Pierre-Jules Billon est un percussionniste, batteur, multi-instrumentiste et compositeur. Qualifié de « batteur baroque »,, il sert la culture populaire et la culture savante : bal, musique de cirque, de théâtre. Il se consacre surtout à la musique de danse et au spectacle vivant — et compose aussi pour l'écran.
La fanfare, l’énergie du bal sont à la source de la vocation de cet originaire de l’Ain. Pierre-Jules Billon a commencé par le saxophone puis opté pour la batterie. Dans les années 1980, il est pendant quatre ans le batteur de l’orchestre de l’accordéoniste-arrangeur Jacky Mallerey au Palais d'Hiver (Lyon), connu pour avoir été le music-hall le plus grand d’Europe. « Les gens dansent ou ne dansent pas » était le seul verdict. Pierre-Jules Billon a formé avec l’accordéoniste Clément Robin Le Petit Orchestre de Poche (le P.O.P), qui se produit souvent dans les bals.
Créateur musical et interprète pour Archaos et pour le Cirque Baroque qu'il a accompagnés dans leur succès international, Pierre-Jules Billon a un millier de représentations de cirque à son actif, avec dix-huit années de tournées — il a joué aussi chez Alexis Grüss, avec la Compagnie Salam Toto, le Théâtre du Centaure et la Compagnie Ici ou Là, dont il est l'un des fondateurs. Lors des « aventures hallucinantes d’Archaos et du Cirque Baroque », il voit le cirque contemporain passer de l’échelle du petit groupe alternatif à une grosse structure en tournée mondiale.
Cirque d’auteur et laboratoire fécond, le Cirque Baroque fait appel à cet anti-puriste pour la création musicale de spectacles inspirés de Voltaire (Candides), Mary Shelley (Frankenstein ) ou Mishima. Le style de Pierre-Jules Billon à cette époque-là était influencé par la Mano Negra, les Bérus (Bérurier Noir), les Négresses vertes, les Pogues, avec lesquels il était lié. Le batteur de cirque a un rôle traditionnellement important, de ponctuation, de rythme : il scande et dramatise la performance des acrobates. Ce rôle conventionnel du batteur de cirque était à élargir : chez Archaos ou au Cirque Baroque, l’emploi nouveau du contraste, du virage musical est souvent observé. Le baroque sous-entend exubérance et contraste.
Le Cirque Baroque présente Ningen (1998), inspiré de Mishima, et notamment de Confession d'un masque, la même année que Benoît Jacquot, son film L'École de la chair (1998) tiré du roman de l'écrivain et transposé en Occident. Si Ningen intègre des personnages tirés du kabuki, la musique demeure rock’n roll ; pour cette création, Pierre-Jules Billon a certes écouté beaucoup de musique traditionnelle japonaise, mais aussi Robert Fripp, Pink Floyd et Steve Reich.
Compositeur de musique de scène, Pierre-Jules Billon a signé la création musicale de pièces de Beckett, Brecht, Calaferte, Koltès, Shakespeare, Sophocle. Il a travaillé notamment avec Jean-Louis Hourdin et Sophie Loucachevsky. Le rapport de la musique à la narration, à la scène jouée, la nécessité d'élaborer un univers global, un monde imaginaire pour le public, le stimulent dès sa collaboration avec Jacky Mallerey, avec qui il ne se contentait pas de jouer au Palais d’Hiver, mais composait aussi déjà des musiques de théâtre. Pierre-Jules Billon joue sur la scène les musiques qu’il compose, et s'est ainsi produit dans plusieurs pièces d’Eugène Durif. C'est la faute à Rabelais est un « festin intimiste » où Pierre-Jules Billon empoigne sur scène vielle ou banjo.
Pierre Jules Billon est aussi comédien. Sa collaboration avec Eugène Durif conduit à des spectacles musicaux où l’auteur Eugène Durif et le compositeur Pierre Jules Billon sont les interprètes des rôles, celui-ci interprétant tantôt le texte tantôt sa propre musique. Ainsi Le Cercle des Utopistes anonymes, spectacle rythmé par des chansons interprétées par Stéphanie Marc, développe un registre picaresque, entre le voyage forain et le cabaret.
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