent dans la pauvreté, avec beaucoup de retraités pauvres. Vieillissante, la population est plus faiblement active qu'ailleurs, d'où une surreprésentation du secteur tertiaire, notamment non marchand et public. L'économie corse est composée en très grande partie de très petites entreprises avec peu ou pas de salariés. Les plus grandes sont dans la distribution et le BTP. Reflet d'une industrialisation très modeste, le PIB par habitant, 24 232 euros en 2008 et 26 554 euros en 2012, était 18 % de moins que la moyenne nationale, mais en rattrapage de 3 % en 4 ans.
Le secteur primaire, principalement agricole, rassemble 5,30 % des actifs et le secondaire 15,30 %, contre 20 % en moyenne en France. Le secteur tertiaire, qui assure 79,40 % des emplois de l'île, est marqué par la prépondérance de la fonction publique d'État et des collectivités territoriales, le tourisme en Corse générant aussi beaucoup d'emplois dans les activités sportives et de loisirs. La population active corse était d'environ 122 300 habitants au , en hausse de 13 000 en 7 ans (2007).
L'agriculture a été marquée par l'histoire agraire de l'île. Les systèmes vivriers traditionnels alliaient des céréales dans les coteaux aménagés en terrasses avec jachère biennale, voire sur la culture sur brûlis en cas de crise alimentaire, à des cultures d'appoint jardinées (jardins, vignes, vergers) et à un élevage pastoral alliant terres de plaine d'hivernage et d'altitude l'été, autour de village de montagne (Niolo, Alta Rocca, Asco, etc.). Ils disparaissent au début du vingtième siècle, des tarifs douaniers défavorables favorisant leur éviction par des céréales importées, les châtaigniers prenant parfois le relais.
La brebis corse était une composante essentielle de cette agriculture vivrière de montagne grâce à sa rusticité et ses aptitudes mixtes en lait, viande et laine. À partir de la fin du XIXe siècle, l'arrivée des industriels laitiers de la filière roquefort sur l'île bouleverse cette économie et fait passer progressivement ses éleveurs dans l'ère industrielle.
L'autre composante est la chèvre corse, une race autochtone élevée en isolement des autres races, inscrite officiellement comme race caprine en 2003. Les produits laitiers corses sont usuellement des transformations fermières de lait cru de brebis et de chèvre.
Au tournant de 1945, l'intérieur est ruiné, en pleine déprise rurale et agricole. Les propriétaires fonciers ont bien souvent émigré et en 1950 la Corse est à son minimum démographique : environ 150 000 habitants.
Puis deux phénomènes redessinent le paysage agricole : mise en valeur de la plaine orientale et reconquête de l'intérieur par l'agriculture et l'élevage pastoral.
Face au marasme ambiant, le gouvernement entreprend de drainer la vaste plaine orientale, terre d'hivernage des bergers et de leurs brebis, pour y installer une agriculture « moderne » au sens des lois Pisani, c'est-à-dire industrialisée. À l'origine conçue pour les Corses, cette politique sert à accueillir les pieds-noirs de retour d'Algérie à partir de la fin des années 1950, via les cultures permanentes (vignes, agrumes, kiwis, fruitiers) de grosses structures, à fort capital, grandes SAU, employeuse de main d'œuvre salariée souvent d'origine marocaine.
Cette nouvelle agriculture côtière à forte capitalisation est exposée à des difficultés répétitives, notamment à honorer les remboursements de l'endettement quand les prix de vente baissent, d'où les différents cycles qui se succèdent : vins de table, kiwis, agrumes. La vinification en cave particulière, qui requiert une certaine capitalisation, trouve un succès relatif via une production labellisée.
L'intérieur de l'île a au contraire a connu une certaine reprise agricole dans les années 1970 car il est resté attaché à des structures paysannes à peu d'investissements, sur le slogan « campà in paese » (« vivre au pays »), d'élevages de petits ruminants de races rustiques organisés en systèmes de types pastoraux : surfaces vastes pour pallier le manque de productivité fourragère à l'hectare, résultats techniques modestes (« moyens » ou « médiocres » selon les standards de certains types d'agricultures. Malgré cela, de vastes zones de l'intérieur deviennent presque vides d'habitants.
Parmi les autres secteurs agricoles en croissance, la « castanéiculture » et l'« oléiculture » ou les fromages, carcasses d'agneaux et de cabris, huile d'olive, viande de veau, salaisons, et miels, via une production-transformation fermière en vente directe pour valoriser la main-d'œuvre familiale. Cetta agriculture milite et démarche pour une reconnaissance du terme « fermier » et des appellations agricoles corses. Elle souligne les problèmes de maîtrise du foncier, de manque de repreneurs, de difficultés financières et de mises aux normes européennes des ateliers de transformation agroalimentaire.
Dans les années 1990 et 2000, la brebis corse connaît un renouveau grâce à l'intégration de lait dans le cahier des charges d'appellations d'origine contrôlées de fromage fermier de Corse comme le brocciu et d'autres.
La Corse est la plus développée des régions françaises en énergies renouvelables. L'énergie utilisée est pour 25 % d'origine hydraulique (7 centrales EDF pour 136 MW), mais aussi d'origine thermique (303 MW, à Vazzio et Luciana, utilisant principalement du diesel et du fioul). L'éolien se développe fortement avec un énorme potentiel, et notamment les fermes éoliennes du Cap Corse (3 fermes éoliennes pour 18 MW), l'une des zones les plus venteuses de l'île. Plusieurs fermes photovoltaïques ont vu le jour un peu partout dans l'île (Balagne, Cortenais dont celle sur le site de Pascialone à Poggio-di-Venaco). 93 % de l'énergie est aujourd'hui produite par EDF et EDF EN, qui ont investi en Corse près d'un milliard d'euros de leurs ressources entre 2006 et 2012, pour développer et moderniser le parc de production.
L'industrie, comme partout en Europe, a un effet d'entrainement fort pour l'économie, avec 4 à 6 emplois tertiaires induits par chaque emploi industriel local.
Le secteur industriel est surtout développé dans le BTP, qui dépend pour ses carnets de commande des marchés publics de routes et de grands bâtiments pour les plus grosses entreprises et une demande locale de résidences et de maisons très diversifiée ou touristique pour les PME et TPE de 0 à 3 salariés.
Les industries agro-alimentaires s'appuient sur des entreprises de transformation des céréales, vignes, laits, fromages, viandes, huiles, poissons, produits de façon locale, avec la biscuiterie Torra produisant selon des recettes locales, la conserverie de Casatorra, soupes de poissons, tripes et plats cuisinés corses, les fromageries et laiteries semi-industrielles, ou la charcuterie, dont une partie ne bénéficie d’aucune appellation d’origine contrôlée (AOC). Le secteur des eaux minérales de qualité (Saint Georges, Zilia, Orezza) et autres boissons (notamment la brasserie Pietra qui développe, outre les bières, les sodas et limonades) a en partie réussi à contenir la concurrence de produits du continent.
D'autres ressources sont exploitées, mais de façon plus marginale (bois, lauze, pierres ornementales ou de construction).
Même si la grande distribution est considérée comme un des premiers employeurs en Corse, le mouvement indépendantiste mais aussi les petits commerçants corses dénoncent « la politique des grands groupes financiers qui imposent des contrats d'emplois précaires, prennent en otage l'agriculture corse et détruisent le commerce de proximité ». Ils sont de plus en plus attentifs à l'arrivée de « franchises » de l'agroalimentaire se dissimulant derrière « noms corsisés ». Des débats houleux ont par exemple accueilli un projet d'aménagement de plus de 10 000 mètres carrés, en bord de route à la sortie sud de Bastia, qui se présente comme adossé à la chaîne d'alimentation spécialisée « Grand Frais ».
Avec le commerce, c'est le secteur le plus dynamique dans l'île, grâce au statut de destination touristique réputée, qui assure un emploi sur six et 5 millions de nuitées par an, mais un grand nombre d'emplois offerts sont peu qualifiés et saisonniers. L'activité du secteur touristique, cependant, tend à s'étendre en arrière et pré-saison. Le tourisme d'affaire et le tourisme international ou thématique (sportif, gastronomique…) tendent à mieux répartir les flux sur l'ensemble de l'année.
En Corse, le succès de la randonnée dans les îles de Méditerranée dans les années 1970, a contribué à l'essor de la notion d'écotourisme, appelé aussi tourisme durable, agrotourisme ou tourisme équitable, également promu dans l'île proche de Sardaigne un peu plus tard.
Dans les années 1970, « années charnières, de revendications régionalistes, environnementales et culturelles » et période où « va naître le Parc naturel régional de Corse » (PNRC) le 15 mai 1972, une étude a par ailleurs montré la conservation d'un important tourisme familial interne à la Corse : sur 100 000 personnes environ habitant les deux principales agglomérations corses, Bastia et Ajaccio, près de 12 000 « montent au village » tous les dimanches, tandis que 18500 y vont au printemps et près de 35 000 pendant les vacances.
Homologué en 1971, mais imaginé dès 1952 par Jean Loiseau dans « Itinéraires de Corse », le GR20, réputé comme le plus difficile des GR français, a vu ensuite la fréquentation de ses refuges plus que décupler entre 1993 et 2003 pour culminer à près de 400 000 nuitées officielles.
La Corse dispose de trois toutes petites stations de ski alpin, surtout utilisés en fin de semaine, mais le ski de fond est considéré comme mieux adapté aux conditions locales. Sur les côtes, depuis 1976, un établissement public, le Conservatoire du littoral, a acquis des pans entiers de terrain, jusqu'à détenir 20 % du littoral, soit 14 690 hectares, protégés un quart de siècle après.
La Corse bénéficie depuis le Consulat d'un régime fiscal dérogatoire motivé par son insularité et son développement moindre par rapport à la France continentale. La dernière mesure législative qui régit le statut fiscal particulier de l'Île de Beauté date de 1994.
Des avantages fiscaux dont bénéficient les entreprises touchent notamment à l'impôt sur les sociétés dans les zones franches, et à la taxe professionnelle, réduite sur toute l'île.
Les particuliers bénéficient d'avantages en matière de TVA, de taxe foncière sur les propriétés non bâties (pour préserver certains secteurs de l'île), de TIPP. Ils sont par ailleurs exonérés totalement de droits de succession (avantage limité à partir du 1er janvier 2012). Toutefois, sur ce dernier point, il est bon de préciser qu'en France continentale, 95 % des héritiers sont « de fait » également exonérés de droits de succession.
L'État reverse au profit des collectivités le manque à gagner sur les taxes locales. Le coût brut est réduit : le manque à gagner en matière de recette fiscale du fait de ce statut dérogatoire était de 230 millions d'euros en 2004.
Depuis 1976, la Corse bénéficie également du concept de continuité territoriale. Elle a bénéficié de subventions au titre des fonds structurels européens relevant de l'objectif 1 (qui concerne les régions dont le PIB est inférieur à 75 % de la moyenne européenne).
La Corse, qui ne fabriquait pas de produits manufacturés, était, par exception, autorisée à en importer hors taxe d'Italie ; pour éviter que l'île serve d'entrée aux produits italiens sans taxe, on a donc taxé les exportations vers la France continentale. En revanche, les produits agricoles corses étaient vendus en France continentale hors taxe.
La Corse est la région française ayant structurellement le taux d'homicide le plus élevé. Au cours de l'année 2010, 682 homicides volontaires ont été commis en France, dont 28 en Corse[source insuffisante]. Le taux d'homicide volontaire s'établit ainsi à un pour 10 800 habitants sur l'île, contre un pour 95 000 habitants sur le continent.
En avril 2014, avec 371 personnes tuées depuis près de trente ans, le taux de meurtre par habitant en Corse est devenu plus élevé qu'en Sicile (région pourtant berceau de la mafia) et le plus élevé d'Europe. C'est aussi la région de France où le plus de représentants de l'Administration (maires, préfets…) ont été victimes d’assassinat, 11 au total.
L'emprise de la criminalité organisée sur l'économie et la société corse présente des similitudes avec les mafias du sud de l'Italie. Toutefois, l'île ne présente pas de structures mafieuses pérennes. La spécificité corse se caractérise par l'existence de groupes criminels à la durée de vie limitée, se disputant pendant plusieurs années le contrôle de l'économie de micro-régions (par exemple, la Balagne, la région ajaccienne ou le Valinco) au travers d'activités légales et illégales. Le phénomène du racket est présent, mais reste difficile à quantifier.
Les divers groupes disparaissent avec la mort de leurs fondateurs, contrairement aux clans mafieux italiens dont la structure perdure à travers les générations. Leurs héritiers se dispersent en sous-groupes, s'allient avec d’anciens groupes rivaux, ou font face à l'apparition de nouvelles bandes.
La Corse possède un réseau ferroviaire de deux lignes seulement : Bastia - Ajaccio et Calvi - Ponte-Leccia (qui sert d'interconnexion entre les 2 lignes). Ce réseau est géré par les CFC (Chemins de fer de la Corse) et est à voie métrique.
Les liaisons maritimes entre la Corse et le continent européen sont assurées toute l'année grâce aux ports :
Qui relient l'île à :
Par les compagnies de transport maritime :
Les liaisons aériennes sont notamment assurées par deux compagnies aériennes, Air France et Air Corsica, qui proposent des liaisons régulières. D'avril à octobre, et surtout pendant l'été, de nombreuses liaisons de charters relient sans escale la Corse à de grandes villes européennes.
La Corse possède quatre aéroports :
Le manque de transport en commun rend les habitants dépendants de leur voiture.
Le réseau Grande Traversée 20 (GT20, en corse, « A traversata Maiò »), est un itinéraire cyclable qui lie Bastia au Nord à Bonifacio à la pointe Sud en 12 étapes
À l'époque romaine, les habitants de l'île parlaient un latin encore très proche de celui du continent. Pour schématiser : on retiendra que la langue corse est une langue romane étroitement apparentée au toscan, appartenant au groupe italo-roman et très proche des dialectes d'Italie centrale. Ceci fait que l'intercompréhension avec les Italiens parlant l'italien standard est excellente, mais reste plus compliquée avec d'autres dialectes italiens tels que le vénitien ou le piémontais. L'hymne corse Dio vi salvi Regina est d'ailleurs écrit en italien standard et chanté en corse sans que de grandes modifications soient perceptibles entre l'écrit et l'oral ; la seule différence est que le -o italien devient un -u latin en corse (même dans le titre qui est parfois Dìu vi salvi Regina. Ce phénomène de l'interchangeabilité du -u et du -o n'est cependant pas un phénomène proprement corse puisqu'on le retrouve en sicilien, en sarde, en calabrais, en occitan et en catalan. Toutefois, les variétés de la langue corse dites « taravaise » ou « sartenaise » sont plus éloignées du toscan, mais nettement plus proches des langues sicilienne ou galluraise.
Chaque micro-région de l'île possède ses spécificités linguistiques Ainsi, l'extrême sud est resté davantage soumis à l'influence du bas latin. Cela se révèle notamment dans la forme des pluriels masculins (issus du neutre latin dans l'extrême sud) et dans la forme initiale de termes restés proches du latin tels u casgiu pour le fromage directement issu de caseus en latin. Les linguistes décrivent ces différentes variétés comme une forme de polynomie. Les différentes variétés sont intercommunicantes mais variées.
La langue corse est le véhicule de la culture corse, riche de ses chants, ses polyphonies, ses proverbes, et de ses expressions.
Elle est l'objet de nombreuses revendications concernant sa protection et son enseignement. L'État malgré une non-volonté politique de promouvoir l'enseignement de la langue et de la culture corse, a accordé aux revendications la mise en place d'un enseignement facultatif d'un maximum de deux heures par semaine, géré par les professeurs des écoles dans le primaire. Ces mesures sont vues par certains comme trop faibles, comparées à ce qui est fait en Espagne pour le catalan, le basque et le galicien par exemple. En 2011, la majorité de gauche au pouvoir a annoncé dans l'enceinte de l'Assemblée son intention d'aller vers un statut officiel de la langue corse, qui pourrait permettre sa réintroduction généralisée dans la société, à l'instar de ce qui a été fait en Catalogne espagnole. Cette officialisation passe cependant par une révision de la Constitution, qui est rejetée par l'Académie française.
De fait, la langue corse est considérée par l'Unesco comme une langue en voie de disparition.
Une partie des patronymes corses se retrouvent en Italie, souvent parce qu'ils sont issus d’une assignation, d'une « traduction » ou « italianisation » datant de l’époque de l’administration pisane ou génoise (qui utilisaient déjà le toscan comme langue officielle). Une autre partie des patronymes proviennent directement de la péninsule. C'est le cas, notamment de Benigni, patronyme qui trouve son origine en Toscane, ou de Bonaparte qui vient de Ligurie.
Autrefois langue orale, la langue corse est actuellement codifiée et structurée par l'université de Corse et défendue par de nombreuses associations insulaires. Elle doit son statut de langue au fait paradoxal que la Corse fait partie de la France, ce qui lui vaut d'être séparée des autres dialectes italiens.
En 1982, Pierre Cangioni accomplit un exploit en réalisant Santu Nicoli, le tout premier long métrage entièrement tourné en corse et sous-titré en français. Le film, mettant en vedette Pierre Massimi, Pierre Benedetti et Robin Renucci, se déroule dans le village de Lama en 1920. Son intrigue suit le destin de Santu, un étudiant dépourvu de ressources, qui se transforme en assassin animé par la soif de vengeance.
En 2004, sort Le Silence, un film dramatique réalisé par Orso Miret. L'histoire d'un Corse de la diaspora qui vient passer ses vacances d'été sur l'Île de Beauté avec sa compagne enceinte de trois mois, il va être l'unique témoin d'un meurtre.
De 2006 à 2014, la série télévisée Mafiosa créée par Hugues Pagan est diffusée sur Canal+.
En 2007, Robin Renucci réalise Sempre vivu !son premier long-métrage en Corse dans le village de Olmi-Cappella. Le film est tourné en langue corse et raconte des petites histoires et confrontations entre villageois (paisani).
En 2008 sort Un prophète, un film français réalisé par Jacques Audiard. Présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2009, il y a obtenu le Grand prix du jury. Quelques mois plus tard, il reçoit le Prix Louis-Delluc. Lors de la cérémonie des César du cinéma 2010, il gagne neuf récompenses dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il est sorti en salles le et a comptabilisé 1 249 000 entrées. Le film est tourné en partie en langue corse.
En 2011 sort I Tercani, un film français tourné entièrement en langue corse, réalisé par Magà Ettori et présenté en avant-première mondiale à Florence lors des 50 Giorni di Cinema Internazionale a Firenze,.
Conseiller cinéma auprès du Conseil Économique Social et Culturel Corse (CESCC), réalisateur et président de l'Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel - Corse (IRCA), Magà Ettori est considéré comme le chef de file du Cinéma Corse Néo Contemporain.
En 2013, le réalisateur Thierry de Peretti coécrit et réalise le film Les Apaches présenté à la quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2013. Ce drame est basé sur un fait divers, l'assassinat d'un jeune issu de l'immigration à Porto-Vecchio, sur fond de dérive mafieuse.
En 2017, Thierry de Peretti réalise Une vie violente qui raconte les affrontements entre bandes nationalistes corses rivales dans les années 1990. Le film est sélectionné dans le cadre de la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2017. Le film est tourné en partie en langue corse.
Le Cinéma corse néo contemporain est le nom du mouvement cinématographique qui fait son apparition en Corse en 2008. La principale caractéristique de ce courant est de présenter le quotidien en l'état, en adoptant une position moyenne entre scénario, réalité et documentaire et en se servant à la fois de gens de la rue et d'acteurs professionnels pour apporter un maximum de réalisme et de véracité.
Il existe des écrivains en langue corse, notamment depuis le XIXe siècle, alors que jusqu'alors il avait plutôt existé une littérature corse en italien très importante. L'italien en Corse comme dans les autres régions italiennes était la langue écrite par les lettrés et cela jusqu'à la conquête française.
La religion dominante de la Corse est le catholicisme où 91,7 % des habitants se déclarent catholiques. Le diocèse d'Ajaccio comprenait en 2015, 434 paroisses, et 71 prêtres.
Un pèlerinage important a lieu, à chaque 8 septembre, à Notre-Dame de Pancheraccia où la Vierge Marie apparut à une enfant perdue et assoiffée au XVIIIe siècle.
À l'instar des gardes suisses, il exista aussi une Garde corse pour le Vatican. De nos jours, la liturgie est célébrée en français bien que des offices y soient aussi menés ponctuellement en latin ; en outre, la réalisation d'un missel en corse est à l'étude. Plusieurs archiconfréries contribuent aussi à la vie catholique de l'île. Sainte Dévote est la sainte patronne de l'île.
Les croyances populaires en Corse sont encore aujourd'hui très largement imprégnée de cultures et coutumes païennes, probablement héritières de cultes antérieurs au christianisme. La pratique de l'Ochju (rituel consistant à chasser le mauvais œil), et le mazzérisme en sont les exemples les plus célèbres.
Le mazzérisme est un don hypothétique de prophétie funèbre exercé la nuit par des individus pendant la période des rêves. Au cours de cette activité, le mazzeru part chasser et tuer des animaux. On le surnomme « le Chasseur d'âmes » ou encore « le Messager de la Mort ». Certains auteurs estiment que le mazzérisme est une invention de romanciers et n'a jamais existé en Corse.
Le 1er novembre sont célébrés « I Santi » (Les Saints), jour de recueillement où les cimetières s’animent vivement afin d'honorer les ancêtres et d'établir un contact avec les morts. Pour repousser les ténèbres et ouvrir la voie aux défunts, on recouvre les tombes de fleurs et de bougies.
Pendant la nuit de la Toussaint, on sonne les cloches pour réveiller les morts ; ceux-ci sont alors supposés revenir là où ils ont vécu. La coutume veut qu’on ajoute un couvert pour le défunt et qu'avant d'aller dormir, on pose sur la table ou au rebord de la fenêtre, un pain et de l’eau, ou bien du lait et des châtaignes. À Bonifacio, on laisse en offrande le célèbre « Pane di i morti » (Pain des Morts). La négligence de ces rituels déclencherait la colère des défunts, qui en conséquence perturberaient allègrement les familles en provoquant une tourmente nommée « a timpesta di i morti » (la tempête des morts).
Les plus anciennes loges de Corse datent de 1902 (l'Étoile de Cyrnos), puis de 1903 (l'Émancipation Ajaccienne). Au début de la seconde guerre mondiale la franc-maçonnerie a pratiquement disparu de Corse. À partir des années 1970, elle reprend force et vigueur.[réf. nécessaire] Dans une interview donnée à un magazine local, René Lotta, un haut dignitaire de la Grande Loge nationale française (GLNF) affirme même qu'un Corse sur 100 serait franc-maçon.
La Corse fait partie des 75 régions, villes ou territoires dans le monde à disposer de son propre domaine de premier niveau. .corsica est une extension internet (au même titre que .fr, ou .com) qui s’adresse aux institutions, entreprises, associations et personnes souhaitant mettre en avant leur attachement à la Corse dans leurs communications sur internet et leurs sites web. L'extension .corsica peut être utilisée pour leur site web et leur adresse électronique. Cette extension internet est commercialisée depuis septembre 2015.
En France, seules quatre régions ou territoires ont obtenu de l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), l'organisme de régulation mondiale, la possibilité d'exploiter leur propre extension internet : la Corse (.corsica), la Bretagne (.bzh), l'Alsace (.alsace) et Paris (.paris).
La gastronomie corse est étroitement liée aux principaux produits du terroir : la culture des oliviers, de la vigne, de la châtaigne et des agrumes, la charcuterie de porc, le lait et le fromage de brebis, comme celui de chèvre.
C'est traditionnellement une cuisine de montagnards même si les produits de la pêche sont devenus plus importants, essentiellement grâce à la disparition du paludisme des côtes et à la tradition corse d'ostréiculture et de mytiliculture héritée des Romains.
Il existe en Corse deux types d'huiles d'olive. L'une est plus verte ; elle est produite en décembre et janvier, à partir d'oliviers jeunes et d'olives en début de maturation. L'autre est une huile jaune, propre à la culture corse ; elle est faite à partir des olives ramassées sous des arbres centenaires vers le mois de mai.
Parmi les spécialités, il faut noter :
Au temps des Romains, « les Corses se nourrissent principalement de lait, de viande et de miel. Nous sommes dans un pays de simple culture… Le miel corse que les matrones romaines utilisaient pour faire disparaître les taches de rousseur devait être fourni, au lieu et place de la monnaie, pour le paiement des impôts ».
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