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Anciens indicatifs téléphoniques régionaux en France


Anciens indicatifs téléphoniques régionaux en France


Avant 1960, en dehors de l'agglomération parisienne, le numéro de téléphone des régions françaises comporte un indicatif départemental. Dans certaines grandes villes, on compose un préfixe (soit une ou deux lettres, soit une lettre et un chiffre) suivi de quatre chiffres, ce qui induit une combinaison alphanumérique.

Automatisation

L'automatisation du réseau téléphonique, permettant de supprimer l'intervention des opératrices, est déjà entamée en 1912 à Paris et en 1913 à Nice. Elle a nécessité un plan de numérotation de l'ensemble du territoire, donc l'introduction d'indicatifs littéraux pour les centraux régionaux.

Dès la généralisation de l'automatisation des centraux en 1928, les appareils téléphoniques possèdent un cadran à 10 ouvertures permettent de composer des numéros alphanumériques. Le cadran comporte donc, sur le modèle de celui du Royaume-Uni, l'alphabet complet (sauf le Z) superposé aux chiffres, imprimé sur un disque rotatif (dit système Rotary). Le 1 étant réservé aux services, les lettres sont majoritairement distribuées par groupes de trois :

  • 2 = ABC ;
  • 3 = DEF ;
  • 4 = GHI ;
  • 5 = JKL ;
  • 6 = MN ;
  • 7 = PRS ;
  • 8 = TUV ;
  • 9 = WXY ;
  • 0 = OQ.

Indicatifs littéraux

Le plan de numérotation téléphonique en France de 1946 prévoit d'utiliser, en province, quatre chiffres précédés, selon l'importance du réseau, d'un caractère quand le nombre de commutateurs ne dépasse pas 9, ou de deux caractères à partir de 10.

Ainsi, dans trois grandes villes (Lyon, Marseille et Toulouse) on compose les deux premières lettres d'un indicatif (comme en Amérique du Nord), suivies de deux fois deux chiffres.

Voici la liste des préfixes :

  • Burdeau,
  • Franklin,
  • Gailleton,
  • Lalande,
  • Moncey,
  • Parmentier,
  • Terreaux,
  • Villeurbanne
à Lyon ;
  • Colbert,
  • Dragon,
  • Ferréol
  • Garibaldi,
  • Guynemer,
  • Lycée,
  • Monte-Cristo,
  • National,
  • Prado
à Marseille ;
  • Capitole,
  • Garonne,
  • Languedoc,
  • Matabiau
à Toulouse.

Pour une raison qui échappe, Bordeaux (jadis quatrième ville française la plus peuplée, dépassant Toulouse) n'a jamais eu d'indicatifs littéraux.

Cette numérotation devient tout en chiffres en 1957 à Lyon et à Marseille, et en 1959 à Toulouse. Si les indicatifs téléphoniques littéraux de Paris et de sa banlieue imprègnent durablement la mémoire collective et subsistent notamment grâce au cinéma, ceux de province sont totalement oubliés.

Dans certains centres urbains de moindre importance, l'indicatif est l'initiale du nom de la ville suivie d'un chiffre :

  • B à Brive-la-Gaillarde, de 1953 à 1955 ;
  • D à Dijon, de 1952 à 1955 ;
  • E à Saint-Étienne, de 1951 à 1956 ;
  • H au Havre, de 1951 à 1955 ;
  • L dans les communes de l'agglomération lyonnaise, de 1951 à 1956 ;
  • M à Montpellier, de 1951 à 1954 ;
  • R à Rouen, de 1949 à 1955.

Les centraux téléphoniques régionaux

Numérotation « tout en chiffres »

La numérotation « tout en chiffres » est adoptée dès 1953 pour les nouveaux centraux téléphoniques.

Dans un but de simplification et d'uniformisation, l'Administration envisage tout d'abord d'utiliser le plan d'immatriculation des véhicules automobiles (par exemple, 72 pour la Sarthe). Mais elle doit vite y renoncer vu les difficultés techniques : le trafic alors relativement faible de départements comme les Hautes-Alpes et les Basses-Alpes ne justifie pas un traitement d'égalité avec des zones de trafic intense comme la région parisienne, le Nord ou les Bouches-du-Rhône. De plus, les numéros de la zone parisienne comportent déjà 7 caractères. Pour éviter une exception source de complications et aboutir à une numérotation uniforme à 8 chiffres, il faut donc affecter aux départements de moindre trafic un préfixe ne comportant qu'un seul chiffre.

En 1955, un schéma de numérotation est établi sur les bases suivantes :

  • des numéros régionaux à 6 caractères, dont les deux premiers indiquent le centre de rattachement. Cela permet à tous les abonnés d'une même zone régionale de s'appeler entre eux en ne composant que ces 6 caractères ;
  • des indicatifs départementaux différenciant les zones régionales, sauf à de rares exceptions dues au chevauchement entre ces zones.

Chaque abonné possède donc un numéro national à 8 caractères comportant l'indicatif départemental à 2 chiffres.

Indicatifs départementaux (1955 à 1985)

Dès 1955, les indicatifs départementaux sont identifiés par un numéro à 2 chiffres allant de 20 à 99. Une même région couvre un ensemble d'indicatifs départementaux - dans le tableau suivant, ces régions sont différenciées par des couleurs et assorties de l'indicatifs de leur zone de rattachement : Bordeaux, Lille, Montpellier, Nice, Rouen, Strasbourg, Toulouse, Marseille...

À l’origine, plusieurs départements présentant une petite surface ou une faible densité de population sont appariés à d'autres avec lesquels ils partagent le même indicatif :

  • Meurthe-et-Moselle et Meuse = indicatif 28 ;
  • Ariège et Haute-Garonne = indicatif 61 ;
  • Gers et Hautes-Pyrénées = indicatif 62 ;
  • Tarn et Tarn-et-Garonne = indicatif 63 ;
  • Ardèche et Drôme = indicatif 75 ;
  • Savoie et Haute-Savoie = indicatif 79 ;
  • Basses-Alpes et Hautes-Alpes = indicatif 92 ;
  • Haute-Saône et Territoire de Belfort = indicatif 94.

En dehors de l’Île-de-France, 78 indicatif "AB" à deux chiffres sont créés. Initialement, la série A = 0 et les AB = 30 et 50 sont gardés en réserve.

  • En 2010, de nouveaux indicatifs départementaux sont créés à condition qu'ils n'appartiennent pas à la même zone. Ainsi pour le Loiret, le 36 s'ajoute au 38.

Zones de numérotage régional

Des zones régionales de numérotage au cadran sont définies à partir de 1955. À l'intérieur de ces zones, les abonnés peuvent s'appeler en composant les 6 chiffres de leur numéro (numéro régional), suivant un plan établi dont on voit ci-dessous un extrait.

Par exemple, à Laval, tous les abonnés sont compris au premier stade de l'équipement automatique de commutation entre 90 0001 et 90 2500 (la capacité initiale du centre automatique est alors fixée à 2 500 lignes). En application des mêmes principes, le numéro des abonnés du Mans est compris entre 28 0001 et 28 6000. Le numéro 90 désigne le centre de Laval, comme le numéro 28 désigne celui du Mans. Dans les relations régionales, par exemple avec Le Mans, les abonnés de Laval obtiennent la communication désirée en composant au cadran le numéro à 6 chiffres - 28 1199 - de l'abonné demandé. Inversement, un abonné du Mans obtient un abonné de Laval en composant par exemple 90 1199.

Un abonné de Laval qui désire obtenir un abonné de Poitiers doit composer successivement au cadran les 10 chiffres suivants : 16-49-41-1199. Inversement, un abonné de Poitiers qui désire obtenir un abonné de Laval doit composer le 16-42-90-1199.

Zones de numérotage national

Dans le tableau suivant, la zone de numérotage d'un département est représentée par un "X". Un département faisant partie de sa zone régionale est représenté par "o". Par exemple, la zone régionale à 6 caractères du département de l'indicatif 59 (Basses-Pyrénées) comprend, outre ce département, les indicatifs 56 (Gironde), 57 (Landes), 62 (Haute-Pyrénées) et 62 (Gers).

Chaque département possédant sa propre zone régionale, il y a obligatoirement chevauchement de zones. Le tableau suivant indique les groupes de 2 chiffres ("PQ") choisis pour constituer les deux premiers des 6 caractères constituant le numéro régional des abonnés de ce département. Ces groupes sont indisponibles pour tous les départements faisant partie de la zone régionale à laquelle appartient le département en question.

La série de 10 à 19 n’est pas utilisée car réservée à l’appel des services spéciaux pour lesquels une numérotation courte est prévue. Une zone de numérotage peut donc comporter au maximum 90 numéros.

Réaménagement du schéma initial (1974)

En 1974, quelques modifications permettent de pallier des pénuries locales de numéros, notamment le passage à 7 chiffres pour les agglomérations de Lyon et de Metz-Nancy.

À la même époque, une zone similaire est créée dans l'agglomération de Lyon. Mais dans celle de Marseille, le projet visant à passer de 6 à 7 chiffres n'aboutira pas.

Références

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Voir aussi

Articles connexes

  • Anciens indicatifs téléphoniques à Paris
  • Histoire du téléphone en France
  • Liste des indicatifs téléphoniques en France
  • Plan de numérotation téléphonique en France
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