Le Congrès national est la première assemblée législative et constituante de la Belgique, notamment chargée d'élaborer la Constitution belge. Élu en novembre 1830 au suffrage censitaire et capacitaire, il comptait deux cents membres. Il fut dissous en août 1831 et remplacé par le Parlement.
Le Congrès national fut élu le , soit peu de temps après la révolution, au suffrage censitaire et capacitaire, en vertu d'un arrêté du gouvernement provisoire du . 46 099 personnes avaient le droit de vote. Celui-ci fut accordé à la plupart d'entre eux parce qu'ils payaient un cens suffisant. Moins de dix mille personnes détenaient ce droit en vertu du critère de capacité (magistrats, ministres du culte, notaires, officiers, avocats, universitaires…). L'abstention fut de plus d'un tiers : on estime qu'il y eut trente mille votants. Le Congrès national était monocaméral.
Le Congrès national s'ouvrit le . Louis de Potter, doyen du gouvernement provisoire qui venait d'être acclamé comme chef spirituel de la révolution belge, prononça le discours inaugural du Congrès national. Le vieux tribun parla de la liberté, des droits constitutionnels et de l'égalité devant la loi.
Les 12, 15, 17 et , on y débattit de la question de l'indépendance nationale. Le 18, l'assemblée confirme par un décret l'indépendance de la Belgique, déjà proclamée par le gouvernement provisoire le . Le , on discuta de la forme du gouvernement.
Par un vote du (174 voix contre 13), il choisit le régime de la monarchie constitutionnelle et le régime électoral censitaire tant décrié par Louis de Potter aux prémices de la révolution belge. Ce régime était diplomatiquement le seul choix possible dans une Europe qui ne comptait pas réellement d'États républicains (sauf la Suisse), de surcroît pour un pays dont l'Europe se méfiait. En outre, le choix de la monarchie selon Henri Pirenne est apparu aux congressistes comme plus « solide » que celui de la république, celle-ci apparaissant comme plus fragilisante. Le , on discuta de l'exclusion des Orange-Nassau et on vota le lendemain un décret leur interdisant l'exercice de tout pouvoir en Belgique.
Le commencèrent les discussions sur la constitution. Les 13, 14 et , le Congrès débattit de la question du Sénat.
Le Congrès se met alors à la recherche d'un souverain. Joseph Lebeau propose le Auguste de Leuchtenberg, qui décline l'offre. Le , cinquante-deux députés avancent la candidature du duc de Nemours. Celui-ci fut élu par le Congrès le au second tour du scrutin :
Le , le Congrès adopte la constitution.
Le roi Louis-Philippe refusa la couronne de Belgique pour son fils le . L'assemblée décida alors d'élire un régent. Le , le baron Érasme-Louis Surlet de Chokier fut élu ainsi choisi par 108 voix sur 156 (contre 43 voix pour le comte Félix de Mérode et 5 votes pour le baron Étienne de Gerlache).
Le , sur proposition de Joseph Lebeau, le Congrès élit Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha comme roi des Belges (par 152 voix sur 196).
L'élection d'un roi par une assemblée élue par de simples citoyens est assez rare. Cette élection rend la monarchie belge à l'époque étrangement moderne, démocratique et même quelque peu « républicaine » selon le mot même de Pirenne.
Le , le Congrès adopte le traité des XVIII articles.
En août 1831, le Congrès fut dissous et remplacé par le Parlement fraîchement élu.
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