L'Armée du duché de Varsovie fait référence aux forces militaires du duché de Varsovie. Cette armée est en grande partie basée sur les légions polonaises au service de la France sous la Révolution et l'Empire.
Elle affiche un effectif de 30 000 hommes qui sera porté jusqu'à 100 000 durant les hostilités. Elle comprend des unités d'infanterie, cavalerie et artillerie. Les coutumes et traditions napoléoniennes engendrèrent quelques tensions sociales mais on leur attribue aussi une modernisation bénéfique et des réformes utiles.
Le cadre de l'armée du duché de Varsovie est formé par les légionnaires des légions polonaises au service de la France,. Viennent s'y ajouter les anciens membres de l'Armée du Commonwealth Polono-Lituanien qui répondent à l'appel aux armes lancé par Józef Poniatowski ainsi que la jeunesse patriotique.
En 1808, après la première période critique, et le Duché moins exposé, ceux qui demanderont à être démobilisés le seront. Au début des années 1809, puis 1812, l'armée va se développer fortement avec des vagues de recrues venues de populations polonaises installées dans des territoires sous domination étrangère et qui espèrent s'en libérer. La dernière période de recrutement important se situe à l'automne et hiver 1813 quand le Duché organisera sa propre défense après le désastre de la campagne de Russie.
À sa création, l'armée aligne 30 000 hommes (pour une population de 2,6 millions d'habitants),. La taille de cette armée entrainera une charge très lourde pour les finances du duché. Sa taille sera plusieurs fois accrue. Elle est doublée en 1809. Plusieurs régiments seront pris en solde par les Français,. En 1812, l'armée en mettra en ligne près de 100 000 hommes, plus que l'Armée de la république des Deux Nations n'aura pu en aligner. À l'automne de 1813, l'armée reconstituée alignera près de 20 000 ou 40 000 hommes, selon les sources.
On estime qu'entre 180 000 et 200 000 hommes ont servi dans cette armée durant sa brève existence.
À côté de l'armée du duché de Varsovie, il ne faut pas oublier que des Polonais ont servi la France dans d'autres unités ; la plus notable étant la Légion de la Vistule. En complément à l'armée régulière, une garde nationale pouvait être appelée, comme cela le fût en 1809 et 1811.
Les plus connus des commandants de l'armée du duché de Varsovie sont le prince Józef Poniatowski (qui la commande pendant la plus grande partie de son existence) et Jean-Henri Dombrowski.
Un état dressé en juin 1811 donne la composition de l'encadrement de l'armée à cette date :
L'Armée du duché de Varsovie se compose à sa création, de 3 légions, regroupant les unités suivantes. Ces légions seront ensuite renommées "divisions".
L'armée dispose en plus d'une batterie d'artillerie à cheval, levée à ses frais par le comte Wladimir Potocki. Cette compagnie aligne 4 pièces d'artillerie.
En 1809, à son entrée en guerre, elle se compose des 3 divisions déjà mentionnées. Celles-ci n'aligne chacune que trois régiments d'infanterie, le quatrième servant en Espagne (les 4e, 7e et 9e régiments). Chaque division a ses deux régiments de cavalerie, 3 compagnies d'artillerie à pied. les éléments des trois compagnies de sapeurs et des trois compagnies du Train sont réparties entre elles. Une seconde batterie d'artillerie à cheval sera levée, toujours par un particulier (dans ce cas, il s'agit de Roman Soltyk).
Après l'occupation de la Galicie, l'armée du duché de Varsovie intègre de nombreux volontaires, issus de la population et des prisonniers autrichiens d'origine polonaise, ce qui permet de créer l'Armée franco-galicienne.
À la fin des combats, ces unités rejoignent l'armée du duché de Varsovie qui aligne désormais :
En 1812, elle aligne :
L'armée du duché de Varsovie dispose aussi d'un bataillon de sapeurs (5 compagnies et une de pontonniers).
Les troupes polonaises sont réparties dans diverses unités pour cette campagne. La plus grande partie se trouve dans le Ve corps de la Grande Armée, sous le forme de 3 divisions (16e à 18e). Dans le 9e corps et dans le 10e corps, on trouve à chaque fois 3 régiments d'infanterie du duché. La cavalerie est, elle aussi, dispersée entre diverses unités.
En 1813, plusieurs unités de cavalerie légère sont prévues, des Krakus (pl). Un seul régiment verra réellement le jour,.
L'Armée va être au centre d'un choc des cultures entre les anciennes coutumes polonaises et les traditions démocratiques françaises. Les premières voient par exemple les tentatives de restreindre l'accès aux postes d'officier à la noblesse. Les secondes se manifestent, au travers de l'expérience des vétérans des légions polonaises, par des aspirations et motivations bien supérieures des simples soldats d'origine paysanne, en comparaison de l'armée de l'ancienne République,. La fonction éducative de l'armée sera vu comme un succès majeur, bien qu'inattendu.
L'armée verra son efficacité accrue par son adaptation à l'organisation à la française de ses unités et l'adoption de ses règles tactiques. Globalement, la période du duché de Varsovie marque une période de modernisation de l'armée polonaise avec une nouvelle doctrine et règles comme le rédigera Ignacy Prądzyński (en).
La durée des services est fixée à 6 ans, par tirage au sort parmi l'ensemble des citoyens âgés de 21 à 28 ans. L'armée bénéficie de nouvelles écoles, avec une formation de trois ans, quatre pour l'Artillerie et le Génie.
Globalement, les Polonais sont considérés par les Français comme très motivés et très efficaces.
À peine formée, l'armée du nouveau duché est rapidement engagée dans cette campagne. Elle participe au siège de Dantzig.
Trois régiments d'infanterie, une batterie d'artillerie ainsi que des éléments du Train et du Génie sont envoyés en Espagne. Ils y combattront jusqu'à l'évacuation de l'Espagne et la bataille de Toulouse.
L'armée polonaise menace la Galicie autrichienne et est opposée à une armée composé du VIIe corps autrichien. Elle résiste à Raszyn mais doit reculer et laisser prendre Varsovie.
Poniatowski lance alors son armée sur la Galicie autrichienne où la population lui est globalement acquise.
Dans la campagne de Russie, elle forme le 5e corps de la Grande Armée. Elle supporte près de 70 % de pertes dans cette campagne.
Après les défaites de 1812, les restes de la Grande Armée et le corps polonais du prince Poniatowski, menacés d'encerclement par l'avance russe, se replient vers Poznań puis Francfort-sur-l'Oder et abandonnent le duché sans combat, à l'exception de la bataille de Kalisz du . Le duché est occupé par les adversaires de Napoléon,,.
Reconstituée, mais réduite en taille, l'armée du duché participe à la campagne d'Allemagne et à son point culminant, la bataille de Leipzig. Elle subit une perte irréparable quand le prince Poniatowski y trouve la mort,.
Certaines garnisons de places fortes résistent. Zamość, tenue par le général polonais Maurycy Hauke avec 3 000 hommes et 130 canons, est assiégée à partir du 10 février 1813 par le général russe von Radt avec 7 000 hommes. Elle est la dernière forteresse polonaise à se rendre le 22 décembre 1813. Une grande partie de l'armée suit Napoléon en France,.
Désorganisée après la mort de Poniatowski, l'armée aligne encore en 1814 près de 8 000 hommes dans les territoires sous contrôle français. Elle est intégrée à l'armée française et participe à la campagne de France (1814). Elle est dissoute après la première abdication de l'empereur,,.
Après le Traité de Fontainebleau, la plupart des soldats polonais deviennent captifs des russes.
Les détails ci-dessous sont donnés à titre général. Il y a de nombreuses variations selon les unités. Pour prendre un exemple, l'habit de l'infanterie est de bleu foncé. sauf pour le 13e régiment qui utilise des uniformes blancs.
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