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Dagmar de Danemark


Dagmar de Danemark


Marie Sophie Frédérique Dagmar de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glucksbourg, princesse de Danemark, née le à Copenhague et morte le à Hvidovre, est un membre de la famille royale de Danemark, devenue par son mariage avec le tsar Alexandre III, grande-duchesse puis impératrice de Russie sous le nom de Marie Fedorovna (Maria Feodorovna ou Maria Fiodorovna, en russe Мария Фёдоровна).

Dagmar est la deuxième fille et le quatrième enfant du roi Christian IX de Danemark (surnommé le « beau-père de l'Europe » à cause des brillants mariages de ses enfants) et de la reine Louise de Hesse-Cassel. Ainsi, son frère aîné est roi de Danemark sous le nom de Frédéric VIII ; son frère cadet, Guillaume, devient roi des Hellènes sous le nom de Georges Ier en 1867 et sa sœur Alexandra épouse Édouard VII en 1863 et devient ainsi reine du Royaume-Uni. Cela explique notamment pourquoi il y a une ressemblance frappante entre son fils le tsar Nicolas II et son neveu, le roi George V.

En 1864, elle est d'abord fiancée à l'héritier du trône de Russie, le grand-duc Nicolas, mais le jeune prince meurt en 1865. L'année suivante, elle épouse le frère de son premier fiancé, le nouveau tsarévitch Alexandre Alexandrovitch. Au préalable, étant de confession luthérienne, elle se convertit à l'orthodoxie. Par l'assassinat de son beau-père, l'empereur Alexandre II, en 1881, son époux devient empereur et elle-même impératrice de Russie. Jolie et populaire, elle intervient rarement dans la politique, préférant vouer son temps et son énergie à sa famille, à des œuvres de charité et à la vie mondaine et culturelle. La seule exception à cette neutralité est sa haine de la Prusse du fait de l'annexion, en 1866 après la guerre des duchés, des duchés de Schleswig et de Holstein, propriétés personnelles des rois de Danemark.

Malgré le renversement de la monarchie en 1917, l'impératrice refuse de quitter la Russie. Ce n'est qu'en avril 1919 qu'elle quitte la Russie, lui évitant ainsi le sort tragique de la famille Romanov. Après une brève visite à Londres, elle retourne dans son Danemark natal. Refusant jusqu'à la fin de reconnaître la mort de son fils, elle y reste jusqu'à sa mort en 1928. Longtemps enterrée au Danemark, la dépouille mortelle de l'ancienne impératrice est rapatriée en Russie en 2006.

Biographie

Premières années (1847-1864)

Le , Dagmar voit le jour à la résidence de ses parents, le palais Jaune, situé juste à côté du palais d’Amalienborg, résidence principale de la famille royale de Danemark dans le quartier de Frederiksstaden, au centre de Copenhague. Elle est le quatrième enfant et la seconde fille du prince Christian de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg et de la princesse Louise de Hesse-Cassel. La princesse a cinq frères et sœurs : Frédéric, Alexandra, Guillaume, Thyra et Valdemar. La jeune princesse est baptisée au palais Jaune dans la foi luthérienne avec la reine danoise Caroline-Amélie de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg comme marraine. Elle porte les noms de sa grande-tante, la reine douairière danoise Marie-Sophie de Hesse-Cassel, ainsi que celui de la reine danoise médiévale Dagmar de Bohême, conformément à la mode du nationalisme romantique de l'époque. En grandissant au Danemark, elle est connue sous le nom de Dagmar, tandis qu'au sein de la famille elle est surnommée Minnie tout au long de sa vie .

Lorsqu’elle voit le jour, son père n’est qu’un membre d’une branche cadette de la maison d'Oldenbourg, la famille royale de Danemark. Dagmar est donc la fille d'un prince secondaire dont l'épouse est apparentée à la famille royale danoise, mais sans véritable prétention au trône. Bien que de sang royal, la famille mène une vie relativement obscure. En effet, pendant son enfance, le Danemark se trouve confronté à une crise de succession, le roi Frédéric VII de Danemark n'ayant pas de descendance, et l'extinction de la lignée principale de la maison d'Oldenbourg semblant fort probable. Pour cette raison, après des négociations compliquées, le prince Christian est désigne officiellement comme successeur du roi par le traité de Londres de 1852. Lors de l'adoption de la nouvelle loi de succession datée du , le prince Christian et sa famille deviennent princes et princesses de Danemark portant la qualification d'altesses.

Dagmar et ses frères et sœurs grandissent dans le palais Jaune et passent les étés au palais de Bernstorff, que la famille obtient après la nomination de son père comme héritier du trône. Les enfants grandissent dans ce qui a été décrit comme un environnement humble mais heureux, où la famille est étroitement liée. Pendant leur enfance, le père ne dispose que de son salaire d'officier et la famille mène une vie relativement simple selon les normes royales. Leur ménage ne compte que six employés et, pendant leur enfance, Dagmar et ses frères et sœurs sont libres de se promener dans les rues de Copenhague, aller au marché ou visiter des cafés. Les parents veillent à donner aux enfants une éducation bourgeoise mettant l'accent sur les devoirs royaux. Les enfants ne participent que très rarement aux cérémonies et doivent alors immédiatement retirer leurs beaux vêtements pour ne pas risquer de les salir. Plus tard, tous les enfants se sont fait connaître pour leur capacité à interagir avec les gens, leur sens du devoir et leur capacité à la représentation.

Dagmar est proche de sa sœur aînée, Alexandra, et les deux filles entretiennent un lien fort l'une avec l'autre tout au long de leur vie. Les deux princesses partagent une chambre et sont élevées ensemble. Les sœurs reçoivent à peu près la même éducation, avec des éléments jugés appropriés pour les filles de l'aristocratie : elles apprennent à tenir un ménage par leur mère et à danser, à jouer de la musique, à peindre et à dessiner, et à parler français, anglais et allemand par des tuteurs. Cependant, leur père insiste également pour qu'elles apprennent la gymnastique et le sport, ce qui est plus inhabituel pour les filles de l'époque. De plus, Dagmar et Alexandra reçoivent des cours de natation par la pionnière suédoise de la natation pour femmes, Nancy Edberg (en) ; Dagmar accueillera plus tard Edberg en Russie, où elle est venue grâce à une bourse royale pour donner des cours de natation pour femmes. Dagmar est décrite comme vive et intelligente, douce mais moins belle qu'Alexandra, et meilleure en peinture et en dessin que ses sœurs, qui, en revanche, sont plus douées en musique. La princesse Marie-Adélaïde de Cambridge écrit que Dagmar est « douce et jolie » et commente favorablement ses « splendides yeux sombres ».

L'année 1863 est riche en événements marquants pour la princesse et sa famille, qui commence maintenant à se faire un nom dans l'Europe des rois. Le , sa sœur la princesse Alexandra épouse le prince de Galles. Le , son frère le prince Guillaume est élu roi des Hellènes et monte sur le trône grec en prenant le nom de Georges Ier. Et le , le roi Frédéric VII meurt et le père de Dagmar reçoit la couronne en prenant le nom de Christian IX.

Fiançailles et mariage (1864-1866)

Premières fiançailles

Dagmar, depuis 1863 fille du roi danois, sœur du roi grec et belle-sœur du prince de Galles, est maintenant l'une des princesses les plus convoitées d'Europe et le sujet d'intérêt des maisons princières européennes. Elle est ainsi considérée par la reine Victoria pour son deuxième fils, le prince Alfred. La souveraine écrit : « Dagmar est plus intelligente que sa sœur aînée, Alexandra, et c'est une fille très gentill. ». Une proposition de mariage du prince héritier Humbert d'Italie est aussi rejetée, Dagmar le trouve peu attrayant. Sa mère est également réticente à soutenir un tel mariage car elle ambitionne pour sa fille un plus grand statut avec la perspective d'un mariage avec la famille impériale russe. Le soutien croissant à l'idéologie slavophile de l'Empire russe conduit l'empereur Alexandre II à rechercher une épouse pour l'héritier du trône, le tsarévitch Nicolas Alexandrovitch, dans d'autres pays que les petites principautés protestantes allemandes où les membres de la maison Romanov avaient traditionnellement trouvé leurs conjoints. La princesse Dagmar est l'une des candidates, et dès 1860 l'empereur fait ses premières enquêtes à la cour danoise. Il existe aussi déjà des liens familiaux entre les deux familles, puisque l'oncle de Dagmar a été marié à la sœur de l'empereur.

En 1864, l'impératrice russe Maria Alexandrovna annonce que son fils se rendra au Danemark. Le grand-duc Nicolas arrive pendant l'été au château de Fredensborg où séjourne la famille royale danoise. Nicolas, appelé Nixa au sein de la famille, n'a jamais rencontré Dagmar, mais collectionne depuis plusieurs années des photographies d'elle, et les deux familles désirent toutes deux ce mariage. Lors de leur rencontre, Dagmar et Nicolas montrent une sympathie mutuelle l'un pour l'autre, et le grand-duc écrit à sa mère : « Je suis venu ici comme dans une fièvre (...) Je ne peux pas vous décrire ce qui m'a pris lorsque nous nous sommes approchés de Fredenborg et que j'ai enfin vu le doux visage de Dagmar. Comment puis-je le décrire ? Elle est si belle, directe, intelligente, expérimentée et pourtant timide en même temps. Elle est encore plus belle en réalité que sur les photos que nous avons vues jusqu'à présent. Ses yeux parlent pour elle : ils sont si gentils, intelligents, animés. »[réf. nécessaire].

Après être retourné en Russie pour obtenir la permission de son père, Nicolas demande Dagmar en mariage le dans les jardins du château de Bernstorff et obtient un oui. Les fiançailles sont annoncées lors d'un banquet au plus tard dans la journée . En cadeau de fiançailles, sa future belle-mère l'impératrice Maria Alexandrovna lui offre un collier de perles à six rangs, et Nicolas lui offre un bracelet de diamants. Au total, les cadeaux offerts à Dagmar par sa future belle-famille coûtent près de 1,5 million de roubles. Après les fiançailles, le grand-duc Nicolas continue son voyage vers l'Europe du Sud, tandis que la princesse Dagmar commence des cours de langue russe et d'instruction dans la théologie et pratiques de la foi orthodoxe. Pas encore confirmée, sa future conversion religieuse, nécessaire pour qu'elle puisse épouser l'héritier du trône russe, est facilitée.

Les fiançailles sont populaires dans les deux pays et assurent en même temps à la famille royale danoise une position encore meilleure dans l'Europe des rois. En fait, les fiançailles se déroulent en même temps que les négociations à Vienne après la seconde guerre des Duchés. Dagmar demande en vain à son futur beau-père, l'empereur russe, d'aider le Danemark contre la Prusse sur le territoire contesté du Schleswig-Holstein. Dans une lettre, elle écrit ainsi à Alexandre II : « Utilisez votre pouvoir pour atténuer les terribles conditions que les Allemands ont brutalement forcé papa à accepter... le triste sort de ma patrie, qui me serre le cœur, m'a inspiré à tourner vers vous. » On pense qu'elle lui écrit avec le consentement de ses parents, mais on ne sait pas si c'est à leur demande. Son appel est en vain, mais à partir de ce moment, elle se fait connaître pour ses opinions anti-prussiennes.

Alors que Nicolas poursuit son voyage vers Florence, les fiancés s'échangent des lettres d'amour quotidiennes pendant des mois. Lorsqu'il tombe malade, Nicolas envoie moins de lettres et Dagmar lui demande d'un ton taquin s'il est tombé amoureux d'une « Italienne aux yeux noirs ». D'une santé fragile, Nicolas tombe en effet gravement malade de la méningite en avril 1865 lors de son voyage, et l'empereur envoie un télégramme à Dagmar : « Nicolas a reçu les derniers sacrements. Priez pour nous et venez si vous le pouvez ». Dagmar lui rend visite avec sa mère et elle est présente avec la famille impériale quand le jeune grand-duc meurt, le , à Nice. Selon la tradition, sur son lit de mort, Nicolas réunit les mains de Dagmar et de son frère Alexandre pour signifier qu'ils ont sa bénédiction pour se marier après sa mort. Dagmar est bouleversée par la mort de Nicolas, et ses parents doivent se battre pour « éloigner la princesse Dagmar du corps et l'emporter ». Elle est tellement accablée de chagrin lorsqu'elle retourne dans son pays natal que sa famille s'inquiète sérieusement pour sa santé. Elle est déjà attachée à la Russie et pense souvent au pays qui aurait dû devenir sa maison. Beaucoup sympathisent avec Dagmar. La princesse Marie-Adélaïde de Cambridge écrit ainsi sur « le chagrin de la pauvre Minny et le fléau qui s'est abattu sur sa jeune vie ». La reine Victoria écrit aussi : « Comme c'est terrible pour la pauvre Dagmar... les pauvres parents et la mariée sont les plus profondément à plaindre ».

Deuxièmes fiançailles et mariage

Nicolas est remplacé comme tsarévitch par son frère d'un an et demi plus jeune, le grand-duc Alexandre Alexandrovitch, et les parents de Dagmar et d'Alexandre supposent que le mariage entre Dagmar et l'héritier du trône russe aura toujours lieu. Dans une lettre amicale à Dagmar, Alexandre II dit qu'il espère qu'elle se considérera toujours comme un membre de la famille impériale. L'impératrice Marie Alexandrovna tente de convaincre la reine Louise d'envoyer immédiatement Dagmar en Russie, mais Louise insiste sur le fait que Dagmar doit d'abord « renforcer ses nerfs ... [et] éviter les influences émotionnelles ». Dagmar, qui pleure sincèrement Nicolas, et Alexandre, qui est amoureux de la dame d'honneur de sa mère Maria Elimovna Mechtcherskaïa et envisage de renoncer à la succession pour l'épouser, sont tous deux réticents. Sous la pression de ses parents, Alexandre décide quand même de se rendre au Danemark pour faire sa demande à Dagmar.

Une fois l'année de deuil terminée et après une longue correspondance entre les deux familles pour reprendre contact, le grand-duc Alexandre arrive au Danemark en juin 1866 accompagné de ses deux frères les grand-ducs Vladimir et Alexis. En regardant des photographies de Nicolas, Alexandre demande à Dagmar si « elle pouvait l'aimer après avoir aimé Nixa, à qui ils étaient tous deux dévoués ». Elle lui répond qu'elle ne peut aimer que lui, parce qu'il a été si proche de son frère. Alexandre écrit : « Nous avons tous deux fondu en larmes... et je lui ai dit que mon cher Nixa nous avait beaucoup aidé dans cette situation et que maintenant, bien sûr, il priait pour notre bonheur ». Alexandre propose le mariage à Dagmar le lors d'un pique-nique au village de Hellebæk situé au bord de l'Øresund et obtient un oui. Les fiançailles sont déclarées lors d'un banquet au château de Fredensborg plus tard dans la journée . Dagmar et Alexandre acceptent rapidement la perspective de se marier et sont vite décrits comme véritablement enthousiastes.

Avant le départ de Dagmar pour la Russie, de nombreuses festivités ont lieu à Copenhague. Le , Dagmar quitte Copenhague à bord du yacht royal danois Slesvig, accompagnée de son frère, le prince héritier Frédéric. Hans Christian Andersen, qui a parfois été invité à raconter des histoires à Dagmar et à ses frères et sœurs lorsqu'ils étaient enfants, fait partie de la foule qui se presse sur le quai pour l'accompagner au départ. L'écrivain raconte dans son journal : « Hier, sur le quai, en passant devant moi, elle s'est arrêtée et m'a pris par la main. J'avais les yeux pleins de larmes. Quelle pauvre enfant ! Oh Seigneur, sois bon et miséricordieux envers elle ! On dit qu'il y a une cour brillante à Saint-Pétersbourg et que la famille du tsar est gentille ; pourtant, elle se dirige vers un pays inconnu, où les gens sont différents et la religion est différente et où elle n'aura aucune de ses anciennes connaissances à ses côtés ».

Dagmar est chaleureusement accueillie à Cronstadt par le frère de l'empereur, le grand-duc Constantin Nikolaïevitch de Russie, et est escortée à Saint-Pétersbourg, où elle est accueillie par sa future belle-mère et sa belle-sœur Maria Alexandrovna le 24 septembre. Le temps en cette journée de septembre est presque estival, comme le note le poète Fiodor Ivanovitch Tiouttchev dans le poème de bienvenue dédié à l'arrivée de la princesse Le ciel est bleu clair. Le 29, elle fait son entrée officielle avec l'impératrice dans la capitale russe, vêtue d'un costume national russe bleu et or et voyage jusqu'au palais d'Hiver où elle est présentée au public depuis le balcon. Catherine Radziwill décrit la scène : « Rarement une princesse étrangère a été accueillie avec un tel enthousiasme… dès le moment où elle a posé le pied sur le sol russe, elle a réussi à conquérir tous les cœurs. Son sourire, sa manière délicieuse de s'incliner devant la foule a immédiatement jeté les bases de sa popularité ». Dans les semaines suivantes, Dagmar est initiée à l'étiquette de la cour russe. Elle se convertit à l'orthodoxie le 24 octobre 1866 et devient le lendemain la grande-duchesse Maria Feodorovna de Russie. Cependant, à la cour de Russie, où le français est la langue la plus utilisée, on l'appelle souvent Marie.

La somptueuse cérémonie de mariage se déroule le 28 octobre 1866 à la grande église du palais d'Hiver. Des contraintes financières empêchent ses parents d'assister au mariage et son frère le prince héritier Frédéric est envoyé à leur place. Son beau-frère, le prince de Galles, se rend également à Saint-Pétersbourg pour la cérémonie ; une grossesse empêche la princesse de Galles d'y assister. Après la nuit de noces, Alexandre écrit dans son journal : « J'ai enlevé mes pantoufles et ma tenue brodée d'argent et j'ai senti le corps de ma bien-aimée à côté du mien... Ce que je ressentais alors, je ne souhaite pas le décrire ici. Après nous parlé longtemps. ».

Tsarevna de Russie (1866-1881)

Après le mariage, Marie et Alexandre s'installent dans la résidence habituelle de l'héritier du trône russe à Saint-Pétersbourg, le palais Anitchkov, situé sur la perspective Nevski. Ils y vivent pendant les quinze années suivantes, interrompues par des séjours de vacances au palais de Livadia, leur résidence d'été située dans la péninsule de Crimée au bord de la mer Noire. Malgré le fait que leur relation ait commencé dans des circonstances aussi étranges, Marie et Alexandre ont un mariage exceptionnellement heureux et pendant près de trente ans, les époux conservent un dévouement sincère l'un envers l'autre. Elle est largement reconnue comme « la seule personne sur la face de la terre en qui l'autocrate de toutes les Russies accorde une réelle confiance. En sa douce épouse, il a une confiance illimitée ». Malgré ses sentiments anti-russes, la reine Victoria écrit favorablement sur le mariage de Marie et Alexandre. Elle écrit que « Marie semble assez heureuse et satisfaite de son aimable mari, qui semble beaucoup plus attentif et gentil avec elle qu'on aurait pu le penser... Je pense qu'ils sont très heureux et attachés l'un à l'autre ; c'est un très bon mari ».

Le 18 mai 1868, Marie donne naissance à leur fils aîné, Nicolas, au palais Alexandre. Le jeune garçon est nommé en mémoire du défunt tsarévitch Nicolas. Dans son journal, le tsarévitch Alexandre raconte l'événement capital de la naissance de son premier enfant :

« Vers 12h30, ma femme est venue dans la chambre et s'est allongée sur un canapé où tout était préparé. Les douleurs devenaient de plus en plus fortes et Minny souffrait beaucoup. Papa m'a aidé à soutenir ma femme chérie tout le temps. Finalement, à 14h30, la dernière minute est arrivée et soudain toutes ses souffrances ont cessé. Dieu nous a envoyé un fils que nous avons nommé Nicolas. Quelle joie ce fut ! C'est impossible à imaginer. Je me suis précipité pour embrasser ma femme chérie, et elle est immédiatement devenue joyeuse et terriblement heureuse. J'ai pleuré comme un enfant mais tout à coup mon cœur est devenu léger et joyeux ».

Toute la famille impériale est présente à la naissance du premier enfant d'Alexandre et de Marie. Dans une lettre à sa mère, la tsarevna écrit :

« Cela m'a énormément dérangé ! L'Empereur me tenait d'une main, mon Sacha de l'autre, tandis que de temps en temps l'Impératrice m'embrassait ».

Son fils suivant, Alexandre, né en 1869, meurt d'une méningite l'année suivante. Elle donne naissance à quatre autres enfants atteignant l'âge adulte : George en 1871, Xenia en 1875, Michel en 1878 et Olga en 1882. Elle adore et est très possessive envers ses fils, mais elle entretient une relation plus distante avec ses filles. Son enfant préféré est George, alors qu'Olga et Michel sont plus proches de leur père. Elle est indulgente envers George et elle ne peut jamais supporter de le punir pour ses farces. Sa fille Olga se souvient que « mère avait un grand faible pour lui ».

Sa belle-mère, l'impératrice Maria Alexandrovna, souffrant d'une santé fragile et passant de longues périodes à l'étranger pour des raisons de santé, Marie doit souvent assumer le rôle de première dame de la cour dès le début de sa vie en Russie. Elle n'a pas d'abord les meilleures conditions pour devenir populaire en Russie, car la plupart des Russes n'apprécient le fait pas qu'elle ait épousé Alexandre après avoir d'abord été fiancée à son frère. Cependant, elle surmonte rapidement cet obstacle et devient très aimée du public russe, une popularité qu’elle n’a jamais vraiment perdue. En 1876, elle et son mari visitent Helsinki et sont accueillis par des acclamations, dont la plupart sont « adressées à l'épouse de l'héritier présomptif ». Très tôt, elle se donne pour priorité d’apprendre la langue russe et d’essayer de comprendre le peuple russe. En quelques années, elle maîtrise si bien la langue que son mari lui écrit en russe. Elle déclare à un diplomate américain que « la langue russe est pleine de puissance et de beauté, elle égale l'italien en musique, l'anglais en puissance et en abondance, le latin en termes de compacité d'expression et pour la création de mots nouveaux est égale au grec ». La baronne Editha von Rahden écrit que « la Tsarevna forme une sympathie réelle et chaleureuse pour ce pays qui la reçoit avec tant d'enthousiasme ».

Jolie et populaire, Marie intervient rarement dans la politique, préférant vouer son temps et son énergie à sa famille, à des œuvres de charité et à la vie mondaine et culturelle. Ainsi, lors d'une épidémie de choléra à la fin des années 1870, elle rend visite aux malades dans les hôpitaux[réf. nécessaire]. La seule exception à cette neutralité est sa haine de la Prusse du fait de l'annexion en 1866 des duchés de Schleswig et de Holstein, propriétés personnelles des rois de Danemark, dont la famille royale danoise conservera une profonde prussophobie. Le prince Alexandre Gortchakov déclare à propos de cette politique que « nous sommes convaincus que l'Allemagne n'oubliera pas qu'en Russie comme en Angleterre, une princesse danoise est au pied du trône ». Elle est également témoin des manifestations étudiantes de Kiev et de Saint-Pétersbourg dans les années 1860, et lorsque la police frappe les étudiants, ceux-ci acclament Marie Feodorovna, ce à quoi elle répond : « Ils étaient assez loyaux, ils m'ont acclamé. Pourquoi permettez-vous au police pour les traiter si brutalement ? ».

Marie arrange le mariage de son frère Georges Ier de Grèce avec la cousine de son époux Olga Constantinovna de Russie. Lorsque George visite Saint-Pétersbourg en 1867, elle s'arrange pour que George passe du temps avec Olga. Elle parvient à convaincre les parents d'Olga de la valeur de son frère. Dans une lettre, son père la loue pour l'habileté avec laquelle elle a organisé le mariage : « Où donc as-tu, petite canaille, appris à aussi bien intriguer, depuis que tu as persuadé oncle et ta tante, qui étaient auparavant résolument contre une union de ce genre ».

En 1873, Marie, Alexandre et leurs deux fils aînés entreprennent un voyage au Royaume-Uni. Le couple impérial et leurs enfants sont reçus à Marlborough House par le prince et la princesse de Galles. Les deux sœurs ravissent la société londonienne en s'habillant de la même manière lors de leurs apparitions en public. L'année suivante, Marie et Alexandre accueillent le prince et la princesse de Galles à Saint-Pétersbourg pour le mariage du frère cadet du prince, Alfred, avec la grande-duchesse Maria Alexandrovna, sœur du tsarévitch.

En 1874, le journaliste américain Thomas W. Knox la rencontre au mariage du grand-duc Vladimir Alexandrovitch et compare favorablement sa beauté à celle de la mariée, Marie de Mecklembourg-Schwerin. Il écrit que Marie est « moins encline à l'embonpoint que la mariée, elle ne montre pas une telle rondeur d'épaule, son cou se dresse comme un cygne et met en valeur sa tête finement formée, avec ses cheveux bouclés et ses traits grecs. ». Il commente également favorablement « ses yeux vifs, clairs et brillants ». De plus, il écrit : « Pas étonnant que l'empereur l'aime bien, et pas étonnant que les Russes l'apprécient. Je l'aime bien, et je ne suis ni empereur ni russe, et je n'ai jamais échangé plus de mille mots avec elle de toute ma vie. » .

La relation de Marie avec son beau-père se détériore parce qu'elle n'accepte pas son second mariage avec Ekaterina Mikhaïlovna Dolgoroukova. Elle refuse de permettre à ses enfants de rendre visite à la seconde épouse de leur grand-père et à leurs enfants légitimés, ce qui provoque la colère d'Alexandre. Elle confie à Sophie Tolstoï qu'« il y a eu des scènes graves entre moi et le souverain, provoquées par mon refus de lui laisser mes enfants ». Lors d'une réception au palais d'Hiver en février 1881, elle refuse d'embrasser Ekatarina et lui donne seulement sa main. Alexandre II est furieux et réprimande sa belle-fille : « Sacha est un bon fils, mais toi, tu n'as pas de cœur ».

Impératrice de Russie (1881-1894)

Le , des terroristes de Narodnaïa Volia assassinent l'empereur Alexandre II en revenant au palais d'Hiver après un défilé militaire. L'empereur est mortellement blessé par la deuxième des deux bombes, et dans son journal, Marie décrit comment l'empereur blessé, toujours vivant, est emmené au palais : « Ses jambes ont été terriblement écrasées et déchirées jusqu'au genou ; une masse saignante, avec la moitié de sa botte sur le pied droit, et il ne reste que la plante du pied sur le gauche. » Alexandre II meurt d'hémorragie quelques heures plus tard. Après la mort de son beau-père, elle s'inquiète pour la sécurité de son mari. Dans son journal, elle écrit : « Nos moments les plus heureux et les plus sereins sont désormais terminés. Ma paix et mon calme ont disparu, car désormais je ne pourrai plus que m'inquiéter pour Sacha ». Sa sœur préférée, la princesse de Galles, et son beau-frère, le prince de Galles, restent en Russie plusieurs semaines après les funérailles.

Son mari accède donc au trône sous le nom de Alexandre III et Marie devient impératrice consort. Deux ans plus tard, le , le sacre du nouveau couple impérial est célébré dans la cathédrale de la Dormition, lieu traditionnel de sacre des monarques russes situé dans le Kremlin de Moscou. Un complot ayant été découvert au préalable, le sacre a lieu sous de strictes mesures de sécurité. Néanmoins, plus de huit mille invités assistent à la splendide cérémonie.

Dès son accession au trône impérial, Alexandre III éloigne sa famille de Saint-Pétersbourg, devenue dangereuse pour la sécurité de la famille impériale. Il s'installe avec son épouse et ses enfants au palais de Gatchina au sud-ouest de Saint-Pétersbourg. Ce château, construit par le tsar Paul Ier, est vaste, flanqué de tours et ceint de remparts et de hauts murs. Marie et Alexandre III y vivent dans une aile du château en sécurité mais coupés du monde pendant treize ans, et c'est ici que leurs cinq enfants survivants grandissent. Seulement sous bonne garde, Alexandre III et Marie font des séjours périodiques à la capitale pour participer à des fonctions officielles.

Sous le règne d'Alexandre III, les opposants à la monarchie entrent rapidement en clandestinité. Un groupe d'étudiants projette ainsi d'assassiner Alexandre III à la cathédrale Pierre-et-Paul à l'occasion du sixième anniversaire de la mort de son père. Les conspirateurs ont bourré de dynamite des livres évidés qu'ils comptent lancer sur le tsar à son arrivée à la cathédrale. Cependant, l’Okhrana découvre le complot avant qu’il puisse être réalisé. Cinq étudiants sont donc pendus en 1887 ; parmi eux se trouve Alexandre Oulianov, le frère aîné de Lénine. La plus grande menace pour la vie du tsar et de sa famille ne vient cependant pas des terroristes, mais de l'accident de train de Borki à l'automne 1888. Marie et sa famille sont en train de déjeuner dans le wagon-restaurant lorsque le train déraille, provoquant l'effondrement du toit.

Marie est une impératrice universellement aimée. Cécilie de Mecklembourg-Schwerin écrit que « l'allure de Marie, sa personnalité distinguée et énergique, et l'intelligence qui brillait sur son visage, faisaient d'elle la figure parfaite d'une reine. Elle était extraordinairement aimée en Russie et tout le monde avait confiance en elle. Elle était une vraie mère pour son peuple ». Maria von Bock, la fille de Piotr Stolypine, écrit : « gentille, aimable, simple dans son discours, Marie Fedorovna était une impératrice de la tête aux pieds, combinant une majesté innée avec une telle bonté qu'elle était idolâtrée par tous ceux qui la connaissaient ». Meriel Buchanan écrit qu'elle possède un « grand charme et des manières gracieuses et délicieuses ». Andrew Dickson White, ambassadeur américain en Russie, déclare qu'elle est « gracieuse, avec un visage et des manières des plus aimables » et qu'elle est « à tous égards cordiale et gentille ». Nadine Wonar-Larsky, sa dame d'honneur, note que « son sourire égayait tout le monde et ses manières gracieuses suggéraient toujours une touche de sentiment personnel qui allait droit au cœur de ses sujets. Elle possédait également ce don royal inestimable de ne jamais oublier un visage ou un nom ».

Marie est active dans le travail philanthropique et son mari la surnomme « l'ange gardien de la Russie ». En tant qu'impératrice, elle assume le patronage des institutions que sa belle-mère dirigeait, regroupant quatre-cent cinquante établissements caritatifs. En 1882, elle fonde de nombreux établissements appelés écoles Marie, afin de donner aux jeunes filles une éducation élémentaire. Elle est aussi la patronne de la Société russe de la Croix-Rouge[réf. nécessaire].

La tsarine est également à la tête de la vie mondaine. Elle adore danser dans les bals de la haute société et devient une hôtesse populaire des bals impériaux de Gatchina. Alexandre III aime se joindre aux musiciens lors de ces bals, même s'il finit par les renvoyer un à un, Marie comprenant alors que la fête est finie. Sa fille Olga commente : « La vie de cour devait se dérouler avec splendeur, et là ma mère a joué son rôle sans un seul faux pas ». Une contemporaine remarque son succès : « De la longue galerie des tsarines qui ont siégé au Kremlin ou arpenté le palais d'Hiver, Marie Feodorovna était peut-être la plus brillante ». Marie est aussi une icône de la mode. John Logan, un visiteur en Russie, la décrit comme « la femme la mieux habillée d'Europe ». Il affirme que l'impératrice Élisabeth de Wittelsbach « la surpassait en beauté » mais que « personne ne la dépassait en style ». Charles Frederick Worth admire beaucoup son style. Il déclare : « Amenez-moi n'importe quelle femme en Europe, reine, artiste ou bourgeoise, qui puisse m'inspirer comme Sa Majesté, et je lui ferai des confections aussi longtemps que je vivrai et ne lui facturerai rien ».

En tant que tsarevna, puis tsarine, Marie Feodorovna entretient une sorte de rivalité sociale avec la populaire grande-duchesse Maria Pavlovna, épouse de son beau-frère, le grand-duc Vladimir Alexandrovitch. Cette rivalité fait écho à celle de leurs maris et contribue à exacerber les divisions au sein de la famille. Alors qu'elle se garde bien de critiquer publiquement le grand-duc et la duchesse, Marie Feodorovna fait référence à Marie Pavlovna avec l'épithète caustique d'« impératrice Vladimir ». Marie entretient toutefois de bonnes relations avec la majorité de sa belle-famille et est souvent sollicitée pour servir de médiatrice entre eux et le tsar. Selon sa fille Olga : « Elle a fait preuve d'une grande délicatesse avec sa belle-famille, ce qui n'était pas une tâche facile ».

Presque chaque été, Marie, Alexandre et leurs enfants effectuent un voyage au Danemark, où ses parents organisent des réunions de famille. Le frère de Marie, le roi de Grèce, vient d'Athènes avec son épouse et leurs enfants, et la princesse de Galles, souvent sans son mari, vient du Royaume-Uni avec certains de ses enfants. Contrairement à la sécurité stricte observée en Russie, le tsar, la tsarine et leurs enfants apprécient la liberté relative dont ils peuvent jouir à Bernstorff et à Fredensborg. Les réunions familiales annuelles des monarques au Danemark sont considérées comme suspectes en Europe, où beaucoup pensent qu'il s'y tient des discutions politiques secrètes. Otto von Bismarck surnomme Fredensborg « la galerie des chuchotements de l'Europe », et accuse la reine Louise de comploter contre lui avec ses enfants.

Lorsque Alexandra, la sœur aînée de Marie, visite Gatchina en juillet 1894, elle est surprise de voir à quel point son beau-frère Alexandre III est devenu faible. À l'époque, Marie sait depuis longtemps qu'il est malade et qu'il ne lui reste que peu de temps à vivre. Elle se tourne désormais vers son fils aîné, le futur Nicolas II, car c'est de lui que dépendent désormais à la fois son avenir personnel et celui de la dynastie. Nicolas a depuis longtemps le désir d'épouser la princesse Alix de Hesse-Darmstadt, petite-fille préférée de la reine Victoria. Malgré le fait qu'elle est leur filleule, ni Alexandre III ni Marie n'approuvent le mariage. Le couple impérial trouve en effet Alix timide et quelque peu particulière. Ils craignent également que la jeune princesse ne possède pas le caractère requis pour être impératrice de Russie. Ils ont connu Alix lorsqu'elle était enfant et ont eu l'impression qu'elle était hystérique et déséquilibrée, ce qui pourrait être dû à la perte de sa mère et de sa jeune sœur alors qu'elle n'avait que six ans. Nicolas résume la situation ainsi : « Je souhaite aller dans une direction, et il est clair que maman souhaite que j'aille vers une autre – mon rêve est d'épouser un jour Alix ». Ce n'est que lorsque la santé d'Alexandre III commence à se détériorer qu'ils autorisent à contrecœur Nicolas à faire sa demande en mariage.

Impératrice douairière (1894-1917)

Le , après un règne de treize années, Alexandre III meurt d'une néphrite à l'âge de quarante-huit ans seulement, à sa résidence d'été de Livadia, en Crimée. Dans son journal, Marie écrit : « J'ai le cœur brisé et je suis découragée, mais quand j'ai vu le sourire heureux et la paix sur son visage, cela m'a donné de la force. ». Deux jours plus tard, le prince et la princesse de Galles arrivent à Livadia. Alors que le prince de Galles s'implique dans les préparatifs des funérailles, la princesse de Galles passe son temps à réconforter Marie, notamment en priant avec elle et en dormant à son chevet. L'anniversaire de Marie Feodorovna arrive une semaine après les funérailles, et le deuil de cour pouvant être quelque peu détendu ce jour-là, Nicolas en profite pour épouser Alix de Hesse-Darmstadt, qui prend le nom d'Alexandra Feodorovna.

En tant qu'impératrice douairière, Marie est beaucoup plus populaire que Nicolas ou Alexandra. Lors du couronnement de son fils en mai 1896, elle, Nicolas et Alexandra arrivent dans des carrosses séparées. Elle est accueillie par des applaudissements « presque assourdissants ». L'écrivaine Kate Kool note qu'elle « a provoqué plus d'acclamations de la part du peuple que son fils. Les gens ont eu treize ans pour connaître cette femme et ils ont appris à l'aimer beaucoup ». Le journaliste américain Richard Harding Davis s'étonne qu'elle « ait été accueillie plus bruyamment que l'empereur ou la tsarine ». Une fois la mort d'Alexandre III passée, Marie voit à nouveau l'avenir sous un meilleur jour. "Tout ira bien", déclare-t-elle. Elle continue à vivre au palais Anitchkov et au palais de Gatchina.

Durant les premières années du règne de son fils, Marie tient le rôle de conseillère politique du tsar. Incertain de ses propres capacités et conscient des relations et des connaissances de sa mère, le tsar Nicolas II dit souvent aux ministres qu'il lui demanderait conseil avant de prendre une décision, et les ministres le suggèrent parfois eux-mêmes. C'est sur ses conseils que Nicolas aurait initialement gardé les ministres de son père. Marie elle-même estime que son fils est d'un caractère faible et qu'il vaut mieux qu'il soit influencé par elle plutôt que par quelqu'un de pire. Sa fille Olga souligne son influence : « Elle n'avait jamais eu avant le moindre intérêt pour le gouvernement… maintenant elle sentait que c'était son devoir. Sa personnalité était magnétique et son enthousiasme pour l'activité était incroyable. Elle avait le doigt sur chaque impulsion de l'empire. Elle faisait travailler ses secrétaires jusqu'à l'épuisement, mais elle ne se ménageait pas elle-même. Même lorsqu'elle s'ennuyait en comité, elle ne semblait jamais s'ennuyer. Son attitude et, surtout, son tact ont conquis tout le monde ». Après la mort de son mari, Marie devient convaincue que la Russie a besoin de réformes pour éviter une révolution. Le courtisan Paul Benckendorff rapporte une scène où Marie demande à son fils de ne pas nommer le conservateur Victor von Wahl au poste de ministre de l'Intérieur : « l'impératrice douairière s'est presque jetée à genoux du tsar en le suppliant de ne pas procéder à cette nomination et de choisir quelqu'un qui puisse faire des concessions. Elle a dit que si Nicolas n'était pas d'accord, elle "partirait au Danemark, et puis sans moi ici, qu'ils te tournent la tête" ». Nicolas nomme effectivement son candidat préféré, le réformateur libéral Piotr Sviatopolk-Mirski, à qui elle conseille d'accepter le poste en disant : « Vous devez réaliser réaliser le souhait de mon fils ; si vous le faites, je vous embrasserai ». Cependant, après la naissance de son fils la même année, Nicolas II remplace sa mère comme confidente et conseillère politique par son épouse, l'impératrice Alexandra. L'impératrice Marie Feodorovna est également une amie connue de la Finlande. Lors de la russification de la Finlande, elle tente de faire en sorte que son fils mette fin à la restriction de l'autonomie du grand-duché et de nommer l'impopulaire gouverneur général Nikolaï Bobrikov à un autre poste en Russie. Au cours de la deuxième période de russification, au début de la Première Guerre mondiale, l'impératrice douairière, voyageant par son train spécial à travers la Finlande jusqu'à Saint-Pétersbourg, exprime sa désapprobation continue à l'égard de la russification de la Finlande en faisant jouer par l'orchestre d'un comité d'accueil la Björneborgarnas marsch et l'hymne national finlandais Maamme, qui à l'époque sont explicitement interdits par Franz Albert Seyn, le gouverneur général de Finlande.

En 1899, le deuxième fils de Marie, Georges Alexandrovitch, meurt de tuberculose dans le Caucase. Pendant les funérailles, elle garde son sang-froid, mais à la fin du service, elle court hors de l'église en tenant le haut-de-forme de son fils qui se trouvait au sommet du cercueil et s'effondre dans sa voiture en sanglotant. En 1901, Marie arrange le mariage désastreux d'Olga Alexandrovna avec Pierre Alexandrovitch d'Oldenbourg. Nicolas II refuse pendant des années d'accorder le divorce à sa malheureuse sœur, avant de céder en 1916, en pleine guerre. Lorsqu'Olga tente de contracter un mariage morganatique avec Nikolaï Koulikovsky, Marie Feodorovna et le tsar tentent de l'en dissuader, sans toutefois protester avec trop de véhémence. En effet, Marie Feodorovna est l'une des rares personnes à assister au mariage en novembre 1916. En 1912, Marie est confrontée à des problèmes avec son plus jeune fils, Michel Alexandrovitch, lorsqu'il épouse secrètement sa maîtresse, provoquant l'indignation de Marie Feodorovna et de Nicolas II.

Au tournant du XXe siècle, Marie passe de plus en plus de temps à l’étranger. En 1906, à la suite du décès de leur père, elle et sa sœur Alexandra, devenue reine consort du Royaume-Uni en 1901, achètent la villa de Hvidøre. L'année suivante, un changement de circonstances politiques permet à Marie Feodorovna d'effectuer sa première visite en Angleterre depuis 1873. Après une visite au début de 1908, elle est présente lors de la visite de son beau-frère et de sa sœur en Russie cet été-là. Un peu moins de deux ans plus tard, Marie Feodorovna se rend à nouveau en Angleterre, cette fois pour les funérailles de son beau-frère en mai 1910. Au cours de ce séjour de près de trois mois, elle tente, sans succès, d'amener sa sœur, désormais reine douairière, à revendiquer la préséance sur sa belle-fille, la reine Mary.

L'époux de la petite-fille de Marie Feodorovna, le prince Félix Youssoupov, souligne qu'elle a une grande influence dans la famille Romanov. Serge Witte loue son tact et ses talents de diplomate. Néanmoins, malgré son tact, elle ne s'entend pas bien avec sa belle-fille, la tsarine Alexandra, la tenant pour responsable de nombreux malheurs qui assaillent son fils Nicolas et l'empire russe en général. Elle est consternée par l'incapacité d'Alexandra à gagner les faveurs du public et par le fait qu'elle n'ait donné naissance à un héritier que près de dix ans après son mariage, après avoir eu quatre filles. Le fait que la coutume de la cour russe dicte qu'une impératrice douairière a la préséance sur une impératrice consort, combiné à la possessivité que Marie a envers ses fils et à sa jalousie envers l'impératrice Alexandra ne fait qu'exacerber les tensions entre la belle-mère et la belle-fille. Sophie Buxhoeveden commente ce conflit : « Sans vraiment s'affronter, elles semblaient fondamentalement incapables de se comprendre », et sa fille Olga explique : « elles avaient essayé de se comprendre et n'avaient pas réussi. Elles étaient complètement différentes dans leur caractère, leurs habitudes et leurs perspectives ». Marie est en effet sociable avec une capacité à s'attirer les bonnes grâces des gens, tandis qu'Alexandra, bien qu'intelligente et belle, est très timide et se coupe du peuple russe.

Marie Feodorovna n'aime pas Raspoutine qu'elle considère comme un charlatan dangereux et se désespère de l'obsession d'Alexandra pour les « fanatiques religieux, fous et sales ». Elle craint que les activités de Raspoutine ne nuisent au prestige de la famille impériale et tente de convaincre Nicolas et Alexandra de le renvoyer. Nicolas reste silencieux et Alexandra refuse. Marie reconnaît que l'impératrice est la véritable régente et qu'elle n'a pas les capacités pour un tel poste : « Ma pauvre belle-fille ne s'aperçoit pas qu'elle ruine la dynastie et elle-même. Elle croit sincèrement à la sainteté d'un aventurier, et nous sommes impuissants à conjurer le malheur qui ne manquera pas de venir ». Lorsque le tsar renvoie en le ministre Vladimir Nikolaïevitch Kokovtsov sur les conseils d'Alexandra, Marie fait de nouveau des reproches à son fils, qui répond de telle manière qu'elle devient encore plus convaincue qu'Alexandra est la véritable dirigeante de la Russie, et elle fait appel à Kokovtsov en lui disant : « Ma belle-fille ne m'aime pas ; elle pense que je suis jaloux de son pouvoir. Elle ne s'aperçoit pas que ma seule aspiration est de voir mon fils heureux. Pourtant je vois que nous approchons d'une sorte de catastrophe et le Tsar n'écoute que les flatteurs… Pourquoi ne dites-vous pas au Tsar tout ce que vous pensez et savez, s'il n'est pas déjà trop tard ? ».

Première Guerre mondiale

En mai 1914, Marie Feodorovna se rend en Angleterre pour visiter sa sœur. En voyage à Londres durant le mois de , elle se voit forcée de rentrer chez elle en Russie. À Berlin, les autorités allemandes empêchent son train de continuer vers la frontière russe. Au lieu de cela, elle doit passer par le Danemark. À son retour en août, elle s'installe au palais Elaguine, plus proche de Saint-Pétersbourg que Gatchina. Pendant la guerre, elle est présidente de la Croix-Rouge russe. Comme elle l'a fait une décennie plus tôt lors de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, elle finance également un train sanitaire.

Pendant la guerre, l'influence de l'impératrice Alexandra sur les affaires de l'État suscite de grandes inquiétudes au sein de la maison impériale, tout comme l'influence que Grigori Raspoutine est supposé avoir sur elle, car elle est considérée comme provoquant le public et mettant en danger la sécurité des citoyens, le trône et la survie de la monarchie. Au nom de la famille impériale, la sœur de l'impératrice, la grande-duchesse Élisabeth Feodorovna, et sa cousine, la grande-duchesse Victoria Feodorovna, sont choisies pour servir de médiatrices et demander à l'impératrice Alexandra de bannir Raspoutine de la cour pour la protéger ainsi que la réputation du trône, mais sans succès. Parallèlement, plusieurs grands-ducs tentent d'intervenir auprès du tsar, mais sans plus de réussite.

Il existe des documents qui soutiennent le fait que dans cette situation critique, Marie Feodorovna aurait été impliquée dans un projet de coup d'État pour destituer son fils afin de sauver la monarchie. Le plan aurait été que Marie lance un dernier ultimatum au tsar pour qu'il bannisse Raspoutine, à moins qu'il ne souhaite qu'elle quitte la capitale, ce qui serait le signal du déclenchement du coup d'État. La manière exacte dont elle aurait envisagé de remplacer son fils n'est pas confirmée, mais deux versions existent : d'abord, que le grand-duc Paul Alexandrovitch de Russie prenne le pouvoir au nom de Marie, et qu'elle devienne ensuite elle-même impératrice de Russie ; l'autre version affirme que le grand-duc Paul Alexandrovitch remplace le tsar par le fils de celui-ci, Alexis Nikolaïevitch, et que Marie et Paul Alexandrovitch partagent la régence pendant sa minorité. Marie est invitée à faire appel au tsar après que l'impératrice Alexandra lui ait demandé de révoquer le ministre Alexeï Polivanov. Dans un premier temps, elle refuse, et sa belle-sœur, la grande-duchesse Maria Pavlovna, déclare à l'ambassadeur de France : « Ce n'est pas un manque de courage ou d'envie qui la retient. Il vaut mieux qu'elle ne le fasse pas. Elle est trop franche et impérieuse. Dès qu'elle commence à faire la leçon à son fils, ses sentiments s'emportent ; elle dit parfois exactement le contraire de ce qu'elle devrait ; elle l'agace et l'humilie. Puis il se dresse sur sa dignité et rappelle à sa mère qu'il est l'empereur. Ils se quittent en colère ». Finalement, elle est cependant convaincue d'agir. L'impératrice Alexandra aurait été informée du projet de coup d'État et, lorsque Marie Feodorovna lance son ultimatum au tsar, l'impératrice l'aurait convaincu d'ordonner à sa mère de quitter la capitale. En conséquence, l'impératrice douairière quitte Saint-Pétersbourg la même année pour vivre au palais Mariinsky à Kiev. Elle n'est plus jamais revenue dans la capitale russe. L'impératrice Alexandra commente son départ : « C'est bien mieux que mère reste à Kiev, où le climat est meilleur et où elle peut vivre comme elle le souhaite et entendre moins de ragots ».

À Kiev, Marie s'engage dans le travail caritatif auprès de la Croix-Rouge, et en septembre, le cinquantième anniversaire de son arrivée en Russie est célébré par de grandes festivités, au cours desquelles elle reçoit la visite de son fils Nicolas II, venu sans sa femme. L'impératrice Alexandra écrit au tsar : « Quand vous verrez votre chère mère, vous devrez lui dire assez sèchement combien vous êtes peiné qu'elle écoute les calomnies et ne les arrête pas, car elles font du mal et d'autres seraient ravis, j'en suis sûr, de la monter contre moi... ». Marie demande encore à Nicolas II de renvoyer Raspoutine et d'éloigner Alexandra de toute influence politique, mais peu de temps après, Nicolas et Alexandra rompent tout contact avec la famille impériale.

Lorsque Raspoutine est assassiné, une partie de la famille impériale demande à Marie de retourner dans la capitale et de profiter de l'occasion pour remplacer Alexandra comme conseillère politique du tsar. Marie refuse, mais elle admet qu'Alexandra devrait être soustraite à toute influence sur les affaires de l'État : « Alexandra Feodorovna doit être bannie. Je ne sais pas comment mais il faut le faire. Sinon, elle pourrait devenir complètement folle. Qu'elle entre dans un couvent ou qu'elle disparaisse simplement ».

Exil (1917-1928)

La révolution arrive en Russie en 1917, d’abord avec la révolution de Février, puis avec l’abdication de Nicolas II le 15 mars. Après avoir rencontré son fils déchu à Mogilev, Marie retourne à Kiev, où elle réalise rapidement à quel point la ville a changé et que sa présence n'est plus souhaitée. Sa famille la persuade de se rendre en Crimée en train avec un groupe d'autres membres de la famille Romanov.

Après avoir vécu quelque temps dans l'une des résidences impériales de Crimée, elle reçoit des informations selon lesquelles ses fils, sa belle-fille et ses petits-enfants ont été assassinés. Cependant, elle rejette publiquement l'information, le qualifiant de rumeur. Le lendemain de l'assassinat de la famille du tsar, Marie reçoit un message de Nicolas, qui lui raconte combien la vie est difficile pour sa famille à Ekaterinbourg, elle écrit : « Et personne ne peut les aider ou les libérer – Dieu seul ! Mon Seigneur, sauve mon pauvre et malchanceux Nicky, aide-le dans ses dures épreuves ! ». Dans son journal, elle se réconforte : « Je suis sûre qu'ils ont tous quitté la Russie et maintenant les bolcheviks tentent de cacher la vérité. ». Elle garde fermement cette conviction jusqu'à sa mort, la vérité étant trop douloureuse pour qu’elle l’admette publiquement. Ses lettres à son fils et à sa famille ont depuis presque toutes été perdues ; mais dans une qui subsiste, elle écrit à Nicolas : « Tu sais que mes pensées et mes prières ne te quittent jamais. Je pense à toi jour et nuit et j'ai parfois un tel mal au cœur que je crois que je n'en peux plus. Mais Dieu est miséricordieux. Il nous donnera de la force pour cette terrible épreuve ». Sa fille, Olga Alexandrovna, commente à ce sujet : « Pourtant, je suis sûre qu'au fond de son cœur, ma mère avait fini par accepter la vérité quelques années avant sa mort. ».

Malgré le renversement de la monarchie en 1917, l'impératrice Marie, âgée de 70 ans, commence par refuser de quitter la Russie. Ce n'est qu'en 1919, sur l'insistance de sa sœur Alexandra, reine douairière du Royaume-Uni, qu'elle part à contrecœur. Marie et dix-sept autres membres de la famille impériale quitte la Russie à bord du cuirassé HMS Marlborough envoyé par son neveu George V du Royaume-Uni.

Après un bref séjour dans la base britannique de Malte, ils se rendent en Angleterre à bord du cuirassé britannique HMS Lord Nelson, et elle habite avec sa sœur Alexandra. Bien que la reine Alexandra ait toujours bien traité sa sœur et qu'elles aient passé du temps ensemble à Marlborough House et à Sandringham House, Marie, en tant qu'impératrice douairière déchue, estime qu'elle est désormais « numéro deux », contrairement à sa sœur, une reine douairière populaire, et elle retourne finalement dans son Danemark natal. Après avoir vécu brièvement avec son neveu, le roi Christian X, dans une aile du palais de Amalienborg, elle choisit sa villa de Hvidøre, près de Copenhague, comme nouvelle résidence permanente.

De nombreux émigrés russes à Copenhague continuent à la considérer comme l'impératrice et lui demandent souvent de l'aide. L'Assemblée monarchique panrusse tenue en 1921 lui propose d'occuper le trône de Russie, mais elle refuse avec la réponse évasive « Personne n'a vu Nicky se faire tuer » et il y a donc une chance que son fils soit encore en vie. Elle apporte un soutien financier à Nikolaï Sokolov, qui étudie les circonstances de la mort de la famille du tsar, mais ils ne se sont jamais rencontrés. La grande-duchesse Olga lui envoie en effet un télégramme à Paris annulant un rendez-vous car il aurait été trop difficile pour l'impératrice, diminuée, d'entendre la terrible histoire de son fils et de sa famille.

En novembre 1925, la sœur préférée de Marie, la reine Alexandra, décède. C'est la dernière perte qu'elle pouvait supporter. « Elle était prête à rencontrer son Créateur », écrit son gendre, le grand-duc Alexandre Mikhaïlovitch, à propos de ses dernières années. Le 13 octobre 1928 à Hvidøre, l'impératrice douairière Marie Feodorovna décède à l'âge de quatre-vingt ans, après avoir survécu à quatre de ses six enfants. Après le service religieux dans l'église orthodoxe russe Alexandre Nevski de Copenhague, l'impératrice est inhumée à la cathédrale de Roskilde.

Avant de mourir, l'impératrice de Russie émet le souhait d'être enterrée auprès de son époux Alexandre III.

Inhumation à Saint-Pétersbourg

Son corps, longtemps enterré à la cathédrale de Roskilde, est exhumé en dans l'attente d'être transféré en Russie. Le , les restes de l'ancienne impératrice douairière sont rapatriés en Russie. Les funérailles sont célébrées le à la cathédrale Pierre-et-Paul à Saint-Pétersbourg. Ainsi, quatre-vingt sept ans après son exil en Angleterre puis au Danemark, l'impératrice est inhumée dans le tombeau de la famille impériale, en compagnie de son mari Alexandre III, son fils Nicolas II, sa belle-fille Alexandra et ses trois petites-filles, Olga, Tatiana et Anastasia. Viendront ensuite la rejoindre ses deux derniers petits-enfants, Maria et le tsarévitch Alexis Nikolaïevitch de Russie en 2008.

Ascendance

Mariage et descendance

Le 28 octobre 1866 ( dans le calendrier grégorien), elle épouse à la grande église du palais d'Hiver le tsarévitch Alexandre Alexandrovitch de Russie, avec qui elle a six enfants :

  • Nicolas Alexandrovitch ( - ), qui épouse le Alix de Hesse-Darmstadt (1872-1918) ;
  • Alexandre Alexandrovitch ( - 2 mai 1870) ;
  • Georges Alexandrovitch ( - ), sans alliance ;
  • Xenia Alexandrovna ( - ), qui épouse le son cousin le grand duc Alexandre Mikhaïlovitch de Russie (1866-1933) ;
  • Michel Alexandrovitch ( - ), qui épouse morganatiquement en 1912 Natalia Cheremetievskaïa (1880-1952) ;
  • Olga Alexandrovna ( - ), qui épouse en 1901 le duc Pierre Alexandrovitch d'Oldenbourg (1868-1924), mariage dissous en 1916, elle se remarie la même année avec Nicolas Koulikovski (1882-1958).

Honneurs

  • 1864 : dame grand-croix de l'ordre de Sainte-Catherine
  • 10 avril 1865 : dame grand-croix de l'ordre de Saint-Charles
  • 25 mai 1881 : dame de première classe de l'ordre royal de Sainte-Isabelle de Portugal
  • 1883 : dame de l'ordre de Saint-André
  • 6 janvier 1887 : dame de l'ordre de la reine Marie-Louise
  • 23 janvier 1889 : dame grand-cordon de l'ordre de la couronne précieuse
  • Dame de première classe de l'ordre de Louise

Notes et références

Notes

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Maria Feodorovna (Dagmar of Denmark) » (voir la liste des auteurs).
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Annexes

Bibliographie

  • (en) A.I. Barkovets et V.M. Tenikhina, Empress Maria Fiodorovna, Saint-Pétersbourg, Abris Publishers,
  • (da) Bo Bramsen, Huset Glücksborg : Europas svigerfader og hans efterslægt [« La maison de Glücksbourg : Le beau-père de l'Europe et sa descendance »], vol. 2, Copenhague, Forlaget Forum, , 2e éd. (ISBN 87-553-3230-7 et 978-87-553-3230-0, OCLC 471920299, lire en ligne). .
  • (en) Julia P. Gelardi, From Splendor to Revolution : the Romanov Women, 1847–1928 [« De la splendeur à la révolution : les femmes Romanov, 1847-1928 »], New York, St. Martin's Press, (ISBN 978-0-312-37115-9). 
  • (en) Coryne Hall, Little Mother of Russia : Biography of Empress Marie Feodorovna [« Petite Mère de Russie : Biographie de l'Impératrice Marie Feodorovna »], London, Shepheard-Walwyn, (ISBN 978-0-8419-1421-6). 
  • (da) Hans Rudolf Hiort-Lorenzen, « Dagmar, Kejserinde af Rusland », dans Dansk biografisk Lexikon, tillige omfattende Norge for tidsrummet 1537-1814, vol. 4, Copenhague, Gyldendals forlag, , 1re éd. (lire en ligne), p. 135. 
  • (en) Galina Korneva et Tatiana Cheboksarova, Empress Maria Feodorovna's Favourite Residences in Russia and Denmark [« Les résidences préférées de l'impératrice Maria Feodorovna en Russie et au Danemark »], Saint-Pétersbourg, Liki Rossi, . 
  • (en) Anna Lerche et Marcus Mandal, A royal family : the story of Christian IX and his European descendants [« Une famille royale : l'histoire de Christian IX et de ses descendants européens »], Copenhague, Aschehougs Forlag, , 2e éd. (ISBN 87-151-0955-0 et 9788715109553, OCLC 464176213, lire en ligne)
  • (da) Ole Retsbo, Dagmars sidste rejse : En dansk kejserindes dramatiske historie [« Le dernier voyage de Dagmar : L'histoire dramatique d'une impératrice danoise »], Søborg, DR, (ISBN 8776801993)
  • Julie Verlaine, « Alexandra (1844-1925) et Dagmar (1847-1928) de Dannemark : Souveraine collections », dans Femmes collectionneuses d'art et mécènes : de 1880 à nos jours, Éditions Hazan, , 287 p. (ISBN 9782754106122), Femmes d'intérieur : De la décoration à la collection, 1880-1905, p. 31-39

Article connexe

  • Descendance de Christian IX de Danemark

Liens externes

  • Ressources relatives aux beaux-arts :
    • British Museum
    • National Portrait Gallery
  • (en) « Dowager Empress Maria Feodorovna » dans l’Internet Movie Database (son personnage dans la fiction cinématographique)
  • Portail de l’Empire russe
  • Portail de la monarchie
  • Portail du Danemark
  • Portail de la culture russe

Text submitted to CC-BY-SA license. Source: Dagmar de Danemark by Wikipedia (Historical)


Dagmar de Danemark (1890-1961)


Dagmar de Danemark (1890-1961)


La princesse Dagmar de Danemark, après son mariage Dagmar Castenskjold, est née le au palais de Charlottenlund et décédée le au manoir de Kongstedlund. C'est un membre de la famille royale danoise et le plus jeune enfant de Frédéric VIII de Danemark et de Louise de Suède.

Biographie

Jeunesse

Petite-fille du roi Christian IX de Danemark (1818-1906), surnommé le « beau-père de l’Europe », la princesse Dagmar est née le à la résidence d'été de ses parents, le palais de Charlottenlund, située sur les rives du détroit d'Øresund à dix kilomètres au nord de Copenhague sur l'île de Seeland. Elle est le huitième et dernier enfant et la quatrième fille du prince héritier Frédéric de Danemark et de Louise de Suède. Son père est le fils aîné du roi Christian IX de Danemark et de Louise de Hesse-Cassel, et sa mère est la fille unique du roi Charles XV de Suède et de Louise des Pays-Bas. Elle est baptisée sous le nom de Dagmar Louise Elisabeth et est nommée en l'honneur de sa tante la tsarine de Russie Dagmar de Danemark. En tant que petite-fille de monarque et fille de prince héritier, elle porte dès sa naissance le titre de princesse de Danemark avec la qualification d'altesse royale .

La princesse Dagmar a quatre frères et trois sœurs, dont le prince Christian qui succède à leur père en 1912, et le prince Charles qui devient roi de Norvège sous le nom de Haakon VII en 1905,. L'enfant grandit aux côtés de ses parents et de ses frères et sœurs entre le palais Frédéric VIII , situé au palais d’Amalienborg, résidence principale de la famille royale de Danemark dans le quartier de Frederiksstaden au centre de Copenhague, et leur résidence d'été, le palais de Charlottenlund, au nord de la ville .

Contrairement à la pratique habituelle de l'époque, où les enfants royaux sont élevés par des gouvernantes, les enfants sont élevés par la princesse héritière Louise elle-même. La princesse Dagmar et ses frères et sœurs reçoivent une éducation privée à dominance chrétienne, caractérisée par la sévérité, l'accomplissement des devoirs, les soins et l'ordre.

Mariage

Malgré les réticences de sa mère, la reine douairière Louise, la princesse Dagmar se marie au palais de Fredensborg le avec Jørgen Castenskjold, fils d'Anton Castenskiold (1860-1940), chambellan de la cour, et de Sophie Steensen-Leth (1870-1947). Ils ont cinq enfants :

  • Carl Frederik Anton Jørgen Castenskjold (13 novembre 1923-14 avril 2006), il épouse Bente Grevenkop-Castenskiold (5 avril 1927-22 mai 2003) le 23 octobre 1948 et ils divorcent en 1963. Ils ont trois enfants.
  • Christian Ludwig Gustav Fritz Castenskjold (10 juillet 1926) épouse Cecily Abbots (10 août 1927-26 février 2019) le 11 novembre 1952. Ils ont une fille.
  • Jørgen Frederik Aage Erik Helge Castenskjold (16 mars 1928-4 mai 1964), il épouse Kirsten Schlichtkrull (24 mars 1934) le 14 juillet 1956 et ils divorcent en 1958. Ils ont une fille. Il se remarie avec Birgit Tingstedt (3 septembre 1932) le 17 octobre 1959. Ils ont une fille.
  • Dagmar Louise Thyra Sophia Castenskjold (11 septembre 1930-12 juillet 2013), épouse Poul Bitsch (5 octobre 1930-21 octobre 1967) le 4 avril 1950. Ils ont trois enfants. Elle se remarie avec Ole Larsen en 1972.
  • Christian Frederik Castenskjold (21 août 1931-4 novembre 1937)

Dernières années

La princesse Dagmar meurt le 11 octobre 1961 à l'âge de 71 ans à Kongstedlund. Elle est alors le dernier enfant survivant du roi Frédéric VIII et de la reine Louise.

Ascendance

Notes et références

Notes

Références

Annexes

Article connexe

  • Descendance de Christian IX de Danemark

Bibliographie

  • (da) Bo Bramsen, Huset Glücksborg : Europas svigerfader og hans efterslægt [« La maison de Glücksbourg : Le beau-père de l'Europe et sa descendance »], vol. 2, Copenhague, Forlaget Forum, , 2e éd. (ISBN 87-553-3230-7 et 978-87-553-3230-0, OCLC 471920299, lire en ligne).

Liens externes

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Christian X


Christian X


Christian X (en danois : Christian X ; en islandais : Kristján 10.), né le au palais de Charlottenlund près de Copenhague – mort le au palais d’Amalienborg à Copenhague, est roi de Danemark du au , et roi d'Islande du au .

Les réunions familiales durant la période estivale amenaient au Danemark les principaux souverains d'Europe (hormis le Kaiser, la guerre des Duchés qui avait fait perdre au Danemark une grande partie de son territoire ayant laissé de profondes séquelles dans l'âme danoise). Christian X régna pendant les deux guerres mondiales mais malgré ses liens étroits avec les monarques européens, il sut rester neutre tout en accueillant sa tante la tsarine douairière en exil. On lui attribua une résistance aux nazis, qui fit de lui l'un des monarques danois les plus populaires de la monarchie moderne.

Famille

Christian X est le fils aîné du roi de Danemark Frédéric VIII (1843-1912), lui-même le fils du roi Christian IX, surnommé le « Beau-père de l'Europe », et de son épouse la princesse Louise de Suède (1851-1926), elle même fille du roi de Suède Charles XV (1826-1872) et de son épouse la princesse Louise des Pays-Bas (1828-1871).

Si son grand-père a été surnommé le beau-père de l'Europe, lui-même aurait pu être appelé le cousin de l'Europe. Il est le neveu de nombreux monarques et prétendants européens : de la reine Alexandra de Danemark (1844-1925), épouse du roi britannique Édouard VII, de Guillaume, devenu roi de Grèce sous le nom de Georges Ier (1845-1913), de la tsarine Dagmar de Danemark (1847-1928), épouse de l'empereur russe Alexandre III, et de la princesse royale Thyra de Hanovre (1853-1933). Lorsqu'il monta sur le trône en 1912, ses cousins régnaient sur la Russie, le Royaume-Uni et les Indes, le roi de Grèce était son oncle et le roi de Norvège son frère.

Le , il épouse à Cannes la princesse Alexandrine de Mecklembourg-Schwerin (1879-1952), fille du grand-duc Frédéric-François III de Mecklembourg-Schwerin et de la grande-duchesse Anastasia Mikhaïlovna de Russie.

Deux enfants naquirent de cette union :

  • Frédéric (1899-1972), qui lui succéda, épousa en 1935 la princesse Ingrid de Suède (1910-2000) et en eut trois filles ;
  • Knud (1900-1976), qui épousa en 1933 la princesse Caroline-Mathilde de Danemark (1912-1995), fille du prince Harald de Danemark, et en eut trois enfants.

Biographie

Premières années

Naissance et famille

Le prince Christian naît dans la nuit du lundi à la residence d'été de ses parents, le palais de Charlottenlund, située sur les rives du détroit Øresund à 10 kilomètres au nord de Copenhague sur l'île de Seeland au Danemark. Il est le premier enfant du prince Frédéric, prince héritier du royaume de Danemark, et de son épouse la princesse Louise de Suède. Son père était le fils aîné du roi Christian IX de Danemark, et de son épouse, la princesse Louise de Hesse-Kassel, et sa mère était la fille unique du roi Charles XV de Suède et de Norvège, et de son épouse, la princesse Louise des Pays-Bas.

Le lendemain, l'écrivain danois, Hans Christian Andersen, a noté dans son journal : « La nuit avant 12 heures, un prince est né de la princesse héritière, toute la ville a été signalée aujourd'hui par le beau temps. » Baptisé le suivant dans la chapelle du palais de Christiansborg par l'évêque de Seeland Hans Lassen Martensen, il a reçu les noms de baptême de Christian Carl Frederik Albert Alexander Vilhelm. En tant que petit-fils d'un monarque danois dans la lignée masculine et que fils d'un prince héritier danois, il portait dès sa naissance le titre de prince de Danemark avec la qualification d'altesse royale. Lorsqu'il voit le jour, le prince Christian est deuxième dans l'ordre de succession au trône de Danemark, après son père.

Enfance et jeunesse

L'enfant grandit aux côtés de ses parents et ses trois frères et quatre sœurs à la résidence de ses parents, le palais Frédéric VIII, lui-même intégré au palais d’Amalienborg, résidence principale de la famille royale de Danemark dans le quartier de Frederiksstaden au centre de Copenhague, et à leur rèsidence d'été, le palais de Charlottenlund au nord de la ville. Contrairement à la pratique habituelle de l'époque, où les enfants royaux étaient élevés par des gouvernantes, les enfants étaient élevés par la princesse héritière Louise elle-même. Christian et ses frères et sœurs ont reçu une éducation privée à dominance chrétienne, caractérisée par la sévérité, l'accomplissement des devoirs, les soins et l'ordre.

Le prince Christian avait moins de deux ans de plus que son frère le prince Charles, et les deux princes ont eu une confirmation commune à la chapelle du palais de Christiansborg en 1887. Après avoir réussi l'examen artium (le nom au Danemark et en Norvège de la certification académique permettant à un étudiant d'être admis à l'université) en 1889 en tant que premier prince danois, il a commencé une formation militaire comme c'était la coutume pour les princes à cette époque. Ensuite il a servi dans le 5e régiment de dragons et a ensuite étudié à l'Académie des officiers de Randers de 1891 à 1892.

Mariage et descendance

Jeune homme, le prince Christian tombe amoureux de la princesse française Marguerite d'Orléans, qui est la sœur cadette de l'épouse de son oncle le prince Valdemar, la princesse Marie d'Orléans. Cependant, les sentiments ne sont pas réciproques et après quelques années d'amour malheureux, elle épouse en 1896 Marie Armand Patrice de Mac Mahon, duc de Magenta, et fils du maréchal de France et président de la République Patrice de Mac Mahon.

Lors d'un séjor à Cannes, le prince Christian rencontre sa future épouse, la duchesse Alexandrine de Mecklembourg-Schwerin (1879-1952), fille du grand-duc Frédéric-François III de Mecklembourg-Schwerin et de la grande-duchesse Anastasia Mikhaïlovna de Russie. Ils se sont fiancés à Schwerin le . Le , le prince Christian, âgé alors de 27 ans, épouse la duchesse Alexandrine lors d'une cérémonie discrète à la résidence de vacances des parents de la mariée, la Villa Wenden (es) à Cannes.

Deux enfants naquirent de cette union :

  • Frédéric (1899-1972), qui lui succéda, épousa en 1935 Ingrid de Suède et en eut trois filles ;
  • Knud (1900-1976), qui épousa en 1933 Caroline-Mathilde de Danemark (1912-1995), fille de Harald de Danemark.

En tant que résidence, le couple reçoit le palais Christian VIII, lui-même intégré au palais d’Amalienborg, résidence principale de la famille royale de Danemark dans le quartier de Frederiksstaden au centre de Copenhague. Comme résidence d'été, il reçoit le palais de Sorgenfri, située sur les rives du petit fleuve Mølleåen à Kongens Lyngby au nord de Copenhague sur l'île de Seeland. Ici, ils avaient un refuge loin de la vie de cour à Amalienborg et ici leurs deux fils sont nés. De 1899 à 1902, le château de Marselisborg près d'Aarhus, la deuxième ville du Danemark, a également été construit et offert en cadeau de mariage public au couple, devenant leur résidence d'été. En plus, en 1914, le couple royal a également construit la villa royale de Klitgården dans la ville de Skagen dans l'extrême nord du Jutland.

En 1905, son frère devint roi de Norvège, tout comme son oncle Georges Ier de Grèce avait été élu roi des Hellènes en 1867.

Début du règne

Accession au trône

Le , le roi Frédéric VIII meurt après s’être effondré alors qu’il se promenait dans un parc de Hambourg, en Allemagne. Il revenait d’un séjour de repos qu'il avait effectué pendant quelques jours à Nice, en France, et séjournait anonymement dans la ville, prévoyant de rentrer sous peu à Copenhague. Christian était à Copenhague quand il a appris de la mort de son père. Il lui a alors immédiatement succédé et devient roi de Danemark à l'âge de 41 ans. Proclamé roi depuis le balcon du palais d’Amalienborg par le président du conseil Klaus Berntsen, il devint le roi Christian X, montant sur le trône en tant que troisième monarque appartenant à la maison de Glücksbourg.

Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale éclate peu après l'accession du roi au trône. En 1905, sa belle-sœur Cécilie de Mecklembourg-Schwerin avait épouse le Kronprinz Allemand Guillaume de Prusse. Le souverain danois était également le neveu de la reine douairière du Royaume-Uni née Alexandra de Danemark, de la tsarine douairière née Dagmar de Danemark et de la Duchesse de Hanovre dont le fils épousa en 1913 l'unique fille du Kaiser. Il est donc un proche parent des futurs belligérants.

Le roi, avec son gouvernement, a convenu que le Danemark devrait poursuivre une politique de neutralité. En fait, le roi et son gouvernement ont réussi à maintenir le pays hors de la guerre, y compris par la fermeture de la mine des eaux danoises en 1914. Le roi soutient également la politique de neutralité en participant à la rencontre des Trois Rois ; le , Christian X de Danemark rencontre à Malmö les rois Gustave V de Suède et Haakon VII de Norvège, tous accompagnés de leurs ministres des Affaires étrangères, afin de définir et souligner une politique commune de neutralité face à l'Europe en guerre. Dans une déclaration commune, les trois souverains confirment la stricte neutralité des trois Etats pendant la guerre,. La réunion de 1914 est suivie d'une autre réunion des trois rois, tenue à Kristiania en .

Royaume d'Islande

En , une délégation dano-islandaise parvint à un accord pour la mise en place d'une union personnelle qui permit à l'Islande de devenir un État indépendant et souverain, tout en conservant Christian X comme roi d'Islande. Après son approbation par référendum, l'Acte d'Union dano-islandais entra en vigueur le . L'Acte d'Union est constitué de 20 articles, dont le premier est le suivant :

« Le Danemark et l'Islande sont deux souverainetés libres, alliées par le fait qu'elles ont le même Roi et par l'accord que formule la présente loi d'union.

Les noms des deux États figurent dans le titre du roi. »

— Article 1, Acte d'Union dano-islandais.

Le gouvernement de l'Islande établit une ambassade à Copenhague, demandant au Danemark de gérer sa politique étrangère. Les ambassades danoises dans le monde entier affichaient alors deux blasons et deux drapeaux : ceux du Royaume de Danemark et du royaume d'Islande.

L'entre-deux-guerres

Crise de Pâques

En , Christian X de Danemark fut l'instigateur de la Crise de Pâques, peut-être fut-elle la plus décisive dans l'évolution de la monarchie danoise au XXe siècle. La cause principale fut l'éclatement d'un conflit entre le roi et le cabinet au cours de la réunification du Schleswig septentrional (aujourd'hui Jutland-du-Sud) au Danemark, ancien fief danois perdu au profit de la Prusse lors de la guerre des Duchés (-), et que le Danemark revendiqua durant les cinq décennies qui suivirent.
La défaite des Allemands à la suite de la Première Guerre mondiale permit de régler ce différend. Selon les termes du traité de Versailles (), deux plébiscites devaient statuer sur le sort du Schleswig ; l'un dans le Schleswig septentrional, l'autre dans le centre du Schleswig (aujourd'hui partie de l'État allemand). Aucun plébiscite ne fut prévu pour le Schleswig du Sud dominé par une majorité ethnique allemande et qui faisait partie de l'État allemand, au terme du conflit.

Dans le Nord du Schleswig, 70 % des votants votèrent en faveur de la réunification avec le Danemark et 25 % votèrent pour l'Allemagne. Dans ce vote, l'ensemble du Schleswig du Nord fut considéré comme un tout indivisible, la totalité fut attribuée au Danemark (1919). Dans le centre du Schleswig, la situation fut inverse, 80 % des votants furent favorables à l'Allemagne et 20 % au Danemark. Dans ce vote, chaque municipalité décida de son propre avenir, une grande majorité d'Allemands peuplait l'ensemble du centre du Schleswig. À la lumière de ces résultats, le gouvernement de Carl Theodor Zahle détermina que le Schleswig du Nord serait danois, le centre serait sous le contrôle allemand.

Beaucoup de nationalistes danois, indépendamment des résultats des plébiscites, estimèrent que la ville de Flensburg devait être rendue au Danemark, en raison de l'importante majorité de Danois et une volonté générale d'affaiblir l'Allemagne pour un long moment. En accord avec ces sentiments, Christian X de Danemark ordonna à son Premier ministre, Charles Théodore Zahle, d'inclure Flensburg dans le processus d'unification. Depuis le gouvernement de Johan Henrik Deuntzer (1901), le Danemark fonctionnait comme une démocratie parlementaire, Charles Théodore Zahle après un vif échange avec le roi donna sa démission (1920).

Ultérieurement, Christian X de Danemark congédia le reste du Cabinet Zahle et le remplaça de facto par un gouvernement conservateur. Ce congé provoqua des manifestations, une atmosphère presque révolutionnaire régna sur le Danemark, et, pendant plusieurs jours, l'avenir de la monarchie danoise parut incertain. Compte tenu des évènements, les négociations furent ouvertes entre Christian X et les membres sociaux-démocrates. Face au péril menaçant la couronne danoise, Christian X de Danemark congédia son propre gouvernement et installa un compromis avec le gouvernement social-démocrate jusqu'aux élections.

Ce fut l'ultime fois qu'un souverain danois tenta de prendre des mesures politiques sans le plein et entier soutien du Parlement. À la suite de cette crise, Christian X de Danemark accepta de réduire considérablement son rôle politique et devint un chef d'État symbolique.

Seconde Guerre mondiale

L'occupation du Danemark

Contrairement au roi de Norvège et à la reine des Pays-Bas, partis en exil, Christian X de Danemark, âgé de 70 ans, demeura à Copenhague pendant toute la durée de l'occupation par les Allemands. Les adversaires de l'Allemagne voyaient cela comme une attitude faible et conciliante. Le Washington Post accusait directement le roi d'être une victime consentante de l'occupation[réf. nécessaire]. Mais, pour la population danoise, il fut un symbole visible de la cause nationale. En dépit de la précarité de la situation, bien que septuagénaire, seul, il parcourut chaque jour la ville à cheval[réf. souhaitée].

En 1942, Adolf Hitler lui envoya un télégramme de félicitations pour son soixante-douzième anniversaire, Christian X lui répondit simplement par télégramme : Meinen besten dank. Christian Rex (mes meilleurs remerciements. Roi Christian). Cette réponse indigna fortement Hitler qui rappela immédiatement son ambassadeur à Copenhague et expulsa l'ambassadeur danois en Allemagne. La pression allemande aboutit à la destitution du gouvernement danois dirigé par Vilhelm Buhl et à la mise en place d'un nouveau gouvernement dirigé par le diplomate Erik Scavenius. Les Allemands pensèrent que ce dernier se montrerait plus coopératif. Or, Erik Scavenius était ministre des affaires étrangères sur proposition du roi, qui était donc, dans ce choix, en accord avec les Allemands.

Comme la population et le gouvernement, il s'opposa aux mesures discriminatoires des nazis à l'égard de la population juive du Danemark, mais il n'a jamais protesté officiellement. Les Juifs danois purent cependant dans leur majorité quitter le Danemark pour la Suède.

Après une chute de cheval, le , Christian X de Danemark resta plus ou moins infirme pour le restant de sa vie. Le rôle joué par Christian X de Danemark lors de la Crise de Pâques en 1920 avait réduit considérablement sa popularité, mais l'occupation allemande fit de lui un monarque populaire et un symbole national.

La légende du roi et l'étoile juive

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Christian X devint le héros d'une série de légendes - récits de propagande plutôt - qui faisaient souvent intervenir le sauvetage des juifs danois. L'histoire qui fut la plus répandue, et qui circule encore en dehors du Danemark, était celle du roi Christian portant l'étoile juive en public pour montrer sa sympathie avec la cause juive. Cette légende, qui est pure fiction, naquit pendant la guerre, mais elle connut une deuxième jeunesse en 1952 par son insertion dans le roman Exodus de Leon Uris. En une dizaine de lignes, le roman raconte que le roi non seulement portait l'étoile mais incitait la population danoise dans son ensemble à suivre son exemple pour protester contre le racisme de l'occupant allemand. Le récit est présenté comme une vérité historique et beaucoup de lecteurs y ont cru. La légende fut répétée dans le film Exodus. Mais l'origine de cette histoire ne se situe pas dans l'œuvre de Leon Uris. Elle provient d'outre-Atlantique chez des Américains d'origine danoise qui se trouvaient, en 1942, dans une situation très particulière. Ceci a été démontré par Vilhjálmur Örn Vilhjálmsson, un historien islandais, dans The King and the Star. Myths created during the Occupation of Denmark (Le Roi et l'Étoile. Des mythes créés durant l'occupation du Danemark).

Quel but visait-on avec ces fictions? En ce qui concerne Leon Uris, il était lancé dans une entreprise sioniste à un moment où le jeune état d'Israël n'était pas très populaire aux États-Unis. Mais pour les véritables créateurs du mythe, le but était autre. Il s'agissait de sauver la réputation du Danemark et d'éviter que le pays ne fût perçu comme un allié de l'Allemagne. Le Danemark avait signé le pacte Antikomintern au moment de l'agression allemande contre l'Union soviétique et des voix s'étaient élevées aux États-Unis qui accusaient directement le roi Christian d'être une victime consentante des nazis. Il était donc naturel de choisir le même terrain pour la riposte.

La toute première version de la légende fut publiée par une agence juive de Londres, mais Vilhjalmsson montre que c'était très probablement une personne engagée par un club danois de New York qui envoya l'histoire à une agence de presse londonienne. Cette personne a depuis gagné en notoriété en tant qu'inventeur d'un nouveau genre de campagne de presse - le premier Spin doctor. Plusieurs journaux ont ensuite retransmis l'histoire incluant l'ambassadeur du Danemark à Washington, Henrik Kauffmann. Ce diplomate œuvrait alors indépendamment de son pays et se trouvait sous une condamnation de haute trahison - ayant pris le parti des Alliés. Il n'y a donc pas lieu de croire que le roi ou le gouvernement danois fut impliqué dans la dissémination de l'histoire qui, néanmoins, finit par se répandre au Danemark et participer à la popularité du roi.

On ignore si les autres légendes concernant le courage royal sont également des créations volontaires ou de véritables légendes urbaines. Au Danemark, les historiens n'ont jamais pris ces légendes au sérieux, mais dans le reste du monde, elles ont la vie dure. Vilhjalmsson raconte qu'en 2001 des parlementaires américains se sont rassemblés pour honorer le roi danois qui avait arboré l'étoile juive pendant ses promenades à cheval dans les rues de Copenhague.

Le récit de l'étoile juive est doublement invraisemblable car au Danemark les juifs ne furent jamais contraints de porter des signes distinctifs. Les occupants sont passés directement d'une tolérance apparente à la phase de l'internement.

Ce coup d'éclat d'un roi d'un pays sous domination nazie portant l'étoile jaune en solidarité avec les juifs de son royaume est au cœur du roman L'Heure du roi, de l'écrivain russe Boris Khazanov.

Fondation de la république en Islande

Pendant la Seconde Guerre mondiale, lors de l'occupation allemande du Danemark à partir du , l'Althing décida de remplacer Christian X par un régent, Sveinn Björnsson, et déclara que le gouvernement islandais devrait assumer le contrôle des affaires étrangères et d'autres questions jusque-là traitées par le Danemark.

Après 25 ans, l'Acte d'Union dano-islandais expira le . Le Danemark étant envahi par l'Allemagne nazie, les Islandais décidèrent d'agir unilatéralement, ce qui heurta certains Danois. À partir du , les Islandais se prononcèrent lors d'un référendum de quatre jours sur l'opportunité de mettre fin à l'union avec le Danemark, l'abolition de la monarchie et l'instauration de la république : 97 % des votants furent favorables à la fin de l'union et 95 % en faveur de la nouvelle constitution républicaine. L'Islande devint officiellement une république le , jour anniversaire de la naissance de l'indépendantiste Jón Sigurðsson, avec l'ancien régent Sveinn Björnsson comme premier président de la république. Christian X envoya un message de félicitations au peuple islandais et cessa d'être roi d'Islande.

Dernières années

Mort et succession

Après un règne de près de 35 ans, le roi Christian X mourut le dans son palais de résidence au palais d’Amalienborg à Copenhague, à l'âge de 76 ans. Son fils ainé, le prince héritier Frédéric, lui succéda au trône et fut proclamé roi depuis le balcon du palais de Christiansborg sous le nom de Frédéric IX.

Sur le castrum doloris de Christian X dans la chapelle du palais de Christiansborg, on déposa un brassard arboré par la résistance danoise lors de la Seconde Guerre mondiale, bien que Christian eût accepté la politique de collaboration d'Erik Scavenius. Christian X fut inhumé dans la chapelle de Glücksbourg de la cathédrale de Roskilde, la nécropole traditionnelle des rois de Danemark. Son épouse Alexandrine de Mecklembourg-Schwerin vint le rejoindre après son décès le .

Titres et Honneurs

Décorations étrangères

  • Grande étoile de la décoration d’Honneur pour services rendus à la République Autriche
  • Grand cordon de l’ordre de Léopold, 22 juillet 1897 Belgique
  • Grand-croix de l’ordre du Mérite, avec collier Chili
  • Grand-croix extraordinaire de l'ordre de Boyacá Colombie
  • Collier de l'ordre du Lion blanc, 1933 République tchèque
  • Croix de la Liberté, grade I classe I, 29 avril 1925 Estonie
  • Collier de l'ordre de la Rose Blanche, 1919 Finlande
  • Grand-croix de l'ordre national de la Légion d’honneur France
  • Chevalier de l'ordre de l’Aigle noir, avec collier Empire allemand
  • Grand-croix de l'ordre de l’Aigle rouge Empire allemand
  • Chevalier de l'ordre de Saint-Hubert Bavière
  • Croix d’honneur de l’ordre du Griffon Mecklenburg
  • Grand-croix de l'ordre de la Couronne de Wende, avec couronne d'or Mecklenburg
  • Grand-croix de l’ordre du Mérite du duc Pierre-Frédéric-Louis, avec couronne d’or Grand-duché d'Oldenbourg
  • Grand-croix de l'ordre du Faucon blanc, 1897 Grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach
  • Grand-croix de l'ordre du Sauveur Grèce
  • Grand-croix de l'ordre des Saints-Georges-et-Constantin Grèce
  • Grand-croix de l’ordre du Mérite hongrois, avec sainte couronne et collier, 26 Septembre 1940  Royaume de Hongrie
  • Chevalier de l'ordre de l’Annonciade, 26 janvier 1910 Royaume d'Italie
  • Collier de l’ordre des Pahlavi Iran
  • Collier de l’ordre du Chrysanthème Japon
  • Grand-croix de l'ordre de Saint-Charles Monaco
  • Grand-croix de l'ordre du Lion néerlandais Pays-Bas
  • Médaille du jubilé du roi Haakon VII 1905-1930 Norvège
  • Grand-croix de l'ordre de Saint-Olaf avec collier Norvège
  • Grand-croix de l'ordre du Soleil, en diamants Pérou
  • Chevalier de l'ordre de l'Aigle blanc, 1923 Pologne
  • Collier de l’ordre de Carol Ier, 1912  Royaume de Roumanie
  • Chevalier de l'ordre de Saint-André Empire russe
  • Chevalier de l'ordre de Saint-Alexandre Nevski Empire russe
  • Chevalier de l'ordre de l’Aigle blanc Empire russe
  • Chevalier de l'ordre de Sainte-Anne, 1re classe Empire russe
  • Chevalier de l'ordre de Saint-Stanislas, 1re classe Empire russe
  • Chevalier de l'ordre de Saint-Vladimir, 4e classe Empire russe
  • Grand-croix de l’ordre de l'Étoile de Karageorge Royaume de Serbie
  • Chevalier de l’ordre de la Dynastie Chakri,15 juillet 1897 Thaïlande
  • Chevalier de l'ordre de la Toison d’or, 4 juillet 1901 Royaume d'Espagne
  • Grand-croix de l’ordre de Charles III, avec collier, 15 mai 1902 Royaume d'Espagne
  • Chevalier de l'ordre des Séraphins, avec collier, 15 novembre 1888 Suède
  • Chevalier de l’ordre de Charles XIII, 1912 Suède
  • Grand-croix honoraire de l’ordre royal de Victoria,11 octobre 1901 Royaume-Uni
  • Grand-croix honoraire de l'ordre du Bain (civil), 22 avril 1908 Royaume-Uni
  • Chevalier étranger de l'ordre de la Jarretière, 9 mai 1914 Royaume-Uni
  • Chaîne royale victorienne Royaume-Uni
  • Bailli grand-croix de l'ordre Saint-Jean Royaume-Uni
  • Collier de l’ordre du Libérateur Venezuela

Généalogie

Christian X de Danemark appartenait à la cinquième branche (lignée Oldenburg-Glücksbourg) issue de la quatrième branche (lignée Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Beck), elle-même issue de la première branche de la maison de Schleswig-Holstein-Sonderbourg. Toutes ces branches sont issues de la première branche de la maison d'Oldenbourg.

Notes et références

Notes

Références

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Annexes

Bibliographie

Le symbole renvoie aux ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article.

Belles-lettres

  • Carmen Agra Deedy (auteur), Henri Sorensen (illustrateur), Laurence Bourguignon (traductrice), L'étoile jaune : La légende du roi Christian X du Danemark, Mijade, 2003 (ISBN 2871423830)

Sur Christian X

  • (da) Knud J.V. Jespersen, Rytterkongen : et portræt af Christian 10. [« Le Roi Chevalier : un portrait de Christian X »], Copenhague, Gyldendals Forlag, , 2e éd. (ISBN 8702077515 et 9788702077513, OCLC 758383168, lire en ligne).
  • (da) Alexander Thorsøe, « Christian (C. Carl Frederik Albert Alexander Vilhelm), Prins », dans Dansk biografisk Lexikon, tillige omfattende Norge for tidsrummet 1537-1814, vol. 3, Copenhague, Gyldendals forlag, , 1re éd. (lire en ligne), p. 529

Sur la famille royale de Danemark

  • (en) Theo Aronson, A Family of Kings : The descendants of Christian IX of Denmark, London, Thistle Publishing, , 2e éd. (ISBN 1910198129 et 9781910198124, OCLC 907247528, lire en ligne).
  • (en) Arturo E. Beéche et Coryne Hall, APAPA : King Christian IX of Denmark and His Descendants, East Richmond Heights, Eurohistory, (ISBN 0985460342 et 9780985460341, OCLC 942641311, lire en ligne).
  • (da) Bo Bramsen, Huset Glücksborg : Europas svigerfader og hans efterslægt, vol. 2, Copenhague, Forum, , 3e éd. (ISBN 87-553-3230-7 et 978-87-553-3230-0, OCLC 471920299, lire en ligne).
  • (fr) Arnaud Chaffanjon, Histoires de familles royales : Victoria d'Angleterre - Christian IX de Danemark et leurs descendances de 1840 à nos jours, Paris, Ramsay, (ISBN 2859561846 et 9782859561840, OCLC 476569603, lire en ligne).
  • (da) Jes Fabricius Møller, Dynastiet Glücksborg : en Danmarkshistorie, Copenhague, Gads Forlag, (ISBN 87-120-4841-0 et 978-87-120-4841-1, OCLC 858969769, lire en ligne).
  • (en) Anna Lerche et Marcus Mandal, A royal family : the story of Christian IX and his European descendants [« Une famille royale : l'histoire de Christian IX et de ses descendants européens »], Copenhague, Aschehougs Forlag, , 2e éd. (ISBN 87-151-0955-0 et 9788715109553, OCLC 464176213, lire en ligne)
  • (da) Sebastian Olden-Jørgensen, Prinsessen og det hele kongerige : Christian IX og det glücksborgske kongehus, Copenhague, Gads Forlag, (ISBN 87-120-4051-7 et 978-87-120-4051-4, OCLC 186308500, lire en ligne).
  • (da) Benito Scocozza, Politikens bog om danske monarker [« Le livre de Politiken sur les monarques danois »], Copenhague, Politikens Forlag, (ISBN 87-567-5772-7 et 978-87-567-5772-0, OCLC 463732415, lire en ligne).
  • (en) John Van der Kiste, Northern crowns : the kings of modern Scandinavia, Stroud, Gloucestershire, Sutton Publishing, (ISBN 0750911387 et 9780750911382, OCLC 35791414, lire en ligne).

Articles connexes

  • Christian IX de Danemark
  • Charles XV de Suède
  • Descendance de Christian IX de Danemark

Liens externes

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Alexandra de Danemark


Alexandra de Danemark


Alexandra de Danemark (Alexandra Caroline Marie Charlotte Louise Julie de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg) née le au palais Jaune, à Copenhague, et décédée le à Sandringham House, est un membre de la famille royale danoise, devenue reine du Royaume-Uni et impératrice des Indes par son mariage avec Édouard VII.

Elle est le deuxième enfant et la première fille du roi Christian IX de Danemark, surnommé le « beau-père de l'Europe » à cause des brillants mariages de ses enfants, et de la reine Louise de Hesse-Cassel. Elle est la sœur des rois Frédéric VIII de Danemark et Georges Ier de Grèce, du prince Valdemar de Danemark, de Dagmar, impératrice de Russie et de Thyra, épouse du prétendant au trône de Hanovre.

Biographie

Famille et jeunesse (1844-1863)

La princesse Alexandra (dite Alix) naît le à la résidence de ses parents, le palais Jaune, situé près du palais d’Amalienborg, résidence principale de la famille royale de Danemark au centre de Copenhague. Elle est le second enfant et la première fille du prince Christian de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg et de la princesse Louise de Hesse-Cassel. Elle a cinq frères et sœurs : Frédéric, Georges, Dagmar, Thyra et Valdemar.

La famille de son père est une branche cadette de la Maison d'Oldenbourg, la famille royale de Danemark. Bien que de sang royal, la famille mène une vie relativement modeste. Elle ne possède pas de grandes richesses, la pension militaire du père s'élevant à environ 800 livres par an, et sa maison est mise à sa disposition gratuitement par la famille royale. Occasionnellement, Hans Christian Andersen est invité à venir raconter des histoires à la fratrie.

En 1848, Christian VIII de Danemark meurt et son fils unique Frédéric lui succède. Frédéric, après deux mariages, n'a pas d'enfant, et est supposé stérile. Une crise de succession survient alors car Frédéric règne à la fois sur le Danemark et le Schleswig-Holstein, et les règles de succession de chaque territoire diffèrent. Au Holstein, la loi salique empêche l'héritage par la lignée féminine, alors qu'aucune restriction de ce type ne s'applique au Danemark. Le Holstein, majoritairement allemand, proclame son indépendance et appelle la Prusse à l'aide. En 1852, les puissances européennes se réunissent pour discuter de la succession danoise et pour signer le traité de Londres. Un accord fragile est trouvé, et il est convenu que le prince Christian de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg devienne l'héritier de Frédéric dans tous ses domaines, et les autres prétendants, y comprit la belle-mère de Christian, Louise-Charlotte de Danemark, son beau-frère Frédéric de Hesse-Cassel et sa propre femme, sont écartés,.

Le prince Christian reçoit le titre de prince de Danemark et la famille emménage dans une nouvelle résidence officielle, le palais de Bernstorff. Bien que la famille ait désormais un statut plus élevé, ses revenus n'augmentent pas et elle ne participe pas à la vie de cour, refusant de rencontrer la troisième épouse et ancienne maîtresse de Frédéric, Louise Rasmussen, parce qu'elle a eu un enfant illégitime d'un précédent amant. Alexandra partage une chambre mansardée avec sa sœur Dagmar, fait ses propres vêtements et sert à table avec ses sœurs. Les deux sœurs reçoivent des cours de natation de la pionnière suédoise de la natation féminine, Nancy Edberg (en). Alexandra apprend l'anglais avec l'aumônier anglican de Copenhague. Elle est confirmée avec son frère, le prince Frédéric, à la chapelle royale du palais de Christiansborg le . Elle est très pieuse et suit la pratique de la Haute Église après sa conversion à l'anglicanisme.

Princesse de Galles (1863-1901)

L'avenir matrimonial du fils aîné de la reine Victoria et du prince-consort Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, le prince de Galles Albert-Édouard dit « Bertie », 19 ans, est pour ses parents une source d'inquiétude. Ils demandent à leur fille, Victoria, princesse héritière de Prusse, d'établir une liste des candidates convenables. Alexandra n'est pas le meilleur choix d'un point de vue politique, car les Danois sont en froid avec les Prussiens, et la plupart des membres et alliés de la famille royale britannique sont allemands. Finalement, après avoir rejeté d'autres possibilités, la reine, conquise par le charme et les qualités de la princesse qui, espère-t-elle saura apprivoiser son successeur, la reconnaît comme "la seule pouvant être choisie" .

Le 24 septembre 1861, la princesse Victoria présente son frère à Alexandra à Speyer. Le 9 septembre 1862, après sa liaison avec l'actrice Nellie Clifden et la mort de son père, Albert-Edouard demande Alexandra en mariage au château de Laeken, la résidence de son grand-oncle le roi Léopold Ier de Belgique . Quelques mois plus tard, Alexandra se rend en Grande-Bretagne à bord du yacht royal Victoria and Albert et arrive à Gravesend, dans le Kent, le 7 mars 1863 .

Charles Thomas Longley, archevêque de Canterbury, marie le couple le 10 mars 1863 en la chapelle Saint-Georges de Windsor. Le choix du lieu est largement critiqué. La cérémonie se déroulant à l'extérieur de Londres, la presse se plaint que le grand public ne peut assister au spectacle. Les futurs invités le trouvent difficile d'accès et, le lieu étant petit, certaines personnes qui s'attendent à des invitations n'en reçoivent pas et sont déçues. Les Danois sont consternés car seuls les plus proches parents d'Alexandra sont invités. La cour britannique étant toujours en deuil du prince Albert, les dames sont donc limitées à porter du gris, du lilas ou du mauve . Alors que le couple quitte Windsor pour sa lune de miel à Osborne House sur l'île de Wight, il est acclamé par les élèves du collège d'Eton .

1863 est donc une année de succès pour sa famille. En effet, le , son frère cadet le prince Georges est élu roi des Hellènes et monte sur le trône grec. Le , le roi Frédéric VII meurt et son père reçoit la couronne et prend le nom de Christian IX. De plus, sa sœur Dagmar est fiancée au tsarévitch de Russie. L'année suivante est une année de deuil. Le Danemark, ayant annexé en 1845 le Schleswig, le Holstein et le Lauenbourg qu'il gérait depuis 1815, la Prusse (qui entraîne l'Autriche dans ce qui constituera plus tard un piège) attaque ce petit pays et lui arrache une grande partie de son territoire. À la grande irritation de la reine Victoria et de la princesse héritière de Prusse, Alexandra et Albert-Edouard soutiennent le camp danois. La conquête prussienne des anciennes terres danoises intensifie la profonde aversion d'Alexandra pour les Allemands, un sentiment qu'elle conservera toute sa vie .

Le premier enfant d'Alexandra, Albert Victor, naît prématuré de deux mois au début de l'année 1864. Alexandra se consacre avec dévotion à ses enfants : "Elle était dans toute sa gloire quand elle pouvait courir jusqu'à la crèche, mettre un tablier de flanelle, laver elle-même les enfants et les voir dormir dans leurs petits lits." . Albert-Edouard et Alexandra ont six enfants en huit ans : Albert Victor (8 janvier 1864 - 14 janvier 1892), George (3 juin 1865 - 20 janvier 1936), Louise (20 février 1867 - 4 janvier 1931), duchesse de Fife, Victoria-Alexandra (6 juillet 1868 - 3 décembre 1935), Maud (26 novembre 1869 - 20 novembre 1938), reine de Norvège, et Alexander John (6 avril 1871 - 7 avril 1871). Tous les enfants d'Alexandra naissent apparemment prématurément, et le biographe Richard Hough pense qu'Alexandra induit délibérément la reine Victoria en erreur quant à ses dates d'accouchements, car elle refuse qu'elle y soit présente .

Après la naissance de son premier enfant en 1864, ses pratiques sportives et sa sociabilité provoquent quelques frictions entre la reine et le jeune couple, exacerbées par la haine d'Alexandra pour les Prussiens et la partialité de la souveraine envers eux . En 1867, après la naissance de son troisième enfant, les complications d'un rhumatisme articulaire aigu mettent sa vie en danger, et lui laissent des séquelles, elle boite en effet pour le reste de sa vie .

Albert-Edouard et Alexandra visitent l'Irlande en avril 1868. Après sa maladie de l'année précédente, elle commence à peine à remarcher sans l'aide de cannes et est déjà enceinte de son quatrième enfant . Le couple royal entreprend une tournée de six mois en Autriche, en Égypte et en Grèce entre 1868 et 1869, qui comprend des visites à son frère George Ier de Grèce, des champs de bataille de Crimée et, pour elle seule, du harem d'Ismaïl Pacha. En Turquie, elle devient la première femme à s'asseoir pour dîner avec le sultan Abdülaziz .

Bertie et Alix font de Sandringham House et Marlborough House leurs résidences préférées, et leur mariage est plutôt harmonieux. Cependant, Bertie n'accorde sans doute pas à sa femme et à ses enfants l'attention souhaitée, ce qui les éloigne graduellement, jusqu'à sa maladie sérieuse au début des années 1870, qui amène leur réconciliation . Cette version est contestée par des historiens, qui soulignent les grossesses fréquentes d'Alexandra tout au long de cette période et utilisent des lettres familiales pour nier l'existence de toute rupture grave . Néanmoins, le prince est sévèrement critiqué pour son manque apparent d'intérêt pour son fragile état de santé . Tout au long de leur mariage, Bertie continue d'avoir des maîtresses, dont l'actrice Lillie Langtry, Jennie Jerome, Daisy Greville, Agnes Keyser ou encore Alice Keppel. Alexandra est au courant de la plupart de ces relations et a ensuite permis à Alice Keppel de rendre visite à son mari sur son lit de mort . Elle reste elle-même fidèle tout au long de leur mariage .

Un degré croissant de surdité, causé par l'otospongiose héréditaire, conduit à l'isolement social d'Alexandra, et elle passe de plus en plus de temps chez elle avec ses enfants et ses animaux de compagnie . Sa sixième et dernière grossesse se termine par la naissance d'un fils à Sandringham en avril 1871, mais l'enfant meurt le lendemain. Malgré le souhait de discrétion d'Alexandra, la reine Victoria insiste pour annoncer une période de deuil de cour, ce qui conduit une partie de la presse à décrire la naissance comme "un avortement misérable" et les arrangements funéraires comme "une momification écœurante", même si l'enfant n'est pas enterré avec d'autres membres de la famille royale à Windsor, mais dans la plus stricte intimité au cimetière de Sandringham .

Alexandra passe le printemps 1877 en Grèce pour se remettre d'une maladie et rendre visite à son frère, le roi George de Grèce . Pendant la guerre russo-turque de 1877-1878, Alexandra est clairement partiale contre la Turquie et pour la Russie, où sa sœur est mariée au tsarévitch, et elle fait pression pour une révision de la frontière entre la Grèce et la Turquie en faveur des Grecs .

Alexandra et ses deux fils passent les trois années suivantes en grande partie séparés alors que les garçons sont envoyés en croisière à travers le monde dans le cadre de leur éducation. Leurs adieux sont larmoyants et, comme le montrent ses nombreuses lettres, ils lui manquent terriblement .

En 1881, Alexandra et Albert-Edouard se rendent à Saint-Pétersbourg après l'assassinat d'Alexandre II de Russie, à la fois pour représenter la Grande-Bretagne et pour qu'Alexandra puisse réconforter sa sœur, qui est désormais la tsarine .

Alexandra prend en charge de nombreuses responsabilités publiques, selon les mots de la reine Victoria, "pour m'épargner la tension et la fatigue des fonctions, elle ouvre des bazars, assiste à des concerts, visite des hôpitaux à ma place … non seulement elle ne se plaint jamais, mais fait tout pour prouver qu'elle apprécie ce qui pour d'autres serait un devoir fastidieux." . Elle a un intérêt particulier pour le Royal London Hospital, et le visite régulièrement. Joseph Merrick, dit "Elephant Man", est l'un des patients qu'elle a rencontré . Les foules acclament généralement Alexandra avec ravissement , mais lors d'une visite en Irlande en 1885, elle subit un rare moment d'hostilité publique à Cork, un foyer du nationalisme irlandais. Elle et son mari sont hués par une foule de deux à trois mille personnes brandissant des bâtons et des drapeaux noirs. Elle sourit durant toute la visite, que la presse britannique décrit sous un jour positif, qualifiant la foule d'"enthousiaste" . Le même jour, elle reçoit un doctorat en musique du Trinity College de Dublin .

La mort du prince Albert Victor en 1892 est un grave coup du sort pour la sensible Alix, qui tient à garder son bureau et ses affaires exactement comme il les a laissées, comme l'a d'ailleurs fait sa belle-mère après la mort de son époux, le prince Albert en 1861 . Elle déclare : "J'ai enterré mon ange et avec lui mon bonheur" . Les lettres entre Alexandra et ses enfants indiquent qu'ils sont mutuellement dévoués les uns aux autres .

En 1894, son beau-frère Alexandre III de Russie meurt et son neveu Nicolas II de Russie devient tsar. Sa sœur, l'impératrice douairière, se repose sur le soutien de la princesse de Galles. Alexandra, qui est allée en Russie accompagnée de son mari, dort, prie et reste aux côtés de sa sœur pendant deux semaines jusqu'à l'enterrement d'Alexandre . Le couple reste pour le mariage de Nicolas avec leur nièce Alix de Hesse-Darmstadt.

Reine du Royaume-Uni (1901-1910)

À la mort de sa belle-mère, la reine Victoria, en 1901, Alexandra devient impératrice-reine. À peine deux mois plus tard, son fils George et sa belle-fille Mary partent pour une longue tournée de l'empire, laissant leurs jeunes enfants aux soins d'Alexandra et d'Edouard, qui adorent leurs petits-enfants. À leur retour, les préparatifs du couronnement d'Edouard et Alexandra à l'abbaye de Westminster sont bien avancés mais quelques jours seulement avant la cérémonie prévue en juin 1902, le roi souffre gravement d'une appendicite. Alexandra le remplace lors d'un défilé militaire et assiste aux courses de Royal Ascot sans lui, dans le but d'empêcher l'inquiétude du public. Finalement, le couronnement est reporté et Edouard subit une opération effectuée par Frederick Treves du Royal London Hospital pour drainer l'appendice infecté. Après son rétablissement, Alexandra et Edouard sont couronnés en août : lui par l'archevêque de Cantorbéry, Frederick Temple, et elle par l'archevêque d'York, William Dalrymple Maclagan.

Bien qu'elle soit reine, les fonctions d'Alexandra changent peu et elle conserve la plupart de ses serviteurs. Sa femme de chambre, Charlotte Knollys, la sert loyalement pendant de nombreuses années. Le 10 décembre 1903, Charlotte Knollys se réveille pour trouver sa chambre pleine de fumée. Elle réveille Alexandra et la conduit en lieu sûr. Selon les mots de la grande-duchesse de Mecklembourg-Strelitz Augusta de Cambridge, « Nous devons remercier la vieille Charlotte d'avoir vraiment sauvé la vie d'Alexandra. ».

Alexandra s'occupe à nouveau de ses petits-enfants lorsque George et Mary effectuent une deuxième tournée, cette fois en Inde, au cours de l'hiver 1905-1906. Son père, Christian IX de Danemark, meurt en janvier. En 1907, désireuses de conserver leurs liens familiaux, à la fois entre elles et avec le Danemark, Alexandra et sa sœur, l'impératrice douairière de Russie, achètent une villa au nord de Copenhague, Hvidøre.

Alexandra se voit refuser l'accès aux documents d'information du roi et est exclue de certaines de ses tournées à l'étranger pour l'empêcher de se mêler des affaires diplomatiques. Elle se méfie profondément des Allemands et s'oppose invariablement à tout ce qui favorise l'expansion ou les intérêts allemands. Par exemple, en 1890, Alexandra écrit un mémorandum, distribué aux diplomates britanniques et au personnel militaire, mettant en garde contre l'échange prévu de l'île britannique de la mer du Nord d'Helgoland contre la colonie allemande de Zanzibar, soulignant l'importance stratégique d'Helgoland qui pourrait être utilisé soit par l'Allemagne pour lancer une attaque, soit par la Grande-Bretagne pour contenir une agression allemande. Malgré cela, le traité Heligoland-Zanzibar est tout de même signé. Les Allemands fortifient l'île et, selon les mots de Robert Ensor elle « est devenue la clé de voûte de la position maritime de l'Allemagne tant pour l'offensive que pour la défense ». Le Frankfurter Zeitung est franc dans sa condamnation d'Alexandra et de sa sœur, l'impératrice douairière de Russie, affirmant que le duo représente « le centre du complot international anti-allemand ». Elle méprise et se méfie de son neveu, l'empereur Guillaume II, l'appelant en 1900 « notre ennemi intérieur ».

En 1910, Alexandra devient la première reine consort à visiter la Chambre des Communes lors d'un débat. Pendant deux heures, elle s'assoit dans la galerie des dames surplombant la chambre tandis que le Parliament Act 1911, visant à supprimer le droit de veto de la Chambre des Lords, est débattu. En privé, Alexandra n'est pas d'accord avec le projet de loi. Peu de temps après, elle part rendre visite à son frère, Georges Ier de Grèce, à Corfou. Pendant son séjour, elle apprend que le roi Edouard est tombé gravement malade. Alexandra revient aussitôt et n'arrive que la veille de la mort de son mari. Au cours de ses dernières heures, elle lui administre personnellement de l'oxygène à partir d'une bouteille de gaz pour l'aider à respirer. Elle dit à Frederick Ponsonby, « J'ai l'impression d'avoir été transformée en pierre, incapable de pleurer, incapable de saisir le sens de tout cela. ». Après la mort de son époux, le , Alexandra aurait confiée à lord Esher : « Enfin je saurai à l'avenir où il passe ses nuits. ». Plus tard cette année-là, elle quitte le palais de Buckingham pour Marlborough House, mais elle conserve la possession de Sandringham House. Le nouveau roi, le fils d'Alexandra, est bientôt confronté à une décision sur le projet de loi du Parlement. Malgré ses opinions personnelles, Alexandra soutient l'accord réticent de son fils à la demande du Premier ministre Herbert Henry Asquith de créer suffisamment de pairs libéraux après les élections générales si les Lords continuent de bloquer la législation.

Reine douairière (1910-1925)

Alexandra n'assiste pas au couronnement de son fils George V en 1911 car il n'est alors pas d'usage qu'une reine couronnée assiste au couronnement d'un autre roi ou d'une autre reine, mais poursuit par ailleurs ses activités publiques, consacrant du temps à ses causes caritatives. L'une de ces causes est l'Alexandra Rose Day, où des roses artificielles fabriquées par des personnes handicapées sont vendues au profit d'hôpitaux par des femmes bénévoles.

Bien que tante maternelle par alliance du Kaiser Guillaume II, sa haine pour les Allemands, qu'elle partage avec sa sœur l'impératrice douairière, se renforce pendant la Première Guerre mondiale. Ainsi, lors de la guerre, la coutume d'accrocher les bannières des princes étrangers investis du plus haut ordre de chevalerie de Grande-Bretagne, l'Ordre de la Jarretière, à la chapelle Saint-Georges de Windsor, est critiquée, alors que les membres allemands de l'Ordre se battent contre la Grande-Bretagne. Alexandra se joint aux appels à « faire tomber ces bannières allemandes haineuses ». Poussé par l'opinion, mais contre son gré, le roi fait enlever les bannières ; mais à la consternation d'Alexandra, il retire non seulement « ces ignobles bannières prussiennes », mais aussi celles de ses parents hessois qui ne sont, à son avis, que « de simples soldats ou vassaux sous les ordres de ce brutal empereur allemand ». Le 17 septembre 1916, elle est à Sandringham House lors d'un raid aérien Zeppelin, mais bien pire arrive à d'autres membres de sa famille. En Russie, son neveu le tsar Nicolas II est renversé et lui, sa femme et leurs enfants sont tués par des révolutionnaires. Sa sœur, l'impératrice douairière, est rapatriée d'Odessa en 1919 par le HMS Marlborough et emmenée en Angleterre, où elle vit quelque temps avec Alexandra avant de s'installer au Danemark.

Alexandra garde longtemps une apparence juvénile, mais pendant la guerre, son âge la rattrape. Elle commence à porter des voiles soignés et un maquillage lourd, et elle est décrite par les commérages comme ayant un visage « émaillé ». Elle ne fait plus de voyages à l'étranger et souffre de plus en plus de problèmes de santé. En 1920, un vaisseau sanguin de son œil éclate, la laissant temporairement et partiellement aveugle. Vers la fin de sa vie, sa mémoire et sa parole sont altérées. La reine Alexandra meurt le , à Sandringham House, à l'âge de 80 ans des suites d'une crise cardiaque. Après des funérailles nationales, elle est inhumée dans un tombeau élaborée aux côtés de son mari, en la chapelle Saint-Georges du château de Windsor.

Personnalité

Contrairement à son mari et sa belle-mère, Alexandra n'est jamais fustigée par la presse, en partie grâce à ses œuvres de charité, ce qui la rend aussi très populaire auprès du grand public. Ainsi, les fonds qu'elle aide à collecter sont utilisés pour acheter un bateau, appelé Alexandra, pour transporter les blessés pendant la Guerre des mahdistes, et pour aménager un navire-hôpital, nommé The Princess of Wales, pour ramener les blessés de la seconde guerre des Boers. Pendant la guerre des Boers le Queen Alexandra's Royal Army Nursing Corps est fondé en vertu d'un mandat royal.

Alexandra n'a pas une grande compréhension de l'argent. La gestion de ses finances est laissée entre les mains de son fidèle contrôleur, Sir Dighton Probyn, qui endosse un rôle similaire pour son mari. Selon les mots de son petit-fils, Édouard VIII, « sa générosité était une source d'embarras pour ses conseillers financiers. À chaque fois qu'elle recevait une lettre sollicitant de l'argent, un chèque était envoyé par la poste suivante, quelle que soit l'authenticité de la demande et sans faire enquêter sur l'affaire ». Même si elle n'est pas toujours extravagante (elle fait raccommoder ses vieux bas pour les réutiliser et ses vieilles robes sont recyclées en housses de meubles), elle rejette les protestations contre ses dépenses importantes d'un geste de la main ou en affirmant qu'elle n'a pas entendu.

Le style d'Alix contraste avec celui des autres têtes couronnées britanniques. En public, elle est digne et charmante, en privé, elle est affectueuse et joyeuse. Elle apprécie des activités comme la danse ou le patinage, et reste une cavalière experte. Pour cacher une petite cicatrice au cou, probablement le résultat d'une opération d'enfance, elle porte des colliers ras de cou conçus exprès pour elle, des foulards et des robes à haut col, lançant des modes pendant près de cinquante ans, dont peu de gens à l'époque soupçonnent la véritable origine. L'effet d'Alexandra sur la mode est si profond que les dames de la haute société copient même sa démarche boiteuse, connue sous le nom de « claudication d'Alexandra »,, après que sa grave maladie en 1867 l'a laissée avec une jambe raide. Elle se fournit principalement chez les maisons de couture de Londres, sa préférée étant Redfern, mais elle commande occasionnellement chez Doucet et Fromont de Paris. Vers 1880, la robe princesse, nommée en l'honneur de la princesse Alexandra, bénéficie d'un succès éphémère, rompant avec la traditionnelle robe à crinoline pour épouser la forme du corps.

Postérité

Après son mariage avec le prince de Galles en 1863, un nouveau parc et un centre d'exposition et d'art en construction dans le nord de Londres sont rebaptisés Alexandra Palace et Alexandra Park pour lui rendre hommage. Il y a au moins soixante-sept routes et rues dans le seul quartier du Grand Londres appelées Alexandra Road, Alexandra Avenue, Alexandra Gardens, Alexandra Close ou Alexandra Street, toutes nommées d'après elle. Le pont Queen Alexandra à Sunderland est inauguré en 1909.

Le Queen Alexandra Memorial sculpté par Alfred Gilbert est dévoilé lors de l'Alexandra Rose Day, le 8 juin 1932, à Marlborough Gate. Une ode à sa mémoire, "So many true princesses who have gone", composée par le Maître de musique du roi Sir Edward Elgar et écrite par le Poète lauréat John Masefield, est chantée à la cérémonie.

Alexandra est interprétée à la télévision par Deborah Grant et Helen Ryan dans Edward the King, par Ann Firbank dans Lillie, par Maggie Smith dans All the King's Men, et par Bibi Andersson dans The Lost Prince. Au cinéma, elle est interprétée par Helen Ryan encore une fois en 1980 dans The Elephant Man, par Sara Stewart en 1997 dans La Dame de Windsor, et par Julia Blake en 1999 dans Passion. Dans une pièce de théâtre de 1980 de Royce Ryton, Motherdear, elle est interprétée par Margaret Lockwood.

Titulature

Si son mari a été dépassé par leur arrière-arrière-petit-fils, le roi Charles III, le 11 septembre 2017, elle reste la princesse de Galles à avoir porté le plus longtemps ce titre (37 ans, 10 mois et 12 jours).

Elle porta successivement les titres de :

  • Son Altesse Sérénissime la princesse Alexandra de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg (1 décembre 1844 - 31 juillet 1853)
  • Son Altesse la princesse Alexandra de Danemark (31 juillet 1853 - 21 décembre 1858)
  • Son Altesse Royale la princesse Alexandra de Danemark (21 décembre 1858 - 10 mars 1863)
  • Son Altesse Royale la princesse de Galles (10 mars 1863 - 22 janvier 1901)
  • Sa Majesté la reine (22 janvier 1901 - 6 mai 1910)
    • En Inde: Sa Majesté Impériale la reine-impératrice (22 janvier 1901 - 6 mai 1910)
  • Sa Majesté la reine Alexandra (6 mai 1910 - 20 novembre 1925)

Distinctions

  • 1863 : Dame de l'ordre royal de Victoria et Albert
  • 23 juin 1863 : Dame de l'ordre royal de Sainte-Isabelle de Portugal
  • 25 mai 1865 : Dame de l'Ordre de Sainte-Catherine
  • 11 février 1872 : Dame de l'Ordre de la Reine Marie-Louise
  • 1878 : Dame de l'ordre de la Couronne d'Inde
  • 1886 : Dame de l'ordre de Louise
  • 1er juillet 1889 : Dame de l'Ordre du Lion d'or
  • 1901 : Dame de l'Ordre de la Jarretière, elle est la première femme depuis 1488 à recevoir cet honneur
  • Juin 1902 : Dame de l'Ordre de la Couronne précieuse, qui lui est remis par le prince Komatsu Akihito au nom de l'empereur Meiji
  • Juin 1902 : Dame de l'Ordre d'Aftab
  • Juin 1902 : Dame de l'Ordre de la Charité
  • 1er janvier 1918 : Dame grand-croix de l'ordre de l'Empire britannique
  • Dame de justice du Très vénérable ordre de Saint-Jean
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Ascendance

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Georgina Battiscombe (1969). Queen Alexandra (Londres, Constable) (ISBN 0-09-456560-0)
  • Dana Bentley-Cranch (1992). Edward VII: Image of an Era 1841–1910 (London: Her Majesty's Stationery Office) (ISBN 0-11-290508-0)
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  • Richard Hough (1992). Edward & Alexandra: Their Private And Public Lives (Londres, Hodder & Stoddart) (ISBN 0-340-55825-3)
  • (en) Anna Lerche et Marcus Mandal, A royal family : the story of Christian IX and his European descendants [« Une famille royale : l'histoire de Christian IX et de ses descendants européens »], Copenhague, Aschehougs Forlag, , 2e éd. (ISBN 87-151-0955-0 et 9788715109553, OCLC 464176213, lire en ligne).
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  • Julie Verlaine, « Alexandra (1844-1925) et Dagmar (1847-1928) de Dannemark : Souveraine collections », dans Femmes collectionneuses d'art et mécènes : de 1880 à nos jours, Éditions Hazan, , 287 p. (ISBN 9782754106122), Femmes d'intérieur : De la décoration à la collection, 1880-1905, p. 31-39

Article connexe

  • Descendance de Christian IX

Liens externes

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