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Famille de Maupeou


Famille de Maupeou


La famille de Maupeou est une famille subsistante de la noblesse française attestée en Île-de-France depuis le XVIe siècle. Anoblie en 1587, elle s'illustre notamment dans l'administration de la justice avec deux chanceliers, garde des sceaux de France et dans la carrière des armes avec trois lieutenants-généraux des armées du Roi.

Origine

Maupeou est un nom de langue d'oc qu'il faut classer dans la catégorie des sobriquets. Il signifie, en effet, « mauvais poil » et dut qualifier, à l'origine, — selon qu'on l'entendait au propre ou au figuré — des individus soit à la barbe mal plantée soit d'humeur difficile. Le porc-épic, emblème des Maupeou, constitue une allusion évidente à l'étymologie du nom. Ainsi, les armes de cette famille sont dites « parlantes ».

On trouve au XIVe siècle à Montpellier de nombreux porteurs de formes primitives du nom dont la forme moderne se fixe au début du XVIe siècle. À cette époque, les régions où le nom se rencontre le plus fréquemment sont le Languedoc et le centre-ouest. Il semble donc que partis du Midi, les Maupeou soient montés vers la Loire qu'ils ne dépassèrent que pour gagner Paris où ils s'établirent.

Histoire

Les Maupeou descendent de Vincent Maupeou, notaire au châtelet de Paris puis secrétaire du roi, maison et couronne de France (1572), et d'Anne Bastonneau. Ses trois fils Pierre, Michel et Gilles furent anoblis conjointement par lettres patentes du roi Henri III le . Cette famille fut admise aux honneurs de la Cour en 1764, 1771 et 1772.

Le nom de la famille fut rendu célèbre par René-Charles et surtout par René-Nicolas son fils, tous deux gardes des Sceaux et chanceliers de France sous le règne de Louis XV. René-Nicolas, le fameux chancelier de Maupeou, est l’auteur de la « réforme Maupeou » : un spectaculaire coup de force pour reprendre en main le pouvoir judiciaire dans l’année 1771. Le Dauphin, futur Louis XVI, avait approuvé chaleureusement les réformes du chancelier. Devenu roi en 1774, il s'empresse de les désavouer. Maupeou est renvoyé et doit rendre les sceaux. Lorsqu'en novembre les anciens parlements sont rappelés, il se contente de dire : « Si le roi veut perdre sa couronne, il en est le maître ». Il vivra assez longtemps pour la lui voir perdre et demeurera chancelier de France jusqu'à l'abolition de la charge en 1790.

Branches

La famille de Maupeou est composée de quatre grandes branches généalogiques parmi lesquelles deux subsistent aujourd'hui. On désigne généralement ces branches du nom d'une des seigneuries qu'elles possédaient. On distingue ainsi :

  • la branche des seigneurs de Monceau (aujourd'hui « Mousseau » à Évry), éteinte au XVIIIe siècle ;
  • la branche des seigneurs de Bruyères (aujourd'hui Bruyères-sur-Oise), dont le fameux chancelier de Maupeou, éteinte en ligne légitime au XIXe siècle, subsistante en ligne naturelle et alliée aux familles de Felcourt, Hottinguer, Mallet, de Turckheim ;
  • la branche des seigneurs de Sablonnières, éteinte au XIXe siècle ;
  • et la branche des seigneurs d'Ableiges, subsistante.

Personnalités

  • Gilles Ier de Maupeou, seigneur d'Ableiges (1553-1641), intendant et contrôleur général des Finances.
  • Marie de Maupeou (ca. 1590-1681), fille du précédent et mère du surintendant Nicolas Fouquet, est une écrivaine et bienfaitrice.
  • Jean de Maupeou, (1623-1677), évêque-comte de Chalon-sur-Saône de 1658 à 1677.
  • Gilles de Maupeou, comte d'Ableiges (1648-1727), conseiller au Parlement, reçu maître des requêtes en 1683 et nommé intendant d'Auvergne en 1691, intendant du Poitou en 1695, puis intendant du Bourbonnais de 1702 à 1705.
  • Augustin de Maupeou (ca. 1647-1712), évêque de Castres, archevêque d'Auch.
  • Charles-Guillaume de Maupeou (ca. 1686-1751), 29e évêque de Lombez de 1721 à 1751.
  • René-Charles de Maupeou (1689-1775), chancelier et garde des sceaux de France.
  • René-Nicolas de Maupeou (1714-1792), fils du précédent, chancelier et garde des sceaux de France, le fameux chancelier de Maupeou.
  • Gaston de Maupeou d'Ableiges de Monbail (1896-1988), contre-amiral et écrivain.
  • Jacques de Maupeou d'Ableiges (1899-1963), sénateur de la Vendée de 1948 à 1963, président de la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France.
  • Xavier de Maupeou d'Ableiges (1935), évêque émérite de Viana au Brésil depuis .
  • Daniel-Ange de Maupeou d'Ableiges (1932), prêtre, fondateur de Jeunesse-Lumière, docteur honoris causa de l'université de Lublin

Militaires

Quoique leurs origines ne les y aient pas poussées, au XVIIe siècle les Maupeou font leur entrée dans les armées du roi. En effet, si les aînés sont « de robe » — héritant des charges parlementaires —, les cadets sont volontiers « d'épée ». Ils servent d'abord exclusivement dans l'infanterie et notamment au régiment des Gardes françaises, où l'on trouve de nombreux capitaines, lieutenants et sous-lieutenants. Sous le règne de Louis XIV, au cours des batailles qu'ils livrent, pas moins de sept d'entre eux tombent au champ d'honneur.

Les seigneurs de Sablonnières constituent la branche plus spécifiquement militaire de la famille. Au XVIIIe siècle, deux d'entre eux atteignent le grade de lieutenant-général des armées et trois sont faits chevaliers de l'ordre de Saint-Louis. En 1719, cette branche de la famille achète le régiment d'infanterie de Bigorre, composé d'un bataillon de 500 hommes, qu'elle commande avec la branche de Bruyères jusqu'à la fin de la guerre de Sept Ans.

D'abord peu représentés dans la cavalerie, la famille compte un premier colonel, René VI de Maupeou, nommé le par le roi au régiment de Bourgogne cavalerie où il sera fait maréchal de camp et décoré commandeur de l'ordre de Saint-Louis. Mais c'est la branche d'Ableiges qui s'illustre la mieux dans cette arme avec plusieurs colonels et lieutenants-colonels, dont certains ont également participé à des épreuves d'équitation olympique et remporté des concours internationaux de saut d'obstacles.

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Alliances

Les principales alliances de la famille de Maupeou sont : d'Acher de Montgascon, Lucas de Saint-Luc, de Cossé-Brissac, Fouquet, d'Ursel, Lefèvre d'Ormesson, de Cacqueray, d'Audiffret, d'Avout, de Boissieu, Feydeau de Brou, du Fou, Gilart de Keranflec'h, de Hennezel, Harscouët de Saint-George, Barbat du Closel, de Robin de Barbentane, de Coussemaker (1931), de Charette de La Contrie (2018), etc.

Armoiries

Châteaux et hôtels

  • Château des Mesnuls (Île-de-France)
  • Château de Vauventriers (Eure-et-Loir)
  • Château de la Mothe-Chandeniers (Poitou)
  • Château de La Motte-Messemé (Poitou)
  • Château de Muids (Normandie)
  • Château de Colombières (Normandie)
  • Château de Beauregard (Bourgogne)
  • Château de Bellevue, Les Verchers-sur-Layon (Anjou)
  • Hôtel de Canillac (Paris)
  • Hôtel Feydeau de Brou (Paris)

Postérité

  • à Ableiges :
    • rue Gilles-de-Maupeou
  • aux Verchers-sur-Layon, Doué-en-Anjou :
    • place Vicomte Jean de Maupeou,
      • à Bruyères-sur-Oise : rue des Chanceliers de Maupeou,
      • à Évry (91) : rue Pierre de Maupeou.

Pour approfondir

Bibliographie

  • Jacques de Maupeou, Histoire des Maupeou (ouvrage familial), (BNF 32431990)
  • Jean-François Bascans, Les héritiers du Chancelier de Maupeou (tapuscrit), (Arch. municipales du Thuit, Eure).
  • Jean-François Bascans, Le porc-épic, emblème des Maupeou (tapuscrit),

Articles connexes

  • Armorial des familles d'Île-de-France

Liens externes

  • « Famille de Maupeou » [PDF] (document amateur), sur racineshistoire.free.fr

Notes et références

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Text submitted to CC-BY-SA license. Source: Famille de Maupeou by Wikipedia (Historical)


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